Compte-Rendu de la Seconde Partie Discours sur l'Origine et les Fondements de l'Inégalité, Rousseau
Publié le 27/04/2023
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Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les Hommes est un
ouvrage de Rousseau, publié en 1755.
Cet essai philosophique est écrit en réponse à un
sujet de l’Académie de Dijon intitulé : “Quelle est l’origine de l’inégalité parmi les hommes,
et si elle est autorisée par la loi naturelle ?”.
Son ouvrage fut très mal reçu lors de sa
parution, notamment par l’Eglise, qui lui reprochait de nier le péché originel.
Nous allons ici dresser un compte-rendu de lecture de la seconde partie de cet
ouvrage.
Avant de débuter, il est nécessaire de situer cette seconde partie dans l’ouvrage
complet.
Dans la première partie, Rousseau étudie l’Homme à l’état de nature.
Rousseau dresse tout d’abord une distinction entre les inégalités.
Il distingue les inégalités
naturelles ou physiques, établies par la nature, comme la différence des âges ou des corps,
des inégalités morales ou politiques.
Ces dernières sont “établies, ou du moins autorisées,
par le consentement des hommes.” Il va ensuite chercher à trouver l’origine de ces
inégalités.
Pour cela, il est nécessaire d’examiner les fondements de la société.
En d’autres
termes, il est nécessaire de remonter jusqu’à l’état de nature.
Etant donné que nous ne
pouvons pas découvrir les faits concernant l’origine de l’humanité, l’état de nature
développé par Rousseau n’est pas un état historique, mais un modèle théorique.
L’état de
nature est, selon Rousseau, “le déroulement de la vie physique d’un homme primitif solitaire
n’ayant aucun besoin ni aucune possibilité de créer des sociétés politiques”.
Enfin, Rousseau
caractérise l’homme à l’état de nature.
Il est caractérisé selon lui par deux sentiments
antérieurs à la raison : l’amour de soi, l’auto-conservation, et la pitié, c’est-à-dire, le désir
qu’autrui ne souffre pas.
Nous allons donc dresser ici un compte-rendu, linéaire, de la seconde partie de cet
ouvrage.
La thèse de Rousseau dans cette seconde partie est la suivante : Rousseau affirme
que l’Homme est passé de l’état de nature à l’état social en formant des sociétés politiques,
intimement liées à l’idée de propriété et d’inégalité.
Dans un premier temps, nous verrons
dans quelle mesure les idées de propriété et d’inégalité sont apparues à cause d’obstacles
naturels.
Dans un deuxième temps, nous développerons l’influence que la Métallurgie et
l’Agriculture ont eu dans la naissance des inégalités et de la propriété.
Dans un troisième
temps, nous exposerons la naissance des sociétés civiles sur ces deux principes.
Dans un premier temps, nous verrons dans quelle mesure l’idée de propriété et d’inégalité
sont apparues à cause d’obstacles naturels.
Selon Rousseau, c’est l’idée de propriété privée, qui a fondé la société civile : “Le
premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire, ceci est à moi, et trouva des gens assez
simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile”.
Cependant, cette idée ne
s’est pas formée en un jour dans l'esprit humain : ce sont les obstacles naturels qui ont
stimulé l’évolution de l’homme.
A ses débuts, l’homme fit face à différentes difficultés à satisfaire la nécessité de
conserver son existence : la hauteur des arbres, la concurrence avec les animaux par
exemple.
L’homme a dû se rendre agile, rapide, vigoureux, pour surmonter les obstacles de
la nature.
Dans les mêmes temps, le genre-humain s’étendit : les hommes ont su développer
différentes capacités pour mieux s’adapter à leur milieu naturel.
Le long de la mer, les
humains se spécialisent dans la pêche, et au cœur des forêts, dans la chasse.
Ses semblables, les autres hommes, avaient le même statut que les autres animaux
pour l’homme à l’état de nature.
Avec le temps, l’homme s’est rendu compte de sa similarité
avec autrui, tant dans leur manière de penser que dans leur manière d’agir.
Ayant reconnu la similarité avec les autres hommes, ces derniers ont compris l’intérêt
commun d’agir ensemble, qui durait “autant que le besoin passager qui l’avait formée”.
En
effet, l’homme à l’état de nature vit au jour le jour, il ne songe pas au lendemain.
Selon
Rousseau, “Voilà comment les hommes purent insensiblement acquérir quelque idée
grossière des engagements mutuels, et de l’avantage de les remplir, mais seulement autant
que pouvait l’exiger l’intérêt présent et sensible”.
Au fur et à mesure que leur capacité à
coopérer s’améliore, leurs capacités individuelles se détériorent : ils n’ont plus besoin d’être
fort individuellement, puisqu’ils sont forts collectivement.
D’autres obstacles naturels ont encore incité les hommes à évoluer : les catastrophes
naturelles ont découpées en île des portions du continent.
Selon Rousseau, la langue
sophistiquée est née dans une île, puisque les hommes ont été forcés à vivre ensemble, par
des contraintes géographiques.
Ces hommes vivent ensemble puisqu’ils n’ont pas le choix :
ils s’accoutument à “considérer différents objets et à faire des comparaisons” : cela a
participé au développement des langues.
Par la suite, les progrès ont été de plus en plus rapides : on commença à construire
des huttes.
Ce fut “une première révolution qui forma l’établissement et la distinction des
familles, et qui introduisit une sorte de propriété”.
C’est une situation tout à fait nouvelle :
l’homme à l’état de nature est à l’origine isolé des autres.
Avec la construction des huttes, un
ensemble de personnes est réuni sous un même toit.
Chaque famille est devenue peu à peu
une petite société, où naît peu à peu des sentiments.
Les hommes, regroupés dans de petites sociétés, ont commencé à développer
différentes coutumes : comme par exemple s’assembler devant les cabanes, et à chanter ou
danser.
Par la suite, “chacun commença à regarder les autres et à vouloir être regardé
soi-même, et l’estime publique eut un prix.
Celui qui chantait ou dansait le mieux ; le plus
beau, le plus fort, le plus adroit ou le plus éloquent devient le plus considéré, et ce fut là le
premier pas vers l’inégalité, et vers le vice en même temps : de ces premières préférences
naquirent d’un côté la vanité et le mépris, de l’autre la honte et l’envie”.
La vie commune,
nouvellement arrivée dans la vie des hommes, donne naissance à une nouveau sentiment :
l’amour-propre.
L’homme souhaite être regardé : il ne supporte plus le mépris : “l’offensé y
voyait le mépris de sa personne souvent plus insupportable que le mal même”.
Dès que les
hommes ont commencé à vivre ensemble, l’idée de la considération par autrui est née et est
devenue primordiale pour l’homme.
Dans un deuxième temps, nous développerons ici l’influence que la Métallurgie et
l’Agriculture ont eu dans la naissance des inégalités et de la propriété.
Selon Rousseau, tant que les hommes se sont contentés à des actions qu’un seul
pouvait faire, comme coudre avec des arêtes, perfectionner son arc, chasser un lapin, en
d’autres termes “qui n’avaient pas besoin du concours de plusieurs mains”, ils vécurent
“sains, bons et heureux”.
Mais, dès lors qu’un homme eut besoin d’un autre, “dès qu’on
s’aperçut qu’il était utile à l’autre, l’égalité disparut, la propriété s’introduisit”.
Selon Rousseau, “ce sont le fer et le blé qui ont civilisé les hommes et perdu le
genre-humain”.
Plus précisément, ce sont les pratiques de la Métallurgie et de l’Agriculture
ont donné naissance aux inégalités.
Concernant l’agriculture, elle était connue bien avant
que les hommes commencent à la pratiquer.
Les raisons de cette pratique sont à chercher
dans la naissance des autres pratiques comme la métallurgie.
Puisque certains hommes
étaient occupés à fondre ou forger le fer, il fallut les nourrir.
L’idée de propriété prend tout son sens avec la pratique de l’agriculture.
La culture des terres
fait le lien entre le travail et le concept de propriété : l’homme devient propriétaire “des
produits de la terre qu’il a labouré”.
Au fil du temps, l’homme n’est plus propriétaire des
produits de la terre, mais plus généralement de la terre elle-même.
Selon Rousseau, “cette
origine est d’autant plus naturelle qu’il est impossible de concevoir l’idée de la propriété
naissante d’ailleurs que de la main d'œuvre".
“Les choses en cet état eussent pu demeurer égales, si les talents eussent été égaux,
et que, par exemple, l’emploi du fer et la consommation des denrées eussent toujours fait
une balance exacte”.
Cependant, en réalité, ce n’est pas le cas.
Les différences naturelles, je
le rappelle, les différences des corps, ont eu de l’influence sur l’efficacité du travail : tel est
l’effet de levier qui creuse les inégalités.
Le plus fort produit beaucoup, le plus adroit produit
mieux.
Un des effets de la propriété a été celui de la perte d’authenticité de nos relations sociales :
l’homme cherche à faire son profit, même aux dépens des autres.
Il devient “fourbe et
artificieux” pour arriver à ses fins, jusqu’au....
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