Comment décider de ce qui est juste ?
Publié le 22/02/2024
Extrait du document
«
CORRECTION : Comment décider de ce qui est juste ?
Ce que vous savez :
• La justice est l'objet de discussions.
Lorsqu'il y a un conflit, les deux parties pensent
toutes deux être du côté de ce qui est juste.
Même si l'on admet que la mauvaise foi
puisse intervenir, il n'en reste pas moins que nous n'avons recours à des arbitrages que
parce que la justice n'est pas chose évident qui s'imposerait immédiatement aux yeux de
tous.
• Il y a cependant des injustices flagrantes, et pas seulement aux yeux de ceux qui en sont
victimes.
Or, nous ne pourrions déterminer clairement ce qui est injuste si nous n'avions
aucune idée de la justice.
• Pour la concorde entre les hommes, il apparaît nécessaire que soit précisément déterminé
ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas, et tel est le rôle du droit.
On ne pourrait s'en
remettre à la conscience morale de chacun, tant il y a de points qui peuvent donner lieu à
controverses.
• On peut remarquer que, d'un point de vue psychologique, chacun considère comme juste
non pas tellement ce que sa conscience lui dit être tel, mais bien plutôt ce qui a été fixé
comme juste selon une règle, même si cette règle apparaît contestable.
Ainsi un enfant,
et sans doute aussi un adulte, admettra d'être puni s'il a enfreint un règlement connu de
lui, fût-il absurde, mais ne l'admettra pas forcément si sa faute avait semblé jusqu'à
présent tolérée pas l'autorité à laquelle il est soumis.
• Toute décision suppose un choix et donc une participation de la volonté qui tranche entre
plusieurs conceptions légitimes de ce qui est juste, s'il est établi que l'on doive en
décider.
• La légalité ne doit par être confondue avec la légitimité.
Il se peut qu'une loi soit injuste ;
il se peut également qu'elle soit juste, mais appliquée injustement.
Ce qu'il faut comprendre
• Il ne faut surtout pas négliger le terme « décider ».
En effet, il n'est pas si évident que
nous ayons à décider du juste et de l'injuste, car nous pourrions devoir seulement le
reconnaître.
Ce qui est juste, a priori, n'est pas l'objet d'une décision humaine arbitraire,
mais devrait être reconnu par toute conscience de bonne foi.
Parler de décision implique
l'idée que la justice serait l'objet d'une convention, ce qui ne va pas forcément de soi.
• Pour autant, une convention n'est pas forcément totalement arbitraire.
Elle implique
l'idée d'un choix reconnu par une collectivité, et la décision n'est pas prise par caprice,
mais en fonction de ce qui paraît être le mieux.
Si donc l'on admet que la justice soit
conventionnelle, cela ne termine pas la réflexion sur ce sujet.
Cela signifierait qu'il faut
une autorité pour dire ce qui est juste, mais il resterait à trouver les raisons de s'en
remettre à cette autorité d'une part, et d'autre part il resterait la possibilité que l'on soit en
droit de demander ce qui motive la décision prise.
Quelle stratégie adopter ?
Trois grandes conceptions de la justice peuvent être dégagées, et l'on peut bâtir le plan
autour de leur confrontation.
On peut tout d'abord considérer que la justice existe en soi,
indépendamment du caprice des hommes, ce qui voudrait dire que nous aurions à comprendre ce
qui est juste, et non à en décider.
On peut, à l'opposé, estimer que le mot « justice » ne fait que
masquer l'aspect purement conventionnel du droit, édicté en vue d'un intérêt (qu'il soit l'intérêt de
quelques-un ou l'intérêt d'une majorité), et non d'un idéal moral ; ainsi l'utilitarisme, comme son
nom le laisse....
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