Constater que la vérité change avec le temps doit-il incliner au scepticisme ?
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«
Analyse du sujet
Partie du programme abordée : La vérité.
Analyse du sujet : Cet intitulé porte sur la relativité et le caractère non immuable de la vérité.
Ces traits sont-ils
de nature a engendrer le scepticisme, doctrine selon laquelle l'esprit humain ne saurait atteindre la vérité ?
Conseils pratiques : Étudiez bien, en particulier, le problème de la vérité scientifique.
Cette dernière ne désigne
pas un acquis pour toujours.
C'est clans ce domaine que vous trouverez les exemples les plus riches, si vous voulez
répondre à la question posée.
Difficulté du sujet : **
Nature du sujet : Classique.
INTRODUCTION
Dans son évolution, la science nous offre le spectacle de modifications périodiques (des lois, des théories).
Ainsi ce
qui semblait vrai, ou même incontestable, au XVIIe siècle (par exemple que «la nature a horreur du vide») ne l'est
plus aujourd'hui — alors même que la vérité scientifique passe aisément pour le modèle de la vérité.
Doit-on, en
raison de ces changements, incliner au scepticisme ?
I.
VÉRITÉ ET MÉTAPHYSIQUE
— Rappeler que les conceptions anciennes de la vérité soulignent sa permanence :
• par exemple chez Platon: le vrai par définition toujours semblable à lui-même (idée parfaite qui échappe au devenir
du monde matériel);
Dans l' Hippias majeur, Socrate pose à Hippias la question : Qu'est-ce que le beau ? »
Hippias confond la question avec : « Qu'est-ce qui est beau ? », répondant que le beau,
c'est une belle fille, un beau cheval...
Tout ce qui est beau a en soi le même beau ;
c'est cette idée du beau, du pieux, de la vertu, etc., que Socrate recherche, afin de
s'en servir comme critère de tout ce qui est beau, pieux, vertueux, et de ne pas qualifier
de tel ce qui ne l'est pas.
1.
Du mouvant à l'immuable
A.
Le relativisme de Protagoras et le devenir d'Héraclite
Platon résume ainsi la thèse de Protagoras : « L'homme est la mesure de toutes choses
», c'est-à-dire : telles m'apparaissent les choses, telles elles sont pour moi ; telles les
mêmes choses t'apparaissent, telles elles sont pour toi.
Il n'y a pas d'opinion fausse,
chacun a toujours raison de son point de vue.
Nous sommes donc, remarque Platon, tous aussi savants que les dieux ; mais le porc
est aussi savant que nous.
Si les choses sont telles qu'elles apparaissent à chacun, ceux qui ont des opinions
contradictoires ont raison tous deux : chacun pensant son opinion vraie et celle de l'autre fausse, chaque opinion
est à la fois vraie et fausse.
De même, l'opinion de Protagoras l'oblige à penser que ceux qui contredisent sa thèse
ont raison, donc que sa thèse est aussi fausse que vraie.
Ce qui, selon Protagoras, justifie cette thèse, c'est que le monde est, comme le dit Héraclite, en perpétuel devenir
: rien n'est fixe, tout change.
Ce qui m'apparaît à moi, à tel moment, en tel lieu, cela seul est vrai pour moi, à tel
moment, en tel lieu.
Mais si une science est possible, il doit y avoir un vrai et un faux sur son objet, qui ne peut
donc être changeant et relatif.
Un savoir absolument certain porte sur ce qui est immuable et identique à soi-même
: la forme des choses.
B.
Les formes
Prenons une chose belle : elle a la beauté en elle.
Elle est pourtant moins belle qu'une autre chose, par rapport à
laquelle elle est laide : cette chose n'est donc pas toute beauté, elle a aussi en elle la laideur.
Ce qui en une chose
fait qu'elle est belle, c'est ce qui fait que toute chose belle est belle, la beauté en soi, qui est toute beauté, et
n'est que beauté.
C'est ce que Platon appelle forme de la beauté, au sens du caractère distinctif de l'espèce de
tous les objets beaux.
2.
Les idées
A.
Idée, chose, image
L'artisan qui fabrique un lit a un modèle à l'esprit de ce qu'est et doit être un lit.
Le peintre, à son tour, qui dessine
un lit, prend modèle non sur l'idée du lit, mais sur un lit réel, particulier, fabriqué par l'artisan.
Ce dernier fait du lit en.
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