Conscient et inconscient
Publié le 23/06/2024
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«
PHILOSOPHIE : CONSCIENCE ET INCONSCIENCE
Définitions :
Conscience : la connaissance que le sujet a de ses états et de ses actes.
C’est un savoir qui
accompagne la vie, les actes, et les pensées d’une personne, (c’est donc une forme de
connaissance de soi-même).
Connaissance de soi-même : un savoir précis sur un objet, une personne.
L’inconscient : une partie du sujet dont celui-ci n’a pas conscience.
C’est une activité
clandestine, cachée de l’esprit, qui se passe en nous, mais sans nous.
Essence : ce qui fait d’une chose ce qu’elle est, ce qui la caractérise en propre.
Matière : c’est l’ensemble des choses qui existent en dehors de notre esprit et qui peuvent
être perçues par nos sens.
Esprit : c’est une instance pensante et active, généralement associée à l’âme humaine.
Libre arbitre : liberté psychique, pouvoir d’acquiescer ou rejeter une idée, de faire ou ne pas
faire un acte.
PLAN :
I.
II.
III.
En théorie, la conscience de soi est une connaissance de soi car l’homme
transparent à lui-même, unitaire et libre,…
En pratique, la conscience de soi n’est pas une véritable connaissance de soi car
l’homme est opaque à lui-même, non-unitaire et non-libre,…
En réalité, l’hypothèse de l’inconscient posant des problèmes épistémologiques
et éthiques, seule la conscience d’être une liberté est une véritable connaissance
de soi.
COURS :
I.
A) La conscience de soi offre à l’homme la connaissance évidente de
son existence : il est donc transparent à lui-même
Descartes, Discours de la méthode (1637).
Il utilise donc le scepticisme comme arme
dans son œuvre.
Quant aux opinions dans le domaine pratique, elles sont conservées
même si elles sont incertaines, en théorie, on doit rejeter toutes les opinions, et s’en
méfier, dès qu’on peut en douter, alors on les considère comme potentiellement fausses.
Il faut adopter une attitude différente entre pratique et théorie sinon on sombre dans le
scepticisme, et on entre dans l’inaction totale.
Il forme une morale provisoire,
constituée de ¾ maximes, qui lui permettront d’agir en attendant la vérité.
Il forme 4
caractères du doute cartésien : 1) il est limité au domaine théorique, 2) le doute porte
sur toutes les opinons théoriques (il est donc universel), 3) il est méthodique, c’est un
moyen d’aboutir à la vérité, 4) il est hyperbolique, il rejette et considère faux ce qui est
simplement trompeur.
Le doute porte sur le raisonnement (qui peut être faux) mais aussi sur les sens (qui
peuvent être illusoires).
Cependant, le doute aboutit à une intuition, notre existence.
Douter, c’est penser que quelque chose est vrai ou faux, donc par cette acte de pensée,
on réfléchit.
Ainsi, notre existence ne peut pas être remise en question.
C’est le cogito
de Descartes, « je pense donc je suis ».
Toutefois, ce n’est, pas un « donc » de
démonstration mais d’intuition, une intuition d’une évidence.
B) La conscience de soi permet à l’homme de se connaître en tant
que chose pensante : il est unitaire
Descartes, Discours de la Méthode (1637).
Selon Descartes, il y a trois objets sur lesquels
porte le doute : le corps, le monde et les lieux.
Ce sont des choses matérielles qui occupent
l’espace, que l’on perçoit grâce à nos sens donc qui peuvent être une illusion.
La seule chose
sur laquelle on ne peut pas douter, c’est notre âme, notre âme pensante.
Il fait ainsi la
différence entre chose étendue (matière, mon corps et celui des autres), et la chose
pensante (âme/esprit/conscience).
C’est le dualisme cartésien, une conception selon
laquelle il existe une différence de nature entre esprit et matière.
Le sujet cartésien est donc
transparent à lui-même car notre existence est évidente par le doute, mais il est aussi
unitaire, car il nous permet uniquement de nous connaître comme âme pensante.
C) La conscience de soi permet à l’homme de se connaître comme être libre
a.
La liberté repose sur la volonté
Descartes, Discours de la méthode.
Le doute est pour Descartes une mise à l’épreuve de la
liberté.
« La liberté de la volonté se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous
en avons eu.
» Il est dur de douter de tout, mais cette force de volonté nous explique deux
choses : l’homme eser sans raisons.
La liberté repose sur la volonté, je n’agis pas
volontairement si je t capable de résister aux contraintes (raisons, incitations), ce pouvoir de
résister, c’est la liberté.
On entend une idée et on décide de la décliner, de suspendre son
jugement.
La volonté est donc libre.
Il détermine également le plus bas degré de liberté,
c’est la liberté d’indifférence, c’est la capacité de résister aux raisons qui se présentent à
l’esprit ou de se décidn’en suis pas conscient.
Donc la conscience nous permet de connaître
en tant qu’êtres libres.
b.
La liberté repose sur la conscience
Bergson, L’énergie spirituelle (1919).
La conscience s’intensifie lorsqu’il faut prendre des
choix et disparaît lors d’actions automatiques.
Une fois une action acquise ou répétée de
multiples fois, notre conscience n’a plus besoin de rester alerte pour exécuter cette action.
On la réalise par automatisme.
Cependant, réaliser un choix, c’est être libre, libre de choisir.
La conscience est donc intimement liée à la liberté, qui nous permet de nous connaître
comme être libre.
Pour être considéré comme responsable de ses actes, deux critères sont à
remplir : être cause de ses actes, et savoir que c’est bien nous qui agissons (circonstances
atténuantes/aggravantes).
D) La conscience réfléchie nous permet de connaître par le biais de l’action
pratique
Dans l’Esthétique, de Hegel (1818-1829), le philosophe nous offre deux conceptions de la
conscience, ce qu’il appelle conscience immédiate et conscience réfléchie.
Concrètement, la
conscience immédiate nous permet de nous concentrer, de porter notre attention sur un
objet (plus bas degré de conscience, commun à l’homme et à l’animal).
Ensuite, la
conscience réfléchie, nous distingue de l’animal, c’est une conscience qui porte sur ellemême, elle représente notre capacité à nous représenter nous-mêmes, elle est propre à
l’homme et nous permet de nous définir spécifiquement, si on arrive à se qualifier avec
précisions, cela témoigne de notre connaissance pour nous-mêmes, et donc de notre
conscience.
Cependant, cette conscience s’acquiert de deux façons différentes : par pratique et par
théorie.
En théorie par introspection, et en pratique, en extériorisant ce qu’il a
intérieurement et en contemplant son œuvre (exemple de l’art, ou encore d’un jardin qu’on
agence nous-mêmes,…).
Cette acquisition pratique de la conscience en soi est identifiable à
la culture, on modifie la nature en lui apportant notre marque.
Néanmoins, Hegel se
différencie de Descartes en un point : pour acquérir une conscience de nous-mêmes, il faut
devenir étranger à notre personne.
Concrètement, en extériorisant ce que nous sommes,
on devient étranger à notre propre personne, donc notre corps a une place importante dans
l’acquisition de notre conscience, contrairement à Descartes qui affirme que nos sens sont
illusoires.
OBJECTIONS POUR PASSER A LA PARTIE II
>
(on remet en cause la partie 1, sous partie par sous partie, on remet en cause le fait
que l’humain est transparent(1), unitaire(2) et libre(3)).
II.
A) La conscience de soi n’est qu’une connaissance partielle de soi car elle est
le résultat d’une activité psychique infraconsciente
Nouveaux essais sur l’entendement humain, Leibniz (1765).
Leibniz soutient la thèse que la
conscience n’est pas au cœur de notre être, et fait apparaître le terme d’inconscient dans le
cadre de l’infraconscient.
Concrètement, on distingue deux perceptions dans notre cerveau,
des petites perceptions qui formeraient une perception globale (ex de la foule, on voit qu’il
y a beaucoup de personne et beaucoup de bruits, mais on ne pourrait pas décrire chaque et
ce qu’elle fait dans cette foule).
Objectivement, il y a une multitude de petites perceptions,
infraconscientes, qui forment une perception claire et consciente.
Cette multitude de perceptions nous influencent, et remettent en question notre liberté.
B) La conscience de soi n’est pas une connaissance de soi car l’essentiel de la vie
psychique se joue dans l’inconscient
Freud, L’Introduction à la psychanalyse (1916).
Définition freudienne de l’inconscient : on ne
parle plus d’une différence de degré (ce que prônait Leibniz) mais à une différence de nature
(on délimite bien conscient et inconscient).....
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