Comment expliquer l'origine et l'évolution du vivant ?
Extrait du document
«
Bien que l'évolution des espèces soit généralement admise, cette évolution est une découverte relativement
récente, le premier à l'avoir théorisé étant Lamarck en 1808 dans la Philosophie zoologique.
On appelle fixisme, la
théorie selon laquelle les différentes espèces que l'on observe ont toujours existé telles qu'elles existent
actuellement.
Cette théorie s'appuie sur l'autorité de la Bible et d'Aristote.
On appelle créationnistes, les sectateurs
actuels de cette théorie, suffisamment puissants aux Etats Unis pour en imposer l'enseignement, du moins dans
certains États.
Quoique conforme à l'expérience commune (un chat engendre un chat et les abeilles décrites dans
les textes de l'Antiquité semblent en tout point similaires aux nôtres), dès la fin du XVIII, le fixisme était fort mal à
l'aise pour rendre compte de certains phénomènes tels que les hybridations (croisement de deux espèces), les
monstres "contre-nature" et la découverte des fossiles qui montrent tantôt une étonnante permanence de l'espèce,
tantôt une surprenante diversification.
En 1784, une découverte vient ruiner un des arguments clefs du fixisme, à
savoir l'absence de continuité entre les primates supérieurs et les hommes.
En effet les primates comme les
mammifères ont un os intermaxillaire que l'homme n'a pas.
Cette absence de continuité était interprétée comme le
signe d'une différence ontologique voulue par Dieu faisant l'homme et non le singe à son image.
Or un crâne porteur
de cet os, selon toute apparence bien plus humain que simiesque, fut découvert.
On appelle transformisme, l'idée
selon laquelle les espèces évoluent c'est à dire se transforment de manière à constituer une espèce nouvelle et ont
donc une histoire.
Le transformisme n'est pas une théorie mais l'ensemble des théories qui admettent l'évolution.
Ces
théories peuvent être divisées en deux groupes du nom de leur chef de file : le lamarckisme et le darwinisme.
Actuellement la théorie de Darwin confirmée et corrigée par la biologie moléculaire est communément admise.
Cette théorie est-elle une théorie scientifique ? On lui a longtemps refusé ce statut dans la mesure où la méthode
expérimentale ne peut pas être entièrement suivie : il est impossible de contrôler expérimentalement l'hypothèse de
l'évolution.
Le paléontologue, tout comme l'historien, a affaire à des traces, à un passé irréversible qu'il ne peut
répéter pour contrôler la vérité de son savoir.
Il est certes impossible de revenir au cambrien pour assister à
l'explosion des formes vivantes mais il est cependant possible d'observer à l'échelle humaine la transformation d'une
espèce donnée à l'occasion d'un changement brusque du milieu.
Néanmoins cette théorie, comme toute
connaissance en ce domaine, n'est pas aussi exacte et certaine qu'une théorie physique.
a) Le lamarckisme
De quelle nature est cette évolution ?
Elle est graduée, va des êtres les plus simples aux plus complexes.
Elle est continue.
Les êtres vivants se transforment graduellement, sans ruptures.
Elle est uniforme.
L'évolution a un sens et un seul, celui de la complexifé croissante.
Elle a un sens et tend vers une fin.
Le devenir des espèces obéit à un plan d'ensemble voulu par Dieu; lui seul
nous permet de comprendre l'étonnante complexité des formes vivantes et le fait qu'elle aille croissant.
" Première loi : Dans tout animal qui n'a point dépassé le terme de ses développements, l'emploi plus fréquent et
soutenu d'un organe quelconque, fortifie peu à peu cet organe, le développe, l'agrandit, et lui donne une puissance
proportionnée à la durée de cet emploi ; tandis que le défaut constant d'usage de tel organe, l'affaiblit
insensiblement, le détériore, diminue progressivement ses facultés, et finit par le faire disparaître.
Deuxième loi : Tout ce que la nature a fait acquérir ou perdre aux individus par l'influence des circonstances où leur
race se trouve depuis longtemps exposée, et par conséquent, par l'influence de l'emploi prédominant de tel organe,
ou par celle d'un défaut constant d'usage de telle partie, elle le conserve par la génération aux nouveaux individus
qui en proviennent, pourvu que les changements acquis soient communs aux deux sexes, ou à ceux qui ont produit
ces nouveaux individus.
"
Comme une pareille proposition ne saurait être admise que sur des preuves et non sur sa simple énonciation,
essayons de la mettre en évidence par la citation des principaux faits connus qui en constatent le fondement.
(...)
Il entrait dans le plan d'organisation des reptiles, comme des autres animaux vertébrés, d'avoir quatre pattes
dépendantes de leur squelette.
Les serpents devraient conséquemment en avoir quatre, d'autant plus qu'ils ne
constituent point le dernier ordre des reptiles et qu'ils sont moins voisins des poissons que les batraciens (les
grenouilles, les salamandres, etc.).
Cependant les serpents ayant pris l'habitude de ramper sur la terre et de se cacher sous les herbes, leur corps, par
suite d'efforts toujours répétés pour s'allonger, afin de passer dans des espaces étroits, a acquis une longueur
considérable et nullement proportionnée à sa grosseur.
Or, des pattes eussent été très inutiles à ces animaux, et
conséquemment sans emploi : car des pattes allongées eussent été nuisibles à leur besoin de ramper, et des pattes
très courtes, ne pouvant être qu'au nombre de quatre, eussent été incapables de mouvoir leur corps.
Ainsi le défaut
d'emploi de ces parties, ayant été constant dans les races de ces animaux, a fait disparaître totalement ces mêmes
parties, quoiqu'elles fussent réellement dans le plan d'organisation des animaux de leur classe.( ...
).
L'on vient de voir que le défaut d'emploi d'un organe qui devrait exister, le modifie, l'appauvrit, et finit par l'anéantir.(
...
)..
»
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