Comment peut-on s'expliquer que la nature se laisse expliquer par les mathématiques ?
Extrait du document
«
VOCABULAIRE:
COMPRENDRE / EXPLIQUER : Comprendre, c'est connaître un phénomène de l'intérieur, par son sens, en
déchiffrant sa singularité.
Dans les sciences, expliquer c'est ramener la diversité des phénomènes à des causes
(leurs conditions de production) et à des lois permettant d'en faire des cas particuliers.
MATHÉMATIQUE: ensemble des sciences hypothético-déductives ayant pour objet les nombres, les figures
géométriques, les structures algébriques et topologiques, les fonctions, le calcul intégral et le calcul des
probabilités.
Les mathématiques se distinguent des sciences naturelles par le fait que leurs objets sont a priori, cad
indépendants de l'expérience sensible.
NATURE :
1° L'inné par opposition à l'acquis (nature opposée à culture, ou chez les anthropologues anglo-saxons nature
opposée à nurture); 2° Essence, ensemble des propriétés qui caractérisent un objet ou un être (la nature de
l'homme par exemple); 3° L'ensemble des phénomènes matériels, liés entre eux par des lois scientifiques.
En ce sens,
le naturel peut s'opposer au surnaturel qui désigne une intervention transcendante de la divinité; 4° Spinoza
distingue la nature naturante, c'est-à-dire la substance infinie et la nature naturée, les divers modes par lesquels
s'exprime cette substance.
Le mot nature est ambigu.
Le naturalisme du xviiie siècle par exemple est contradictoire.
D'une part son épistémologie réduit la nature à un mécanisme (des faits soumis à des lois nécessaires) indifférent
aux valeurs humaines.
D'autre part, sa morale prétend se fonder sur la nature, c'est-à-dire sur des tendances
spontanées, supposées bonnes; la nature devient alors la Mère-Nature, une sorte de providence bienveillante.
Relative étrangeté de l'étude mathématique du réel
La Physique d'un Aristote ne comporte pas une seule formule mathématique.
Qu'est-ce, après tout, qui aurait incité les Anciens à associer le symbolisme mathématique à leurs efforts pour tenir
un discours véridique au sujet des phénomènes advenant dans le monde physique ?
Au Moyen Âge, fleurissait plutôt la disputatio : on s'exerçait à défendre le pour et le contre au sujet de chacune des
explications d'Aristote.
Extrême généralité de l'objet mathématique
C'est chez Galilée, puis Descartes, que fut proclamée avec force
l'extraordinaire utilité des mathématiques pour l'étude des phénomènes
naturels.
«Il doit y avoir, écrit Descartes, une science générale qui explique tout ce
qu'il est possible de rechercher touchant l'ordre et la mesure, sans
assignation à quelque matière particulière que ce soit».
C'est que l'objet mathématique, par le fait même qu'il est abstrait, est le plus
général.
La mathématique rassemble toutes les sciences où l'on étudie l'ordre et la
mesure, indifféremment de leurs objets.
La science universelle qui rassemble
toutes les autres sciences, qui n'en sont que les parties subordonnées, se
nomme mathématique universelle.
Ce doit être la science la plus utile et la
plus facile de toutes, n'ayant aucun rapport à un objet particulier.
Les difficultés qu'elle renferme se trouvent déjà dans les autres sciences,
puisqu'elle leur est commune.
Si cette mathesis universalis a été négligée par
tous, c'est en raison de son extrême facilité.
L'ordre de la recherche de la
vérité requiert pourtant de commencer par les choses les plus simples et les
plus faciles à connaître, et de ne passer à un ordre plus élevé que lorsque
toutes les difficultés auront été résolues.
Ainsi, on est sûr de ne jamais se
tromper.
Parmi les sciences connues, seules l'arithmétique et la géométrie sont absolument certaines.
Quelle en est
la raison ? Nous ne pouvons connaître que de deux manières : soit par l'expérience, soit par la déduction.
Si l'expérience est souvent trompeuse, la déduction, qui consiste à inférer une chose à partir d'une autre, peut être
manquée si on ne la voit pas, mais ne peut jamais être mal faite.
"Toutes les erreurs où peuvent tomber les hommes
ne proviennent jamais d'une mauvaise inférence, mais seulement de ce qu'on admet certaines expériences mal
comprises, ou que l'on porte des jugements à la légère et sans fondement."
Arithmétique et géométrie sont les seules sciences qui traitent d'un objet simple et pur et qui n'admettent rien
d'incertain : leur travail ne consiste qu'à tirer des conséquences par voie de déduction rationnelle.
Leurs erreurs ne
peuvent procéder que de l'étourderie.
Elles doivent par conséquent constituer l'idéal des sciences pour leur rigueur,
leur clarté et leur certitude.
Trois solutions possibles à la question posée.
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