Aide en Philo

Comment concevoir la pensée religieuse à l'heure de la science ?

Extrait du document

  • II)               La toute puissance de la science et de la raison dans la société moderne.      

§  A cet égard, l'analyse que fait Bachelard, notamment dans La formation de l'esprit scientifique, est exemplaire. En effet, il explique à quel point les croyances, de tout type d'ailleurs, constitue des obstacles épistémologiques qui bloquent le progrès des sciences. De la même manière, la croyance du type « foi » semble aussi être tout à fait incompatible avec la science puisqu'elle donne à la création du monde des explications tout à fait différentes que celles que nous apportent les scientifiques (cf. Créationnisme contre Darwinisme). On voit donc difficilement comment concilier croyances religieuses et connaissance scientifique. Et cette incompatibilité semble condamner la croyance à la non efficience cognitive, voire à l?obstacle épistémologique. On comprend alors, dans cette perspective, que c?est précisément les croyances religieuses qui viennent détruire, à titre de premier âge de la raison, la connaissance scientifique : en ce sens, on voit difficilement comment concilier les deux notions. Dès lors il semble y avoir un primat net de la science sur la religion. §  Dans son Essai sur l'entendement humain, IV, 18, Locke émet l'idée selon laquelle foi et raison doivent être bien délimitées afin que tout risque d?illumination soit évité.

« ANALYSE ET PROBLEMATISATION DU SUJET. § Le sujet invite à confronter science et religion, et notamment à l'heure de l'avancée scientifique et de ses progrès fulgurants.

En effet, comment croire et laisser place à l'irrationnel à l'heure où la science nous montre la raison dans toute sa puissance : la raison est la rationalité apparaissent alors comme ce qui est omniprésent dans la société moderne, ce qui semble ne pas laisser de place à la foi, qui quant à elle, semble se définir comme ce qui dépasse la raison voire comme ce qui est absurde, irrationnel.

Il semble alors de prime abord que la religion ne trouve guère sa place dans un monde entièrement dominé par la rationalité. § Cependant, la religion n'est-elle pas avant tout affaire de foi privée, de recueillement intime, qui en fait une conviction personnelle ne venant pas d'emblée s'ingérer dans le domaine de la science ? La religion serait alors l'affaire du croyant et l'hégémonie de la science ne semble alors pas pouvoir entamer la religion, ce serait là vouloir légiférer dans un ordre qui n'est pas le sien. § C'est en outre sur le terrain de la vérité que la science et la religion se rencontrent, chacune voulant l'hégémonie sur l'autre.

Et en effet, si la vérité est une, il semble qu'il soit alors nécessaire que l'une de ces deux instances soit celle du vrai.

Il semble alors que l'hégémonie de la science dans l'ère de la modernité témoigne de son caractère plus certain et plus persuasif, dans la mesure où la raison semble convaincre tout le monde, là où la foi est source de conflit.

La science surpasserait donc la religion, faisant de celle –ci un mode de conviction obsolète à l'ère de la rationalité. § Néanmoins, affronter science et religion, n'est-ce pas confondre deux instances qui n'ont pas le même rôle à jouer dans la société ? Une conciliation entre les deux n'est-elle pas possible par la reconnaissance de leur domaine propre qui ne s'empiète pas l'un l'autre ? § Le problème qui se pose est alors le suivant : la religion a –t-elle encore sa place dans une société dominée pas la rationalité scientifique, puisque la raison semble être ce qui domine tout, laissant la foi comme un discours obsolète et irrationnel, ou la religion peut-elle s'accorder avec la science, la raison, permettant aux deux de subsister dans une même société ? PROPOSITION DE PLAN. I) Science et religion : une opposition de méthode de recherche de la vérité. § La science apparaît comme ce qui prédomine dans la société moderne, s'opposant alors en propre à la religion, l'opposition étant une opposition concernant la vérité et notamment la manière de la rechercher.

Dans Science et religion, Russell expose ce problème et l'analyse.

Le texte s'ouvre sur l'opposition entre un credo religieux et une théorie scientifique.

En effet, la religion, et plus particulièrement la religion en tant que révélée, est par essence dogmatique, au sens où elle rejette le doute et la critique, c'est-à-dire où elle s'exprime de manière péremptoire, autoritaire et systématique.

La révélation provient en effet directement de Dieu, et c'est pour cela qu'elle apparaît comme ne pouvant pas être remise en question.

La religion, l'Eglise, expose donc la vérité religieuse comme une vérité immuable, éternelle et absolue.

La religion semble entrer en conflit avec la science qui, par ses avancées, émet des thèses révolutionnaires, propres à remettre en cause certains de ses crédos, ainsi que des dogmes religieux. § La vérité scientifique s'oppose alors radicalement à la vérité dogmatique de la religion en tant qu'elle est une vérité changeante, le changement faisant toute sa force.

En effet, toute vérité scientifique est « provisoire », au sens où, dès qu'elle est posée, elle est immédiatement remise en question, la science faisant des progrès perpétuels et étant ainsi toujours en mesure d'améliorer cette vérité, de l'enrichir, de lui apporter de nouveaux éléments.

La vérité scientifique tire donc sa force de sa modification permanente, en tant que cette modification est une amélioration, un progrès, et la science doit donc être et est consciente de l'impossibilité d'une démonstration complète et définitive. La science n'est jamais finie, elle est toujours en progrès et ce grâce aux avancées quotidiennes de la recherche scientifique, à l'invention d'instruments plus précis…Une vérité scientifique immuable signifierait donc que la science ne progresse plus et que tout savoir est voué à une stagnation stérile. C'est en cela que science et religion s'opposent, la révélation s'étant faite à u moment précis et ne permettant aucun progrès.

Le caractère provisoire et changeant de la vérité scientifique, loin d'être pour elle un défaut, est bien au contraire ce qui fait toute sa force. § La religion n'a alors pas « son mot à dire » quant à la science.

En effet, Russell semble dans cet ouvrage aborder le thème de la censure qu'établit ou qu'a pu établir la religion.

On pense notamment aux découvertes de Galilée (la terre tourne autour du soleil) qui ont été vivement rejetées par l'Inquisition selon laquelle c'est le soleil qui tournait autour de la terre, cela faisant de la terre, donc de l'homme créature de Dieu, le centre de l'univers.

Galilée dût abjurer ses erreurs, l'Eglise refusant ses travaux au nom de la vérité divine (alors que scientifiquement ils étaient vrais).

La religion ne semble pas pouvoir garder une place prépondérante dans la société moderne dans la mesure où elle est obstacle à la science.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles