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Dans le Misanthrope, dans l'Avare, dans le Tartuffe, dans les Femmes savantes, « il y a une comédie de caractère et une comédie de moeurs intimement associées. Chacune est comédie de caractère par le personnage principal : Alceste, Harpagon, Tartuffe, Ph

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Pour bien traiter ce sujet, il faut concevoir nettement la différence entre la comédie de caractère et celle de mœurs. La comédie de caractère étudie en principe les formes de caractère qui sont de tous les temps et de tous les pays; celle de mœurs s'attache à certaines façons de penser et de vivre particulières à certains temps et certains pays; toute la famille d'Harpagon pourrait être avare, toute celle d'Orgon dévote, sans que les deux pièces fussent essentiellement comédie de mœurs.

« Dans le Misanthrope, dans l'Avare, dans le Tartuffe, dans les Femmes savantes, « il y a une comédie de caractère et une comédie de mœurs intimement associées.

Chacune est comédie de caractère par le personnage principal : Alceste, Harpagon, Tartuffe, Philaminte ; comédie de mœurs par ce qui l'entoure : salon de Célimène, maison d'Harpagon, maison d'Orgon, maison de Chrysale.

» Développez ce jugement d'Emile Faguet, en étudiant plus particulièrement une des comédies indiquées et dont le choix vous est abandonné. Pour bien traiter ce sujet, il faut concevoir nettement la différence entre la comédie de caractère et celle de mœurs.

La comédie de caractère étudie en principe les formes de caractère qui sont de tous les temps et de tous les pays; celle de mœurs s'attache à certaines façons de penser et de vivre particulières à certains temps et certains pays; toute la famille d'Harpagon pourrait être avare, toute celle d'Orgon dévote, sans que les deux pièces fussent essentiellement comédie de mœurs. Si l'on accepte cette définition, il est facile de discerner dans les pièces citées par Faguet la comédie de caractère et celle de mœurs : dans Tartuffe, dans l'Avare, l'hypocrisie et l'avarice sont de tous les temps ; accessoirement, il y a un tableau de mœurs, qui n'est d'ailleurs pas voulu, réfléchi, et qui nous montre les rapports de la famille au XVIIe siècle, l'autorité absolue des pères, la nécessité pour les enfants d'accepter les mariages voulus par les parents; dans les Femmes savantes, il y a une peinture des mœurs du temps, d'une mode qui a évolué de la préciosité pure à la préciosité de la science; accessoirement, peinture de caractères : la femme autoritaire et égoïste, le mari faible et gémissant, les faux savants Vadius et Trissotin.

Dans le Misanthrope, que nous choisirons pour l'étudier plus en détail, parce que l'exemple est plus favorable, il y a une sorte d'équilibre entre la peinture des mœurs et celle des caractères : Alceste est 1' « atrabilaire » ou le « grondeur », d'ailleurs sincère et sympathique; Célimène, la coquette trop habile; Philinte, l'optimiste accommodant.

Mais ces caractères ne sont tout à fait à leur place que dans un salon mondain du XVIIe siècle, où les règles de la politesse, c'est-à-dire d'une certaine hypocrisie, sont plus nécessaires qu'ailleurs, où l'on a le goût des discussions littéraires, des portraits, où l'usage autorise une galanterie, souvent honnête et sans conséquence, permettant à une femme d'avoir plusieurs soupirants, dont aucun n'est très convaincu. En fait, la réflexion de Faguet semble aller plus loin.

Il semble admettre qu'il y a comédie de mœurs quand il y a peinture d'un milieu, même si les mœurs de ce milieu n'ont rien de particulier au temps (maison d'Harpagon, maison d'Orgon, etc.).

Dans ce sens élargi, nous pourrons dire que le mérite de Molière est de nous avoir peint non seulement un ou deux personnages vrais, mais tout un milieu vivant.

Et c'est une des erreurs des successeurs de Molière d'avoir mis à la scène des caractères ayant parfois une certaine vérité, mais qui évoluent dans un milieu tout à fait conventionnel.. »

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