Commentez cette réflexion de P.-A. Touchard dans L'Amateur de théâtre ou la Règle du jeu: « Il y a une fatalité dans le roman comme il y a une fatalité au théâtre, mais la fatalité du roman est dans le personnage, celle du théâtre dans la situation. Le r
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Ce qui peut appuyer l'affirmation de P.-A. Touchard En premier lieu, le théâtre de Corneille. Les héros y sont déterminés par l'événement extérieur qui vient les arracher à une existence heureuse. Les voilà contraints de jouer un rôle qu'ils n'ont pas choisi (le Cid, Horace). Inversement, dans beaucoup de romans, le destin du personnage semble être le fruit de son caractère. Une passion funeste promet certains êtres à l'échec, et cela quelles que soient les chances que leur offre la vie, car ils ne sont pas en état de les saisir. Par exemple, Madame Bovary, ou Frédéric Moreau, dans L'Éducation sentimentale. D'autres au contraire sont portés vers le succès par l'énergie qui les habite; par exemple, chez Balzac, Eugène de Rastignac.
«
Commentez cette réflexion de P.-A.
Touchard dans L'Amateur de théâtre ou la Règle du jeu: « Il y a une
fatalité dans le roman comme il y a une fatalité au théâtre, mais la fatalité du roman est dans le
personnage, celle du théâtre dans la situation.
Le roman tend à nous faire souvenir que l'homme est
déterminé par ses propres passions; le théâtre à nous rappeler que son destin demeure le jouet des
événements.
»
Ce qui peut appuyer l'affirmation de P.-A.
Touchard
En premier lieu, le théâtre de Corneille.
Les héros y sont déterminés
par l'événement extérieur qui vient les arracher à une existence heureuse.
Les voilà contraints de jouer un rôle qu'ils
n'ont pas choisi (le Cid, Horace).
Inversement, dans beaucoup de romans, le destin du personnage semble être le fruit de son caractère.
Une passion
funeste promet certains êtres à l'échec, et cela quelles que soient les chances que leur offre la vie, car ils ne sont
pas en état de les saisir.
Par exemple, Madame Bovary, ou Frédéric Moreau, dans L'Éducation sentimentale.
D'autres au contraire sont portés vers le succès par l'énergie qui les habite; par exemple, chez Balzac, Eugène de
Rastignac.
Ce qui peut infirmer ce jugement
C'est principalement le théâtre de Racine.
Chez lui, guère d'événements extérieurs.
C'est le caractère des héros,
fruit de leur hérédité, qui détermine leur destin.
Par exemple, Oreste ou Phèdre.
Par contre, dans certains romans, les événements historiques orientent la destinée des héros quel que soit leur
caractère initial.
C'est le cas de la plupart des romans d'aventures, et ils sont nombreux.
Conclusion
En fait, le caractère des personnages et la situation jouent l'un et l'autre un rôle aussi bien dans le théâtre que dans
le roman.
La vérité est qu'il existe différentes sortes de romans, différentes sortes de tragédies.
Si l'on veut
néanmoins s'élever jusqu'à une vue générale, il est possible de distinguer théâtre et roman autrement que ne le fait
P.-A.
Touchard.
Par nature, le théâtre est un monde clos où l'espace et le temps sont limités.
Il y a donc peu
d'influence du monde extérieur; la destinée des personnages provient pour l'essentiel d'eux-mêmes.
Le roman, au
contraire, est largement ouvert sur le monde extérieur et embrasse une longue durée.
Le personnage y est
confronté à l'histoire; c'est elle qui, en grande partie, le détermine..
»
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