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Cours sur la morale

Publié le 06/02/2023

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« La morale Qu'appelle-t-on morale? Un ensemble de prescriptions et d'interdits (choses à faire et à ne pas faire). Certaines actions sont donc soumises à un jugement de valeur qui les placent soit dans les actions jugées bonnes, soit dans les actions jugées mauvaises par la société.

On peut la rapprocher de la notion d'éthique: les moeurs, les habitudes de vie, bonnes ou mauvaises.

Mais il est difficile de trouver une définition de ce qui est bien. Par exemple, tuer est interdit moralement et légalement à notre époque.

Mais au XVIIe siècle, les duels entre nobles n'étaient pas interdits, il était même un devoir de tuer son adversaire afin de sauver son honneur.

Ainsi, même dans une société semblant être régie par des principes religieux de paix et de charité, il existe de grandes contradictions entre ses valeurs. Autre exemple, Aristote, philosophe antique met au point la théorie du bon esclavage.

Il existerait des personnes nées pour être maître et d'autres pour être soumis à ces dernières.

Alors, on peut considéré que l'esclavage n'était pas condamné moralement (pratique très répandue en Grèce Antique) même par les philosophes de l'époque. Ainsi, selon les époques, la définition du bien et du mal change. Alors, comment définir le bien? Dire que la définition des valeurs morales varient selon les époques, les lieux et les cultures, constitue un argument sceptique: le bien et le mal seraient des notions relatives. (Par exemple, Descola, éthnologue, alla séjourner dans une tribu brésilienne où il fut témoin de violences conjuguales que l'on considérerait extrêmes dans nos sociétés.

L'intervention de ce dernier fut jugée par un membre de la tribu: pour eux, il ne s'agissait pas d'un grand mal.) Il faudrait alors trouver une définition valable en tout temps, en tout lieu, pour tout être capable de raisonner. Y a-t-il un raisonnement rigoureux permettant de trouver cette définition? Première étude de cas: Kant, philosophe des Lumières (Métaphysique des moeurs) explique son raisonnement par une étude de cas (casuistique).

Il montre un homme confronté à un dilemme cornélien: il a besoin d'argent mais s'il en demandait à quelqu'un d'autre, il est certain qu'il ne sera pas capable de rembourser cette somme.

Ici, estil moralement correcte de faire une promesse en sachant qu'on ne pourra la tenir? L'individu doit faire appel à sa conscience.

La conscience morale, selon les philosophes, c'est la voix du devoir (ici, "tu ne dois pas tromper autrui") qui s'oppose à une autre voix tentatrice (c'est-à-dire, "tu ne dois pas hésiter à tromper pour ton intérêt").

Le devoir moral m'interdit de mentir: la justice étant une vertu morale, tromper autrui serait une injustice.

La motivation, l'intention de l'acte est alors au coeur du débat (intérêt personnel contre intérêt d'autrui).

En confrontant son propre intérêt et l'intérêt d'autrui, l'intérêt calculé peut aussi faire son apparition par peur de représailles: "ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse" (principe biblique). Kant utilise un raisonnement par l'absurde pour introduire son principe.

Supposons que la "mauvaise solution" soit prise, qu'au lieu d'écouter sa conscience, l'homme décide de faire abstraction de l'intérêt de son créancier.

Que se passerait-il si tout le monde faisait de même? Si tout le monde agissait selon son propre intérêt, en négligant celui des autres? Il est clair que le monde deviendrait chaotique, il y régnerait la méfiance: la notion de promesse perdrait alors tout son sens. (En effet, le menteur utilise la bonne foi des gens, il compte sur l'honnêteté de ses victimes.

Or, en mentant, il donne un signal aux autres de faire de même.

Dans ce climat de méfiance, il aura peu de chance de réaliser sa tromperie: il aboutit alors au contraire de ce qu'il voulait.) Le principe de Kant est donc celui de l'universalisation.

Agir mal serait agir sans se soucier de l'universel (de ce qui se passerait si tout l'univers tournait ainsi).

Agir bien serait alors agir en se disant que tout le monde ferait la même chose que nous, que quiconque mettrait son intérêt personnel de côté pour que le monde puisse tourner correctement.

L'impératif catégorique de Kant, c'est toujours agir de sorte que la règle de ton action soit une règle universelle: ne pas traiter autrui comme un moyen à utiliser pour ton intérêt personnel mais plutôt comme une fin en soi.

Il faut donc respecter les autres, les traiter à leur juste valeur. Ainsi, un acte moralement pur ferait passer le souci de l'universel en premier mais les actions de chacun nécéssitent des compromis.

Il est donc clair que le principe de Kant n'est pas applicable dans la réalité: espérer faire un acte complètement pur est trop ambitieux. Seconde étude de cas: Un ami part en voyage, me confie son argent et me fait promettre de le lui rendre à son retour.

Cependant, il meurt pendant son séjour.

Le contexte de cette étude est plus détaillé: les enfants de mon ami sont empathiques et n'utilisent pas leur richesse à bon escient.

Mes enfants sont gravement malades et je suis sans ressources financières pour les faire soigner.

Ici, on est confronté à un réel dilemme cornélien. Faut-il que je rende l'argent? 1ère solution On peut estimer que notre ami était assez aimable et généreux pour que nous gardions l'argent.

Mais à cela, Kant opposerait qu'il est de notre devoir d'honorer notre engagement quoi qu'il en coûte: il faudrait sacrifier son intérêt personnel (sauf qu'ici il ne l'est pas complètement). 2ème solution Il faut que je mette mes enfants d'abord car ils ne sont pas une quantité négligeable.

Cette étude comporte des enjeux plus grands que ceux du premier.

Si je les traite à leur juste à valeur comme Kant le voudrait, il faudrait alors concevor que leur salut importe autant que le respect de ma parole.

Je vais devoir faire un choix arbitraire qui ne pourra être justifié par les règles de Kant. Il n'existe donc pas de solution absolue, c'est-à-dire, une.... »

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