Comment déterminer la gravité d'une faute ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
DÉTERMINISME : Relation nécessaire entre une cause et son effet.
Comme doctrine, c'est l'affirmation qu'aucune
réalité n'échappe à cette relation, que tout est déterminé ou conditionné par des causes.
Conséquences:
1) Le déterminisme permet la connaissance scientifique des phénomènes, qui peuvent être reliés par des lois, c'està-dire par des relations de causalité constantes et universelles (nécessaires).
2) Dès lors, la connaissance des causes permet la prévision des effets, donc l'action.
En permettant d'agir sur les
causes, la connaissance du déterminisme permet de maîtriser la nature: c'est là le rôle de la technique.
«Pour le physicien, il y a déterminisme lorsque la connaissance d'un certain nombre de faits observés, à l'instant
présent ou aux instants antérieurs, jointe à la connaissance de certaines lois de la nature, lui permet de prévoir
rigoureusement que tel ou tel phénomène observable aura lieu à telle époque postérieure.» (Louis de Broglie,
physicien).
Faute
Du latin fallere, «tromper », « manquer à ».
Manquement intentionnel au devoir, à la morale ou à la loi.
• Le terme, à la différence de péché, n'a pas de connotation religieuse.
• Contrairement à l'erreur, qui est le plus souvent involontaire, la faute est entièrement imputable au sujet qui la
commet.
Introduction
Il s'agit ici de se poser un problème de nature morale.
Comment peut-on déterminer la gravité d'une faute ? Quels
sont les paramètres à prendre en considération et comment éviter un double écueil : le défaut, à savoir la trop
grande indulgence et l'excès, à savoir la trop grande sévérité.
La difficulté ici, c'est le terme même de mesure qui
nous l'indique implicitement.
Quelles sont les choses qui sont réellement et objectivement mesurables ? Les choses
qui sont constantes et qui peuvent être appréhendées en terme de masse, de distance, de taille...
Mais peut-on
concevoir une telle objectivité pour les fautes des hommes ? Jamais aucune " mesure " ne pourra être efficace, mais
on peut essayer de se rapprocher au maximum du rapport le plus idéal possible.
A vous de montrer comment.
La
peine et la souffrance engendrées par la faute sont des éléments à prendre en considération , ce qui est lésé
également.
En effet, si c'est un bien matériel, cela ne peut pas avoir la même gravité que si c'est un homme...
En
tout état de cause, c'est la raison qui doit prédominer sur le désir ou sur les habitudes culturelles.
L'opinion ne met pas toutes les fautes sur le même plan : certaines sont insignifiantes, excusables, d'autres lourdes,
importantes.
Le problème se pose alors de savoir comment on peut déterminer la gravité d'une faute.
La faute et ses conséquences
On définit ordinairement la gravité d'un acte par l'importance des conséquences qu'il implique, par le fait que ces
conséquences sont, ou non, fâcheuses, dangereuses, mauvaises.
On pourrait donc penser qu'une faute est d'autant
plus grave que ses conséquences sont graves.
Ainsi, « il est clair que l'enfant qui fait une faute de calcul n'est pas
ruiné pour cela ».
Dans le monde de l'école, « l'erreur trouve sa place ; on lave l'ardoise, et il ne reste rien de la
faute » (Alain, Propos sur l'éducation, VIII).
Dans le monde du travail, au contraire, une faute de calcul serait grave,
qui pourrait entraîner des catastrophes.
Le mot : faute, dans ces conditions, est un peu ambigu.
Il désigne d'abord
la violation d'une règle imposée par l'usage ou les techniques.
Fautes d'orthographe ou de calcul peuvent n'être que
des erreurs sans portée morale.
Mais l'idée de faute contient aussi l'idée d'un manquement aux règles morales, d'une
action mauvaise.
Dire que c'est faute de connaissance que l'on agit mal, qu'être mauvais c'est être ignorant,
rappelle une conception intellectualiste de la morale.
« Nul n'est méchant volontairement », c'est-à-dire sciemment,
disait Socrate.
Tous les hommes désirent le bien, mais tous n'en connaissent pas le vrai sens.
Parce qu'il sait, le
sage est supérieur à l'ignorant, sur le plan moral.
C'est dans le « Gorgias » de Platon que l'on trouve exposé le paradoxe socratique :
« Nul n'est méchant volontairement ».
Cette thèse surprenante de prime abord doit être
reliée aux deux autres : « Commettre l'injustice est pire que la subir » ; « Quand on est
coupable il est pire de n'être pas puni que de l'être ».
L'injustice est un vice, une
maladie de l'âme, c'est pourquoi, nul ne peut vraiment la vouloir (on ne peut vouloir être
malade), et la punition, qui est comparable à la médecine, est bénéfique à celui qui la
subit.
L'attitude commune face à la justice est résumée par Polos dans « Gorgias » et
Glaucon au livre 2 de la « République ».
Les hommes souhaiteraient être toutpuissants et pouvoir commettre n'importe quelle injustice pour satisfaire leurs désirs.
Il
vaut donc mieux, selon eux, commettre l'injustice que la subir.
Cependant, comme subir
l'injustice cause plus de dommage que la commettre de bien, les hommes se sont mis
d'accord pour faire des lois en vue de leur commune conservation.
Nous ne sommes
donc justes, en vérité, que par peur du châtiment.
Si nous pouvions être injustes en
toute impunité, comme Gygès qui possède un anneau le rendant invisible, nous agirions
comme lui : nous ne reculerions devant aucune infamie pour nous emparer du pouvoir, devenir tyran.
Bref, nous.
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