Dans l'article "Philosophe" de l'Encyclopédie, DUMARSAIS propose cette définition: L'esprit philosophique est donc un esprit d'observation et de justesse, qui rapporte tout à ses véritables principes; mais ce n'est pas l'esprit seul que le philosophe cul
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Le mot « philosophe » est un de ces vocables dont il serait certainement passionnant d'étudier de près les différentes significations. Le philosophe, étymologiquement, c'est l'ami de la sagesse. Chaque fois qu'une époque applique ce terme à certains de ses penseurs, elle révèle par là même sa conception de la sagesse : connaissance des principes de l'univers physique (THALES, ANAXAGORE, ANAXIMANDRE...), initiation au mystère chrétien (saint AUGUSTIN...), etc. Pour LA BRUYÈRE, le « philosophe » se confond avec le moraliste. Mais aucun siècle peut-être plus que le XVIIIe n'a usé et abusé du terme. Aussi faut-il attacher une particulière importance à l'article « philosophe » rédigé par DUMARSAIS pour l'Encyclopédie en 1765. L'auteur reconnaît tout d'abord à ses amis encyclopédistes un esprit d'observation et de justesse, mais il ajoute que le philosophe de son temps est un honnête homme qui veut plaire et se rendre utile, ce qui est assez nouveau et n'est peut-être pas vrai de tous les grands écrivains du siècle.
Puisque vous n'aurez à procéder qu'à quelques retouches, vous ne sauriez constituer toute une partie critique. Dès lors le texte va vous indiquer à lui seul le plan à suivre : I. Les qualités intellectuelles du philosophe : 1. L'esprit d'observation; 2. L'esprit de justesse. II. Les qualités sociales et morales du philosophe : 1. Le souci de plaire; 2. Le souci d'être utile.
«
Le plan
Puisque vous n'aurez à procéder qu'à quelques retouches, vous ne sauriez constituer toute une partie critique.
Dès
lors le texte va vous indiquer à lui seul le plan à suivre :
I.
Les qualités intellectuelles du philosophe :
1.
L'esprit d'observation;
2.
L'esprit de justesse.
II.
Les qualités sociales et morales du philosophe :
1.
Le souci de plaire;
2.
Le souci d'être utile.
Introduction
Le mot « philosophe » est un de ces vocables dont il serait certainement passionnant d'étudier de près les
différentes significations.
Le philosophe, étymologiquement, c'est l'ami de la sagesse.
Chaque fois qu'une époque
applique ce terme à certains de ses penseurs, elle révèle par là même sa conception de la sagesse : connaissance
des principes de l'univers physique (THALES, ANAXAGORE, ANAXIMANDRE...), initiation au mystère chrétien (saint
AUGUSTIN...), etc.
Pour LA BRUYÈRE, le « philosophe » se confond avec le moraliste.
Mais aucun siècle peut-être
plus que le XVIIIe n'a usé et abusé du terme.
Aussi faut-il attacher une particulière importance à l'article «
philosophe » rédigé par DUMARSAIS pour l'Encyclopédie en 1765.
L'auteur reconnaît tout d'abord à ses amis encyclopédistes un esprit d'observation et de justesse, mais il ajoute que
le philosophe de son temps est un honnête homme qui veut plaire et se rendre utile, ce qui est assez nouveau et
n'est peut-être pas vrai de tous les grands écrivains du siècle.
Développement rédigé
I.
Les qualités intellectuelles du philosophe
1.
Esprit d'observation.
DIDEROT lui donne une importance primordiale : qu'on songe à la façon dont furent
composés les onze volumes de planches de l'Encyclopédie (appel aux meilleurs spécialistes du royaume, enquêtes
multiples, etc.).
A la suite de DESCARTES, le siècle précédent s'appuyait sur l'évidence intellectuelle, sur la pensée
pure, et non sur les sens : contre PASCAL, DESCARTES niait l'existence du vide, et refusait de soumettre ses
préjugés à l'évidence expérimentale.
Or, pour Dumarsais, le vrai philosophe regarde comme une maxime très opposée
au progrès des lumières de l'esprit que de se borner à la seule méditation et de croire que l'homme ne tire la vérité
que de son propre fonds (début de l'article).
C'est la critique du Cogito cartésien et de l'esprit de système.
a) Empirisme du XVIIIe siècle.
Les penseurs sont tous soucieux du concret.
On se réclame de BACON et de LOCKE
(Essai sur l'entendement humain, 1691).
Dans la XIIIe de ses Lettres anglaises, VOLTAIRE oppose précisément
DESCARTES et LOCKE.
L'homme connaît par ses sens : cf.
CONDILLAC et le sensualisme, selon lequel nos sensations
diversement combinées sont à l'origine de toutes nos activités intellectuelles (Traité des sensations, 1754);
DIDEROT, Lettre sur les aveugles.
Le grand empiriste anglais HUME est disciple et ami de ROUSSEAU.
Ce goût du
concret explique le rejet de la métaphysique par les lumières.
b) Essor des sciences expérimentales : physique, astronomie.
MONTESQUIEU appartient à l'académie de médecine
de Bordeaux et procède à des expériences.
VOLTAIRE met en vers les théories de NEWTON, fait de la chimie à
Cirey.
DIDEROT se passionne pour la biologie (cf.
le Rêve de d'Alembert).
ROUSSEAU s'intéresse à la chimie, puis
surtout à la botanique.
BUFFON, Histoire naturelle (36 vol.) : la seule vraie science est la connaissance des faits.
c) Naissance des sciences humaines.
Les philosophes appliquent à l'homme et aux sociétés leur esprit d'observation.
MONTESQUIEU et VOLTAIRE orientent l'histoire vers son état scientifique : importance des faits (documents,
enquêtes sur place).
Essor de la science politique : MONTESQUIEU, l'Esprit des lois; ROUSSEAU, Du contrat social.
Premiers pas de l'éConOmie (MONTESQUIEU, TURGOT...) et de la démographie (Montesquieu).
Soucieux d'aboutir à
des lois générales, le philosophe forme ses principes sur une infinité d'observations particulières (Dumarsais, début
de l'article).
Cf.
Préface de l'Esprit des lois : J'ai d'abord examiné les hommes et j'ai cru que dans cette infinie
diversité de lois et de mœurs, ils n'étaient pas uniquement conduits par leurs fantaisies.
2.
Esprit de justesse.
a) Rigueur de la méthode.
On admire beaucoup la sûreté de la géométrie.
Le Contrat social (1762) pose des
principes absolus d'où découlent des conséquences inévitables.
Cet aspect cartésien, cette logique rigoureuse
constituent le trait distinctif de ROUSSEAU.
La rigueur d'un MONTESQUIEU ou d'un VOLTAIRE se manifeste dans
l'induction.
Après l'étude de faits innombrables, l'auteur de l'Esprit des lois a pu dégager un certain nombre de lois :
J'ai posé les principes et j'ai vu les cas particuliers s'y plier comme d'eux-mêmes : aucun fait n'est venu infirmer les.
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