Cours de Philosophie sur la conscience
Publié le 12/05/2024
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Cours de Philosophie sur la conscience
Qu’est-ce qu’est la conscience ? La connaissance ou une illusion ? Il est dit que la conscience est
propre à l’être humain, qu’en plus de savoir qui il est, celle-ci lui permet de s’élever au-dessus du
règne animal.
La conscience permet à l’homme de se connaître lui-même, tout en ayant
connaissance du monde qui l’entoure.
En nous donnant la possibilité de penser, la conscience nous invite à réfléchir, elle nous donne
l’opportunité de réaliser des questionnements philosophiques.
Mais elle nous amène également à
nous interroger sur la notion d’existence : pourquoi vivons-nous ? Pourquoi meurt-on ? Qu’est-ce
qu’est la vie ? Qu’est-ce qu’est la mort ? Quel est le but de tout ça ? La conscience est à la fois bonne
et pernicieuse pour l’être humain.
Quelle est la notion de conscience ? Comment les auteurs
philosophiques la définissent-ils ? Explorons tout ça ensemble !
La notion de conscience
Composé de “cum” et “scire”, la conscience signifie littéralement “savoir avec”.
La conscience est
un savoir qui est avec soi, une connaissance qui nous accompagne.
Avec ce savoir, l’individu est capable d’appréhender ce qui se passe à l’intérieur et hors de luimême.
Dans le langage courant, ce terme est utilisé à travers de nombreuses expressions.
Lorsque l’on dit “Je suis conscient de…”, on se rapporte au monde dans lequel on vit.
On a
pleinement connaissance des conséquences liées à nos actions.
La conscience est donc rattachée à
la connaissance et à la responsabilité.
Au contraire, le fait de “ne pas avoir conscience de ce que l’on
fait ”, c’est agir trop vite sans exploiter notre capacité réflexive.
Nous n’avons donc pas la
connaissance de nos actes parce que nous ne prenons pas le temps nécessaire pour réfléchir à la
conséquence de nos actes.
Par ailleurs, les expressions : “avoir bonne ou mauvaise conscience” renvoient à la conscience
morale.
On peut donc distinguer :
la conscience psychologique qui est une capacité réflexive offrant à l’homme la
connaissance de ses actes et de ses pensées ;
la conscience morale qui permet à chaque individu de discerner le bien du mal.
Ainsi, la conscience est une activité psychique permettant à l’homme de réfléchir sur le
monde qui l’entoure et de se prendre lui-même comme un objet de pensée.
L’homme est à la
fois face à lui-même (états d’âme, désirs, etc.) et face au monde.
Qu’est ce que la conscience de soi ?
La définition de la conscience de soi selon Descartes
Avant d’aboutir à sa fameuse locution latine, “Cogito Ergo Sum“ (Je pense, je suis), René Descartes
va utiliser le doute pour remettre en question les perceptions et les opinions.
Dans son
œuvre, les Méditations Métaphysique, Descartes utilise le morceau de cire ainsi que l’image de
la tour pour démontrer que nos 5 sens sont trompeurs.
Son raisonnement le pousse à douter de ce
qui fonde ses 5 sens.
Il se met alors à douter de l’existence de son propre corps.
En mettant en
doute ses pensées, il réalise sa première certitude.
S’il sait qu’il est en train de douter, il pense,
car le doute est avant tout une pensée.
Donc s’il doute, il sait qu’il pense, et s’il pense, il est.
Grâce à cette certitude première, pour penser, il faut être, Descartes pose l’existence de la
conscience.
Appréhender et connaître la sensation de sa propre existence, c’est avoir conscience
de soi.
Quelles sont les différentes représentations de soi ?
Comme le souligne David Hume, le Moi seul ne peut jamais être saisi.
En effet, la conscience de
soi n’est pas un objet et ne peut en aucun cas être saisi en dehors de ces représentations.
Dans son Traité de la nature humaine, Hume précise : “Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun
moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception.
Quand mes perceptions
sont écartées pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps, je n’ai plus
conscience de moi et on peut dire vraiment que je n’existe pas.” Pour avoir le sentiment d’exister,
nous devons percevoir que nous existons.
Cette comparaison avec le sommeil de David Hume
souligne clairement cette impossibilité que l’on a de vouloir saisir le Moi en tant qu’objet.
À partir du XIXe siècle, la psychologie scientifique se met à critiquer la notion philosophique de la
conscience définie par Hume ou Descartes.
La qualifiant trop rapprochée d’une notion
spirituelle, la psychologie scientifique, portée par le courant comportementaliste (le
behaviorisme) rejette les idées philosophiques susmentionnées.
Elle définit la conscience de soi
comme la résultante des différents mécanismes de la fonction cérébrale.
Qu’est ce qui influence la conscience de soi ?
Le monde extérieur
Bien qu’elle se définisse comme conscience de soi, l’être humain a besoin de ses semblables s’il
souhaite avoir réellement conscience de lui-même.
En effet, c’est à travers le regard et la
reconnaissance des autres que nous prenons conscience et connaissance de nous-même.
Prendre
conscience de soi se réalise aussi grâce aux choses que nous sommes en mesure de produire.
Pour que la conscience de soi se constitue chez l’homme, elle a besoin de l’existence d’une
extériorité et de se confronter à l’altérité.
L’intentionnalité
“Toute conscience est conscience de quelque chose”, à travers cette phrase, Edmund Husserl
développe la conscience comme intentionnalité, qui signifie que la conscience est la conscience
de quelque chose et non la pure conscience de soi.
L’intentionnalité a été remise au cœur des
réflexions par Franz Brentano et se réfère au sens de la philosophie médiévale qui suggère ce qui
est pensé dans un objet.
La conscience, et ce, y compris la conscience de soi, ne peut être saisi sans avoir conscience de
quelque chose d’autre.
Cette idée souligne l’idée que l’existence d’une extériorité est indispensable
à la conscience.
La société
De même qu’elle a besoin du monde extérieur, la conscience de soi a besoin de l’altérité.
La perception que nous avons de nous-même est clairement influencée par la société dans
laquelle nous vivons.
En effet, Karl Marx précise que notre classe sociale ainsi que la période dans laquelle nous vivons
constituent des rôles décisifs dans notre propre perception de nous-même.
Cette dernière est
clairement influencée par notre milieu social et historique.
Qu’est ce que la conscience morale ?
L’instinct divin
Dans les parties précédentes, nous avons pu voir que la conscience se repose sur la conscience que
nous avons de nous-même ainsi que sur notre capacité de nous construire en relation avec le monde
qui nous entoure.
Nous pouvons alors nous demander s’il n’existe pas, en chaque individu, une
capacité innée, une intuition, qui nous permettrait de discerner le bien du mal.
C’est ce que
développe Jean-Jacques Rousseau, l’un des plus gros défenseurs de la conscience morale.
Selon
lui, lorsqu’un être humain naît, il dispose d’un sens naturel de la morale.
Pour Rousseau, la
conscience est un don divin qui nous permet de distinguer le bien et le mal.
Cependant, au fur et à
mesure que nous grandissons dans la société, notre “instinct divin” est étouffé par la société.
Ainsi,
selon Rousseau, l’homme naît naturellement bon, et c’est la société qui le pervertit, en
opposition à Voltaire qui développe l’idée selon laquelle l’homme naît mauvais et que seule la
société peut lui donner les clés de la conscience morale.
La conscience morale selon Kant
Emmanuel Kant développe le concept des impératifs catégoriques qui nécessitent de
s’interroger sur le caractère universel de l’action que l’on souhaite entreprendre.
Cela nous permet,
en tant qu’être humain de comprendre la conscience de l’immoralité d’une action.
Par exemple, si nous décidons de tuer notre voisin par simple mésentente, nous devons nous
demander si nous acceptons que cette règle soit universelle ? Si la réponse est non, c’est que cette
règle n’est pas morale.
En effet, qui peut se sentir en sécurité dans une société où l’on peut tuer son
voisin et/ou ses semblables simplement parce que l’on ne s’entend pas avec eux ? Nous
retournerions des dizaines de milliers d’années en arrière.
Grâce à ce test d’universalisation de la maxime de l’action, chaque individu a les clés pour
déterminer si son action est conforme à la loi de la raison.
Qu’est ce que la conscience selon les auteurs ?
La conscience est une activité selon Kant
Pour Kant, la conscience ne donne pas la connaissance de ce que nous sommes, comme le
prétendait Descartes, la conscience est une activité.
Pour aboutir à cette conclusion, Kant a cherché à identifier le moi en partant d’un postulat selon
lequel le pouvoir d’identification est forcément dans la conscience.
La connaissance, selon Kant, trouve son origine dans deux sources, la sensibilité et
l’entendement.
Kant définit la sensibilité comme “la capacité de recevoir des représentations par la manière dont les
objets nous affectent.”
Il définit également l’entendement comme une faculté active qui permet de créer des
concepts.
Nous n’avons connaissance d’un objet que lorsque notre intuition sensible, en lien avec la
vision de cet objet, a été subsumée sous un concept.
Ainsi, la connaissance du monde extérieur qui nous....
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