COURNOT
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"Aucune idée, parmi celles qui se réfèrent à l'ordre des faits naturels, ne tient de plus
près à la famille des idées religieuses...
aussi la religion du progrès." COURNOT
DIRECTION DE RECHERCHE
• Qu'est-ce qui est, selon Cournot "au fond l'idée du divin" ?
- l'idée de progrès ?
- l'idée de progrès indéfini ?
• Qu'est-ce qui permet à Cournot de dire "c'est donc au fond l'idée du divin" ?
- Que pensez-vous de son argumentation ?
- Que pensez-vous de sa thèse ?
• Y a-t-il lieu d'opérer une distinction entre :
— « aucune idée...
ne tient de plus près à la famille des idées religieuses »?
— « aucune idée...
n'est plus propre à devenir le principe d'une sorte de foi religieuse »?
• Cournot condamne-t-il « l'idée de progrès »?
— Si oui, au nom de quoi ?
— Les conséquences de cette idée sont-elles intrinsèquement nécessaires ?
• L'adverbe spécialement a-t-il une importance ?
• N'y a-t-il aucune autre idée (parmi celles qui se réfèrent à l'ordre des faits) qui tiendrait de plus près à la famille des
idées religieuses et ne serait plus propre à devenir le principe d'une sorte de foi religieuse (Cf.
par exemple, le
commentaire du texte de Nietzsche traité dans l'introduction)?
L'organisation du texte.
Idée générale: caractérisation critique de l'idée de progrès.
Deux démarches complémentaires sont menées par Cournot:
a) Analyse des principaux "attributs" de l'idées de progrès.
b) Mise en évidence de son fonctionnement mental, par le biais d'une analyse avec les représentations religieuses.
Développement thématique:
a) Mise en place de l'analogie progrès-idée religieuse:
Premier aspect de l'idée de progrès: sa fonction psychologique.
Second aspect: représentation d'un idéal.
Troisième aspect: explication qui unifie le réel.
Quatrième aspect: affirmation d'une finalité universelle.
b) Synthèse et formulation de l'idée générale, comme conclusion de ce qui précède.
"C'est donc au fond l'idée du divin"
(proposition charnière).
c) Fonctionnement de l'idée de progrès dans les représentations collectives (et les comportements que celles-ci
déterminent).
Dangers de cette idée.
Critique du fanatisme et du machiavélisme.
En quoi pour Cournot, l'idée de progrès peut être une idée religieuse ?
L'idée de progrès peut acquérir la force d'une véritable mythologie, qui tout à la fois sécurise, justifie et fanatise.
La
fonction de sécurisation réside dans l'assurance que nous donne l'affirmation du progrès (tout a un sens; il n'y a ni
contingence ni absurde).
La fonction de justification se déploie lorsqu'il s'agit de présenter le stade présent comme un
stade supérieur à un stade passé (mise en perspective idéologique).
Cette attitude équivaut en fait à une apologie, à
une sanctification de ce qui est.
Enfin, l'idée de progrès peut, à l'instar des religions, fanatiser tout un groupe humain
lorsqu'elle est exacerbée comme valeur absolue, rattachée à un projet politique déterminé (le nazisme lui-même
prétendait parler au nom du "progrès" de l'espèce humaine par exemple).
Critique du texte de Cournot:
L'analyse de Cournot reste générale car elle ne précise pas dans quel contexte historique ou social, l'idée de progrès
peut se mettre à fonctionner effectivement à la manière d'une idée religieuse.
On ne peut parler de l'idée de progrès
comme d'une entité, d'une abstraction définissable indépendamment des conditions historiques concrètes.
Chez les
philosophes des Lumières, l'idée de progrès a joué un rôle créateur et critique, tandis que pour la bourgeoisie du XIX
ième siècle, elle a surtout servi à justifier l'ordre politique existant, en la présentant comme progrès réalisé, stade
indépassable.
Marx et Engels ont montré que cette idée de progrès au XIX ième était idéologique, cad qu'elle a servi.
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