Commentaire de texte Epictète: chapitre 28 du livre I des ​Entretiens​

« Le texte soumis à l’étude est extrait du chapitre 28 du livre I des ​Entretiens​. L'objectif d’Epictète consiste à révéler l’influence qu’exerce la représentation sur nos actions afin de comprendre l’origine de ce que nous pouvons appeler le mal. La thèse que soutient Epictète nécessite une conception préalable de ce qui nous conduit à faire des erreurs.

L’idée est la suivante : l’erreur a pour cause une adhésion à une représentation erronée du monde.

Plus précisément, l’erreur consiste à juger une représentation qui nous semble vraie comme vraie, alors que celle-ci est en réalité fausse.

Toutefois, nous ne sommes pas pour autant blâmable car nous pensions donner notre assentiment au vrai, mais nous avons, sans le faire exprès, choisi le faux. C’est cette mécanique qui entre également en jeu dans nos actions.

Ainsi la thèse que soutient Epictète est la suivante : une mauvaise action est également une erreur de jugement mais cette fois-ci dans le domaine de l’action.

La faute morale, si nous pouvons parler de cela chez Epictète, a pour cause une adhésion à une représentation erronée du monde.

Et donc de la même manière, celui qui agit mal n’est pas pour autant blâmable car il pensait adhérer à une conception correcte du monde alors que celle-ci ne l’était pas. Son exposition se présente en trois temps.

Premièrement, du début du texte à “c’est qu’on a pris le faux pour le vrai” l.10 : Epictète présente ce qu’est la cause de nos erreurs, celle-ci réside dans le fait que nous jugeons une représentation vraie alors qu’en réalité elle ne l’est pas.

Deuxièmement, de “Et dans les actions, qu’y a-t-il d’analogue à ce qui est ici le vrai et le faux?” l.11 à “de ceux dont la pensée sur les choses essentielles est aveugle et boiteuse ?” l.25-26 : Epictète applique sa conception théorique de l’erreur au domaine de l’action.

La force de la représentation nous conduit également à faire des erreurs en pratique.

Lorsque nous nous représentons une action qui semble bonne, alors nous y adhérons, sauf que 1. »