Comment fonder l’autorité sans tuer la liberté ?
Extrait du document
«
VOCABULAIRE:
SANS: A l'exclusion de, exprime l'absence.
LIBERTÉ:
Ce mot, en philosophie a trois sens :
1° Libre arbitre.
Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun
d'eux.
2° Liberté de spontanéité.
S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être
contraint par une force extérieure.
3° Liberté du sage.
État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison.
Le pouvoir politique
L'obéissance par contrainte ne dure que le temps où une force est supérieure à une autre ; l'obéissance par devoir
suppose quant à elle l'assentiment constant à une autorité légitime.
De plus, le droit du plus fort n'existe pas : ce
qui existe, c'est un ordre social inégalitaire qui parvient à faire croire à son bien-fondé.
Faut-il alors que la
recherche de la paix et de la sécurité (l'ordre) se paie de la perte de la liberté ? Dans ces conditions, comment
légitimer la prétention d'un État à régir politiquement une société ?
La réponse de Rousseau
Il faut rendre souveraine la volonté générale
" Il y aura toujours une grande différence entre soumettre une multitude et régir une société.
"
Rousseau, Du contrat social (1762), I, 5.
Problématique
L'autorité politique est-elle détenue par une instance transcendante ou par le peuple ?
Explication
Le contrat social
Pour Rousseau, l'enjeu est de ne pas réintroduire des rapports de force dans l'état civil en créant un souverain
extérieur au pacte.
Un pacte d'association n'est légitime que s'il concilie l'ordre et la liberté.
S'il pose au contraire
que la préservation de la sécurité exige l'aliénation des droits naturels au profit d'un tiers (comme chez Hobbes),
alors le pouvoir qu'il institue est au moins potentiellement violent.
Or, il n'y a pas de lien social et de corps politique
dans une multitude, mais un amas d'individus sans unité, soumis à l'arbitraire d'un maître et sans existence politique.
La volonté générale
Il n'est donc de pouvoir politique légitime que consenti par des volontés libres.
L'État doit être au sens strict un État de droit, où le pouvoir est limité par le
droit institué par la volonté générale.
Le citoyen est régi (non pas soumis) par
une loi, qu'il se prescrit lui-même comme membre de la volonté générale : «
L'obéissance à une loi qu'on s'est prescrite est liberté 5 ».
L'obéissance
au
seul appétit est
esclavage
et
l'obéissance à la loi
qu'on
s'est
prescrite
est
liberté.
(Du Contrat
Social)
La liberté ne consiste pas à
suivre nos désirs.
Elle n'est
pas
dans
l'absence
de
contraintes mais dans le libre
choix des contraintes que l'on
se donne à soi-même.
On peut
appliquer cette idée au peuple.
Un peuple libre est celui qui se
donne à lui-même ses propres
lois,
ce
qui
définit
la
démocratie.
Chez Rousseau, il n'y a pas deux instances face à face dans le contrat (le
peuple se dessaisissant du pouvoir au profit de l'État).
On ne fait que
contracter avec soi-même, mais sous deux points de vue différents : on est à
la fois un citoyen capable de tourner ses regards vers l'intérêt général, et un sujet soumis aux décrets de l'État.
La.
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