Comte, Cause et loi: la science décrit les lois des phénomènes, elle n'explique pas leurs causes

« Indications générales Auguste Comte (1798-1857) est le fondateur de l'école positiviste.

Scientifique et philosophe des sciences, il développe un projet global de refondation rationnelle de la société, à partir d'une nouvelle science – dont il invente le nom: la «sociologie», qui est pour lui le point d'aboutissement de toutes les sciences.

Dans les sciences, le positivisme, s'opposant à la métaphysique, substitue à la recherche du «pourquoi?» la recherche du «comment?». Citation «Le caractère fondamental de la philosophie positive est de regarder tous les phénomènes comme assujettis à des lois naturelles invariables, dont la découverte précise et la réduction au moindre nombre possible sont le but de tous nos efforts, en considérant comme absolument inaccessible et vide de sens pour nous la recherche de ce que l'on appelle les causes soit premières, soit finales».

(Cours de philosophie positive, 1842, ire leçon.) Explication Pour Aristote, expliquer un phénomène, c'était montrer quelle cause agissait en lui.

Par exemple, les corps matériels tombaient, selon lui, parce qu'ils avaient en eux une tendance naturelle à regagner leur «lieu propre» qui était le centre de la terre (tandis que le «lieu propre» du feu était une région au-dessus du ciel).

Auguste Comte rejette comme nonscientifiques de telles théories, qui cherchent les causes sous les phénomènes au lieu de regarder les phénomènes eux-mêmes.

Le positivisme cherche donc à décrire les lois des phénomènes, montrant comment ils se produisent et non pourquoi.

Par exemple, la loi de la gravitation universelle, énoncée par Newton. Exemple d'utilisation Opposer Aristote et Auguste Comte est très pertinent dans le cadre d'une interrogation sur la connaissance scientifique. Sur la question du sens de l'histoire, il peut être intéressant aussi de savoir que, pour Auguste Comte, la substitution de la recherche des lois à celle des causes correspond à un vaste mouvement historique qui voit se succéder trois états, c'est-à-dire trois âges du développement théoriques de l'humanité: l'état théologique (âge des mythes); l'état métaphysique (âge de l'explication causale, Aristote); l'état positif enfin (âge de la description des régularités en termes d'équations mathématiques, maturité scientifique de l'humanité). SUJET TYPE: Quelle réalité la science décrit-elle ? Contresens à ne pas commettre Le positivisme ne renonce pas à expliquer les phénomènes (l'opposition cause/ loi ne recoupe pas exactement l'opposition expliquer/décrire).

Mais l'explication positiviste ne consiste pas, de manière métaphysique, à situer un phénomène par rapport à une conception globale de l'univers.

Elle consiste à ramener une diversité de phénomènes à un même type de fonctionnement régulier et mathématisable.

Cela dit, le positivisme consiste bien à suspendre certains types de questions: l'équation mathématique n'explique pas et n'expliquera jamais pourquoi les corps s'attirent à proportion de leur masse.

C'est ce que Newton disait déjà lorsqu'on lui demandait le pourquoi de sa loi: «hypotheses non fingo»: «je ne feins pas d'hypothèses».

À ce sujet, la science doit rester muette si elle veut rester scientifique.. »