Comparer l'activité réflexe et l'activité volontaire. ?
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Comparer l'activité réflexe et l'activité volontaire.
On emploie souvent le mot de volonté pour désigner l'ensemble des fonctions actives de l'homme.
Mais, à
strictement parler, une petite partie seulement de l'activité humaine est volontaire.
Avec la volonté, propre à
l'homme, interviennent les instincts, les habitudes et les réflexes, qui nous sont communs avec les animaux.
La comparaison de l'activité réflexe et de l'activité volontaire nous permettra d'apporter quelques précisions à la
façon d'agir spécifiquement humaine.
* * *
Au sens propre, le réflexe est un phénomène nerveux consistant en ce qu'une excitation déclenche
automatiquement, en vertu de connexions préétablies, la contraction d'un muscle ou la sécrétion d'une glande.
Il est
des réflexes congénitaux ou de constitution : les contractions péristaltiques de l'oesophage ou les sécrétions
glandulaires provoquées par le contact du bol alimentaire.
D'autres sont acquis et se ramènent à une longue
habitude : c'est le cas de certains tics, mouvements volontaires à l'origine ou du moins que la volonté pouvait
refréner, et qui sont devenus involontaires ou même complètement incoercibles.
On parle enfin, de nos jours, des
réflexes conditionnels ou réflexes associés, dans lesquels ce n'est plus l'excitation primitive qui détermine la
contraction ou la sécrétion, mais une autre excitation qui lui a été associée : ainsi, chez les chiens de PAVLOV,
habitués à manger au son d'une cloche, le son de la cloche suffisait à provoquer la sécrétion des glandes salivaires.
Mais, de nos jours, activité réflexe est, au sens dérivé, synonyme d'activité automatique, qui n'implique ni volonté,
ni réflexion.
Cette activité se présente sous les formes les plus diverses.
En plus des réflexes proprement dits, ou
réflexes physiologiques consistant dans le déclenchement automatique d'un phénomène physiologique par une
excitation organique, on peut signaler des réflexes qu'on peut appeler réflexes psycho-physiologiques, consistant
dans le fait qu'une représentation déclenche immédiatement la mise en jeu d'un muscle : ainsi, on dira que la simple
lecture d'une lettre d'injures ou de menaces provoque un réflexe de défense ou d'attaque; les mouvements du
chauffeur à la vue d'un danger subit sont qualifiés de réflexes.
Cette représentation est parfois collective, et les
foules réagissent à certains spectacles ou à certaines paroles d'une façon irrationnelle et souvent brutale, comme
un mécanisme; aussi parle-t-on de réflexes sociaux.
Dans la vie intérieure elle-même, la suite de nos idées et de nos
sentiments se fait suivant un ordre qui ne dépend de nous qu'exceptionnellement; si nous observons le cours
ordinaire de nos pensées, nous remarquerons beaucoup de réponses ou de réactions automatiques, irréfléchies et
involontaires qui peuvent, par analogie, être appelées réflexes psychologiques.
Il n'est même pas essentiel aux réflexes d'être conscients.
Si dans certains d'entre eux on observe une conscience
totale, il en est qui ne sont que partiellement conscients : ainsi, dans le réflexe pupillaire, l'excitation est
consciente, mais le mouvement réflexe lui-même est inconscient; inversement, dans le hoquet, c'est le mouvement
réflexe qui est conscient, tandis que l'excitation qui le déclenche est inconsciente.
Il en est enfin qui sont
totalement inconscients : c'est le cas des réflexes qui commandent les mouvements de l'estomac et le
fonctionnement de l'iris.
Ce n'est donc pas la conscience ou l'inconscience qui caractérise le réflexe.
L'activité réflexe est essentiellement une activité irréfléchie et involontaire.
Lorsque, au bord d'un large fossé plein
d'eau, je suppute la chance que j'ai de le traverser d'une enjambée et calcule mon élan, mes mouvements sont
réfléchis et il me faut un peu d'énergie pour réprimer la crainte de prendre un bain d'eau boueuse; mais, pour mettre
un pied l'un devant l'autre dans une promenade, je n'ai pas à distraire la plus petite partie de mon attention : un pas
appelle l'autre sans moi.
Parfois même les mouvements devenus réflexes s'exécutent malgré moi.
Ainsi, pour
redresser mon vélo quand je perds l'équilibre, point n'est besoin de réflexion ni de volonté : l'équilibre se rétablit
comme de lui-même.
S'il me prenait la fantaisie de faire une chute, il me serait bien difficile de réaliser mes projets :
mes muscles ne m'obéiraient pas et tendraient à rétablir l'équilibre.
On voit donc combien l'activité réflexe s'oppose à l'activité volontaire.
Une étude de cette dernière précisera cette
opposition.
* * *
La volonté est le pouvoir d'agir avec réflexion et liberté, c'est-à-dire avec la connaissance des raisons de son action
et par choix délibéré.
L'activité animale ne s'explique pas par de simples réflexes.
Le réflexe se réduit à une excitation provoquant un
déclenchement automatique.
Or, il y a chez les animaux des hésitations, des tâtonnements dont on ne peut pas
faire des réactions mécaniques à des excitations particulières.
Le chat qui aperçoit une souris, tantôt s'élance
immédiatement sur elle, tantôt se met en arrêt, la suivant d'un regard aigu.
Un chien affamé attiré dans une cuisine
par le fumet d'un rôti succulent ne va pas se précipiter sur l'objet de sa convoitise : il attend le moment favorable
pour effectuer son larcin sans subir de trop dures représailles.
Ces comportements ne s'expliquent pas par de simples réflexes ou plutôt par des réflexes simples, mais on pourrait
les expliquer par une combinaison ou une synthèse de réflexes.
Un animal est le siège d'excitations nombreuses qui
tendraient à déclencher chacune un mouvement particulier.
Mais il est des impulsions antagonistes : la faim d'une
part et l'odeur appétissante du rôti de l'autre, excitent fortement le chien à sauter sur le poulet qu'il aperçoit à la
cuisine; mais le souvenir de tentatives de ce genre est indissolublement lié avec celui de nombreux échecs suivis de
coups douloureux.
Ces deux forces restent en équilibre, ou plutôt l'impulsion que donne la faim est comprimée par la
crainte de douleurs plus sensibles encore jusqu'au moment où, la cuisinière s'étant absentée, le danger paraîtra
moindre.
Des comportements de ce genre ont l'apparence de l'activité volontaire, mais ils n'impliquent pas de volonté.
La.
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