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Cours philo conscient inconscient

Publié le 10/04/2024

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« c.

Ce que j’ai conscience d’être est un compromis : ma conscience cherche à unifier une multiplicité de rapports conflictuels dans le sujet, multiplicité dont elle n’est pas le maître mais l’esclave. Avec la psychanalyse, le sujet conscient découvre qu’il n’est pas un îlot de liberté dans un univers naturel régi par la nécessité, mais qu’il est en grande partie soumis aux forces naturelles qui gouvernent son âme.

Copernic a montré que l’homme n’est pas sur la Terre au centre de l’univers, Darwin que l’homme n’est pas le sommet de la création, la psychanalyse établit que le sujet n’est pas maître de sa propre conscience : c’est la troisième blessure narcissique.

La deuxième topique de Freud lui permet de préciser sa théorie de l’âme humaine en conflit avec elle-même, et les enjeux contraires qui expliquent ce conflit.

L’énergie fondamentale de l’âme est la libido, la recherche par l’être vivant de satisfactions pour elles- mêmes, indépendamment de la satisfaction des besoins : la libido est d’abord inconsciente au niveau de nos pulsions, puis consciente pour les désirs.

C’est la sexualité au sens large de quête de plaisir physique et psychologique, et pas nécessairement la sexualité au sens strict, qui concentre cette quête sur les organes génitaux.

Dans sa recherche de satisfaction la libido ne tient pas compte du réel, de la morale ou de la logique, car le fond de l’inconscient ou subconscient est le ça, le réservoir des pulsions tendues vers le plaisir.

On comprend que le ça entre en conflit avec la conservation de soi, l’autre tendance fondamentale de notre organisme et de notre âme, qui doit au contraire tenir compte du principe de réalité pour survivre et satisfaire ses besoins.

La conscience humaine, celle du Moi, qui englobe le conscient et le préconscient, prolonge cette adaptation au réel par un rôle de médiateur.

Car le moi cherche à concilier le conflit entre trois facteurs, trois maîtres aux exigences différentes : la quête de plaisir du « ça », les différentes contraintes et nécessités logiques du réel, et enfin l’intériorisation inconsciente dans le « surmoi » des interdits moraux et sociaux, lieu de la censure et du refoulement.

Dans le conflit entre ces trois exigences, il revient au moi la difficile tâche de rechercher l’équilibre psychique de la personne, ce qui se fait au prix de refoulement et de la souffrance névrotique.

D’où l’insistance de la psychanalyse à mettre en garde le sujet conscient sur la nocivité du refoulement, quand le retour du refoulé conduit à la névrose, à la perversion.

La structuration conflictuelle du moi de l’individu, entre le surmoi et le ça, se fait elle-même dans son enfance par la formation plus ou moins satisfaisante de complexes, des groupes de représentations reliées par une forte charge affective.

D’après la psychanalyse, certains complexes sont universellement présents chez tous les individus, comme le complexe d’Œdipe, où l’enfant se définit par rapport à l’amour et à la loi de ses parents.

Mais notre âme a aussi comme ressource majeure le procédé de la sublimation, qui est à l’œuvre de façon naturelle dans le rêve, et dans les œuvres de la culture par la créationartistique.

La sublimation consiste à satisfaire un désir inconscient de la libido, non pas directement dans le réel, mais de façon figurée dans l’imaginaire. C’est donc par l’éducation et la sublimation des pulsions sexuelles que l’homme édifie le monde de la satisfaction gratuite de l’art et de la culture.

Par la psychanalyse, le sujet doit apprendre que ce qu’il conscience d’être suppose un sujet inconscient, où se joue sa souffrance comme son intégrité, la formation de sa loi et sa créativité. 3° Je dois devenir ce que j’ai conscience d’être, sans jamais atteindre un être fixé par une identité, car être un sujet c’est avoir pour tâche sa propre liberté. a.

L’inconscient ne doit pas être pour le sujet un alibi par lequel il échapperait à sa responsabilité d’accroître sa conscience de soi. Sur cette hypothèse d’un inconscient radical, source d’une dépossession profonde de soi du sujet conscient, Sartre comme Alain reprochent à Freud de faire de l’inconscient un alibi par lequel l’homme peut s’exonérer de ses responsabilités.

La psychanalyse de Freud reconduirait la croyance archaïque une sorte de double démoniaque, un autre moi en moi, qui me possède et me dirige contre ma volonté.

Nous régresserions ainsi vers une attitude magique et superstitieuse, afin de donner sens aux troubles que l’âme sent venir du corps, et qu’elle ne comprend pas.

Alain conçoit en effet l’être humain de façon rationaliste et dualiste, dans les mêmes termes que Descartes, comme l’union confuse de l’âme et du corps.

Il admet l’évidence que l’homme est obscur à lui-même, mais il refuse que l’on fasse de l’inconscient une entité à part entière, un autre moi en moi, une sorte de double diabolique.

D’un point de vue moral, selon Alain, il n’y a point de pensées en nous sinon par l’unique sujet, Je.

Le danger moral n’est pas d’admettre l’existence d’un inconscient en nous, car le corps et son action sur l’âme échappent en effet à la conscience, et produisent sur nous des effets que nous ne contrôlons pas directement, les passions, même si nous pouvons apprendre à les connaître pour les maîtriser.

Le danger, selon Alain, c’est de se faire une fausse opinion de cet inconscient comme lui-même doué de pensée et de personnalité..... »

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