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Cours séries générales – Philosophie (2024-2025) 1re leçon : La nature, le travail

Publié le 22/10/2024

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« 1 Cours séries générales – Philosophie (2024-2025) 1re leçon : La nature, le travail Rappel : Philosopher revient à douter de son propre savoir, à se questionner relativement à soi- même et au monde qui nous entoure (cf.

la brève introduction à la philosophie menée durant notre première heure de cours).

Cette première leçon sera ainsi l’objet d’une première interrogation. Celle-ci traitera différentes notions au programme (cf.

index des notions à la fin de chaque leçon) et en même temps, elle sera l’occasion de nous entraîner aux différentes méthodes propres aux exercices proposés au baccalauréat. Par conséquent, en même temps que nous traiterons les notions à travers des problèmes, nous nous initierons à la dissertation philosophique et à l’explication de texte ! La question proposée aujourd’hui est un sujet type bac : Est-on moralement obligé de travailler ? Spontanément, plusieurs idées nous viennent qui nous permettraient de répondre à la question posée : le travail est une nécessité, il est valorisé moralement.

Ainsi, le paresseux passe pour faible, pour inutile.

À l’inverse, celui qui travaille durement mérite d’être récompensé et loué, etc. Pourtant, il faut se garder de répondre si rapidement et commencer par interroger le sens de la question posée ! Autrement dit, il faut procéder méthodiquement (étymologie : grec ancien, metá : « qui suit, avec » et hodós : « chemin, voie »).

Il faut donc respecter une méthodologie, i.e.

1 suivre un ensemble de règles, de méthodes, propres à assurer la réalisation de quelque chose (ici, une dissertation philosophique). ➔ 1re règle de la méthode de la dissertation philosophique : problématiser le sujet ! Pour comprendre le sens de la question posée, il faut saisir ce qui est interrogé à travers l’intitulé du sujet.

Or, cela n’est pas évident et il est nécessaire d’analyser le sujet à cette fin.

En d’autres termes, il faut « décomposer » (analusis en grec : décomposition) le sujet de façon à en percer la difficulté et comprendre ce qui est véritablement interrogé.

Cela s’appelle problématiser le sujet ! Tenter de faire une dissertation sans problématiser le sujet revient à marcher à l’aveugle, sans savoir précisément où l’on va, i.e.

sans maîtriser son propos puisqu’on n’a pas compris la question posée, en courant donc le risque du hors-sujet ! L’intitulé du sujet = la question telle qu’elle est formulée Le problème = une ou plusieurs questions qui cernent ce qui est interrogé après analyse des termes du sujet. ● ANALYSE DES TERMES DU SUJET L’analyse du sujet suppose que l’on découpe l’intitulé du sujet selon ses différents termes et que l’on examine les divers sens de ceux-ci.

Il ne faut omettre aucun des termes du sujet et considérer 1- id est en latin : « c’est-à-dire » 2 tous les sens possibles que ceux-ci peuvent prendre sans a priori (idées préconçues).

Ce n’est qu’ensuite que les sens non pertinents pour la problématisation seront écartés. ● SYNTHÈSE, RECOUPEMENTS ET INTERROGATIONS Une fois ce travail réalisé, il faut considérer les relations qui existent entre les divers termes du sujet à partir de leurs définitions, et mettre ainsi en évidence des liens logiques, des relations internes qui déterminent les grandes lignes du sujet.

Alors, il sera possible de les interroger et d’interroger également la nature de ce qui est questionné à travers l’intitulé du sujet (i.e.

ce qui est en jeu à travers ce sujet = l’enjeu). PROBLÉMATISER = INTERROGER UNE QUESTION Essayons ! TP1 : Entraînement à l’analyse des termes du sujet et à la problématisation Est - on moralement obligé de travailler ? être A est-il B ? polysémie du terme « travail » on, i.e.

nous les hommes sur un plan moral : mais que veut dire « moral » ici ? être obligé, est-ce seulement être contraint ? « être » : moralement est-on obligé de travailler ? (A est-il B ?) « on » : pronom indéfini qui désigne ici « ceux » qui travaillent ou qui sont soumis au travail.

Autrement dit, ordinairement « nous », les humains.

Ainsi, peut-on considérer que les animaux travaillent ? Il faudra donc définir clairement ce que l’on entend par « travail » ! « moralement » : sur un plan moral, i.e.

relativement à la morale.

Par exemple, je suis contraint de travailler pour gagner ma vie, mais en quel sens cela est-il « moral » ? De même, un esclave était soumis au travail, mais cela ne paraît pas moral ! Cet adverbe est donc très important dans la compréhension du sujet ! « Moralement » pourrait signifier ici conformément à la morale, i.e.

d’après certaines valeurs qui ne sont pas réductibles à la réalité physique et qui traduisent un jugement (être/devoir être, bien/mal).

Ainsi, l’esclave devait travailler parce qu’il y était contraint par la violence du maître et de ses auxiliaires (hommes de main, chaînes, fouet, punition, etc.).

Mais un élève « doit » travailler au sens où le travail est un devoir moral pour lui. La question posée porte alors sur ce qui est au principe du travail : le travail m’est-il imposé, ou alors, est-ce moi qui décide de travailler ? 3 « obligé » : être obligé de, c’est ne pas avoir le choix dans le langage courant.

Mais, il faut distinguer l’obligation de la contrainte.

Ainsi, je suis contraint de m’alimenter pour vivre. Mais, je m’oblige par exemple à ne pas manger trop de sucre.

Autrement dit, l’obligation signifie que je suis l’auteur de la règle que je m’impose à moi-même. Aussi, est-ce moi qui.... »

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