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Commentez cette réflexion de Kant: J'ai limité le savoir philosophique pour laisser place à la foi

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« Introduction : La Métaphysique est une science des choses supposées exister au-delà du monde physique.

Elle traite de choses immatérielles ou d'objets qui ne se présentent jamais dans notre expérience : l'âme, la liberté, Dieu...

Les grandes métaphysiques prétendent donner un enseignement positif sur ces matières, cet enseignement est le savoir philosophique.

Aristote nous enseigne la nature de l'âme, la nature de Dieu...

Mais sa doctrine constitue-t-elle un « savoir » ? En s'appuyant sur les découvertes et les méthodes de la science newtonienne, Kant a tenté de définir rigoureusement ce qu'était une connaissance.

Il a tenté de délimiter ce qui était de l'ordre de la connaissance et ce qui était de l'ordre de la pensée spéculative. Il a exclu la Métaphysique de la sphère de la connaissance positive qui s'appuie toujours sur la vérification expérimentale.

Cette limitation du savoir philosophique l'a conduit à montrer que seule la foi peut appuyer la pensée de Dieu, de l'âme, de la liberté...

pour que nous la tenions pour vraie. Problématique : La philosophie traite d'objets problématiques, pouvons nous les connaître ? Et si nous ne le pouvons pas, quel rapport pouvons nous avoir avec les idées métaphysiques ? I : Une Philosophie « critique » 1) Kant appelle sa philosophie la philosophie « critique » ; critique renvoie au mot grec « krinein » qui signifie originellement juger une affaire, juger au sens juridique.

La raison organisera donc un procès de ses propres prétentions à connaître des objets situés par delà l'expérience, c'est-à-dire à prétendre à un savoir philosophique. 2) Pour juger des prétentions de la raison, Kant élabore une théorie de la connaissance.

Le problème de la métaphysique est qu'elle est totalement « à priori », c'est-à-dire que ses objets sont antérieurs à toute expérience, la connaissance positive consiste au contraire à vérifier les jugements dans l'expérience comme le fait la science expérimentale. 3) Les problèmes que rencontre la raison sont dus selon Kant à sa nature même : elle éprouve le désir de connaître les objets métaphysiques tels que Dieu, l'âme, la liberté et cela lui fait passer les bornes de la connaissance.

la raison se pose des questions auxquelles elle ne peut répondre par ce que les objets métaphysiques sont au-delà de toute expérience possible. II : Les limites de la connaissance philosophique 1) Dans la Critique de la Raison Pure, Kant compare sa méthode à celle de Copernic.

Le savant polonais mit enfin l'astronomie sur la voie de la science moderne lorsqu'il plaça le soleil au centre de son astronomie et en délogea la Terre (héliocentrisme).

Kant compare le décentrement opéré par Copernic au sien propre: jusqu'alors, on a cherché à résoudre le problème de la connaissance en faisant tourner le sujet autour de l'objet.

Décentrons l'objet, replaçons au centre le sujet qui connaît et mettons l'objet connu à la périphérie.

Ainsi, affirme Kant, nous pourrons savoir en quoi la connaissance consiste au juste et quelles en sont les limites. La « révolution copernicienne » de Kant consiste à faire dépendre la connaissance du sujet plutôt que de l'objet.

Kant dit: « c'est le sujet connaissant qui constitue les objets », il entend par là le fait que le sujet constitue les objets de la connaissance (les équations ou des expérimentations par exemple) et non pas des objets matériels comme des chaises, des tables etc.

Les objets métaphysiques sont donc conçus par la raison elle-même. 2) Le sujet constitue certes la connaissance, mais la connaissance scientifique dépend aussi de l'expérience.

Le savoir ne peut donc pas dépasser l'expérience.

Les objets métaphysiques ne peuvent plus être que des objets de foi c'est-à-dire l'assentiment subjectif à une idée qui ne trouve pas de vérification objective. 3) La philosophie ne peut plus prétendre « savoir », après la question « Que puis-je connaître ? » qui a humilié le savoir philosophique, vient la question « Que m'est il permis d'espérer ? ».

Dans le cadre de cette question, Kant développe l'idée que seule la foi en Dieu permet d'être à la fois vertueux et heureux.

La place laissée à la foi est donc très grande. III : Pourquoi ces limites ? 1) Tout se passe comme si Kant avait bâti toute sa philosophie précisément pour limiter la connaissance philosophique et faire place à la foi, mais sur quoi s'appuie son système si les énoncés scientifiques s'appuient eux-mêmes sur des croyances ? La connaissance des limites de la raison que propose Kant se présente comme une nouvelle forme de savoir philosophique, un « savoir » critique.

Mais la réflexion critique peut se retourner contre le système de Kant et en démonter les travers. 2) Pour limiter la connaissance, Kant a inventé un « sujet » de la connaissance, mais en quoi ce nouveau concept métaphysique est il plus acceptable que les autres ? Kant n'a pas mis fin à la métaphysique, il a inventé un certain concept métaphysique très puissant qui lui permettait de donner un fondement à sa théorie de la connaissance. 3) La théorie de la connaissance de Kant repose elle-même sur des présupposés (qu'il serait trop long d'exposer ici), et la démarcation entre ce qui est une connaissance et ce qui est une croyance est définie à partir du fonctionnement de la physique newtonienne.

Mais, les sciences évoluant, il faut reprendre ce travail et la théorie de la connaissance se transforme avec l'observation des nouvelles sciences.

L'opposition simple entre connaissance et foi ne tient pas. Conclusion : Kant a limité le savoir philosophique, mais cette limite est elle-même critiquable.

Il est trop simple d'opposer la foi et la connaissance, il n'y a pas de connaissance qui ne repose sur des conventions et sur l'acceptation de certaines normes.

On peut dire que la connaissance et la foi sont toutes les deux des formes de croyances qui ne se justifient pas de la même façon.. »

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