Connaissons-nous mieux le présent que le passé ?
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«
Définition des termes du sujet:
PRÉSENT: Comme nom, instant de séparation entre le passé qui n'est plus et le futur qui n'est pas encore.
Comme adjectif, ce qui trouve hic et nunc, s'oppose à absent.
PASSÉ: Dimension du temps écoulé dans son irréductible irréversibilité.
D'ordre biologique, pulsionnel, social,
historique ou psychologique, le passé pèse sur l'homme dans le sens du déterminisme, mais, il structure aussi
activement la personnalité sans laquelle la liberté serait impossible ou illusoire.
La liberté qui peut d'ailleurs s'exercer
à l'égard du passé lui-même, dans la mesure où le sens accordé au passé reste du choix de l'individu (cf.
Sartre).
Par sa nature même, la connaissance du passé humain reste, selon les cas, occultée, aléatoire, partielle, subjective,
soumise au moment social; elle laisse ainsi souvent une marge d'indétermination propice aux illusions et à l'action de
l'imaginaire.
CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.
— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.
2.
— Discerner, distinguer
quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.
— Posséder
une représentation de quelque chose, en part.
une représentation exacte.
4.
— Connaissance: a) Acte par lequel un
sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.
b) Résultat de cet acte.
1.
Oui, nous connaissons mieux le présent que le passé
A.
Le présent est présent
Il semble évident que ce que nous vivons actuellement, ce dont nous sommes les témoins directs nous est plus
accessible.
Le présent se présente.
Il n'est que d'ouvrir les yeux pour y assister.
Le présent est en outre le seul
temps effectivement vécu.
Autrement dit, il s'agit de la seule dimension du temps dont nous ayons l'expérience
directe.
B.
Le passé nous échappe, irrémédiablement.
À l'inverse, le passé n'est, par définition, déjà plus.
Il est en outre indéfini, c'est-à-dire que, contrairement au
présent, qui peut selon l'échelle désigner un instant, quelque temps ou une époque, le passé n'est pas délimité dans
le temps.
Le passé est avant tout irréalité.
Aussi ne pouvons-nous pas constater le passé mais seulement tenter de
le retrouver.
Et où le retrouve-t-on? Nécessairement dans une réflexion présente.
C'est-à-dire que, pour convoquer
le passé, il faut faire appel à la mémoire, qui est une convocation du passé dans le présent.
Elle est littéralement
une re-présentation du passé.
Cette mémoire peut être celle des hommes comme celle des traces laissées par le
passé.
C.
La mémoire est faillible et non exhaustive.
Qu'il s'agisse de mémoire individuelle ou de mémoire collective, la mémoire ne peut jamais tout rappeler.
Par le simple
fait que nous n'enregistrons pas tout (ou tout du moins nous n'enregistrons pas tout de manière consciente), la
mémoire ne peut représenter qu'un passé plein de lacunes, d'oublis et de trous.
Certains détails ne sont pas jugés
bons pour la sauvegarde, aussi sont-ils effacés à jamais de la mémoire: il s'agit d'un passé perdu.
2.
Non, l'immédiateté du présent empêche que nous en ayons une connaissance aussi élaborée que du
passé.
A.
La connaissance demande du temps.
Cependant, ce n'est pas la simple prise de conscience ou la simple observation qui est en question ici mais la
connaissance.
Or la connaissance est plus qu'une simple constatation et elle exige un certain temps pour s'élaborer.
Aussi n'est-il pas étonnant qu'il n'y ait pas de science du présent alors qu'il existe une science du passé: l'histoire.
B.
Le présent n'autorise aucune réflexivité.
Du point de vue de l'histoire, individuelle ou collective, un événement prend très souvent tout son sens en fonction
de ses conséquences.
Autrement dit, le passé ne se comprend que par le présent ou par un passé moins éloigné.
Quant au présent, sa compréhension dépend du
futur, et sa connaissance est donc remise à plus tard.
La force de l'histoire est de disposer de ce recul vis-à-vis de
l'événement.
C.
Le présent est introuvable
Le propre du présent est de nous échapper.
Dès que l'on se demande o ce qu'est le temps, on ne sait plus ce qu'il
est, alors qu'on estime savoir parfaitement ce qu'il est tant qu'on ne se le demande pas, explique saint Augustin
dans ses Confessions.
C'est que le temps s'écoule, et qu'il ne peut être arrêté pour l'observation.
On peut ici partir
de l'impossibilité de déterminer l'instant présent, telle que l'expose Aristote dans La Physique..
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