cours d'éthique contemporaine
Publié le 23/02/2022
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Cours d’éthique contemporaine
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Être humain, c’est prendre le risque de l’agir, et d’agir en humain.
D’agir en portant la question :
qu’est-ce qu’une vie bonne pour des mortels ? Ulysse, en refusant l’immortalité que lui offrent les
dieux, l’assume.
Il veut rester liée à la condition humaine, nourri du désir de retourner chez lui, à
Ithaque, retrouver femme et enfant.
J’entre dans l’éthique quand l’autre fait question : souci de l’autre et souci de soi.
Cependant,
avec la disparition des « grands récits », religieux ou philosophiques, qui offrent une explication
englobante et totalisante de l’histoire, je suis seul comme sujet pour décider.
La modernité est
un mouvement d’émancipation du sujet rationnel, d’autonomisation de la morale par rapport à la
religion.
La personne devient la seule source légitime d’autorité morale.
La réflexion éthique/morale peut être portée par trois principes :
- principe cosmologique : amour de ce qui est, du cosmos, du réel organisé, au sein duquel j’ai une
place bien à moi, roi ou esclave, que je dois accepter.
Principe du stoïcisme.
- principe théologique : harmonie avec les commandements divins.
Principe religieux.
- le principe humaniste : un homme libre peut fonder son destin et apporter sa pierre à l’édifice
du progrès humain.
C’est la révolution de la subjectivité dans la modernité.
Le mot « éthique » renvoie davantage à Aristote (téléologie) et le mot « morale » davantage à
Kant (déontologie : deonta, les devoirs).
« Que doit-on ? », chez l’un et « que veut-on ? », chez
l’autre.
Dans la Grèce ancienne, l’éthos désigne le séjour habituel, le gîte des animaux.
L’éthique
renvoie donc originairement à une manière relativement stable de voir le monde à une période
donnée.
S’interroger sur l’éthique, c’est se demander quelle est notre manière d'habiter le
monde.
L’éthique renvoie à ces devoirs que l’on a envers soi-même et envers autrui, sans être
dictés par des lois.
La téléologie aristotélicienne renvoie à la finalité de l’acte : chez le sujet, la délibération vise la
décision.
Cet art de composer avec le réel, ce qui s’appelle chez Aristote la « phronésis », invite à
l’action, alors qu’on est de plus en plus fasciné par l’aporie : la délibération devient fin en soi.
Ainsi,
- la morale renvoie à un corps constitué de normes.
Emmanuel Kant repense les fondements de la
morale en la vidant de toute norme extérieure au choix du sujet.
La morale renvoie à un corps
constitué de normes qui s’imposent à un groupe et incarnent les valeurs implicites de ce groupe.
C’est un héritage commun de valeurs universelles.
Dans la morale déontologique, certains actes
sont moralement obligatoires ou prohibés, sans égard pour leurs conséquences, telle la
considération du bonheur de l’agent moral.
Elle repose sur la logique du « devoir être ».
Privilégiant les valeurs abstraites, éternelles, applicables en tous lieux et en tout temps, elle est
censée apprendre, d'une manière universelle, ce qui est juste.
C’est au nom de
cette justice intemporelle, et quelque peu désincarnée, qu’elle a été établie, dans le cadre des
législations nationales et le droit international.
- l’éthique renvoie à des devoirs qui ne sont pas dictés par des lois.
Ce n’est pas l’art d’appliquer
des règles mais celui de décider.
Le questionnement éthique intervient quand on ne peut plus
faire appel à des valeurs immuables et transcendantes.
Comment, dans ce cas, répondre de ses
actes (réponse / responsabilité), comment agir bien sans savoir ce qui est bien ? Il réfléchit sur
ce qui est bon à partir des effets de nos actes.
Le recul de la tradition nourrit plusieurs conceptions du bien.
Prenons trois exemples.
1.
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