Comment bien gouverner en politique?
Extrait du document
«
Analyse du sujet:
Il faut commencer par comprendre ce que signifie ici « gouverner » et dans un
premier temps le distinguer de « régenter ».
Gouverner en politique, ce n'est pas donner des ordres,
mais amener les individus à se comporter d'une certaine manière, ce qui nécessite une certaine
habileté de la part du gouvernant.
Cela implique qu'il y ait des gens qui gouvernent et des gens qui sont gouvernés, et
que ce rapport est tout à fait différent de celui qui pouvait être pensé entre le seigneur et ses
sujets.
Par ailleurs, il ne faut pas réduire la politique au Gouvernement, le gouvernement est
une instance qui a une tâche spécifique, difficilement perceptible car l'idée de gouvernement repose
sur l'ignorance de la population des techniques de gouvernement.
Michel Foucault écrit à propos de la
philosophie qu'elle est une façon de ne pas être trop gouverné.
Mais, si le gouvernement est un moyen de conduire les hommes, il faut se demander
quelle doit être sa fin.
Or, sa fin, en politique, serait précisément la fin de la politique, à savoir
oeuvrer en vue du bien public.
Bien gouverner serait donc gouverner en vue de la fin de la
communauté politique, de la raison pour laquelle les hommes se donnent des lois.
Problématisation:
Ainsi la question posée pourrait à première vue être réduite à la question suivante : s'étant
accordé sur la fin, le bien commun, quel est le meilleur moyen d'y parvenir ? Néanmoins, outre que le
bien commun puisse n'être qu'un bien particulier appréhendé comme un bien commun par des
personnes abusées, on ne peut pas détacher la question de la fin de la politique et des moyens car,
après tout, la fin n'est jamais qu'une promesse qui justifie ce qui se fait au présent.
Il faut donc, dans
ce sujet, interroger le rapport entre le gouvernement, instance qui a pour charge de gouverner, et le
corps politique.
Proposition de Plan:
1.
Bien gouverner c'est prévoir, amener, anticiper.
Puisqu'il s'agit de gouverner des hommes, on voit que la question ne prend toute sa dimension
qu'à la condition de la réinsérer dans le propos plus large de la nature humaine, et plus
précisément, dans la capacité de l'homme à participer aux décisions politiques : soit qu'il est
naturellement partial soit qu'il est incapable de le faire et qu'il doit laisser le soin des affaires à
des hommes compétents.
a)
Si le gouvernement est nécessaire parce qu'il faut laisser la conduite des affaires
publiques à des experts, des professionnels de la politique, alors bien gouverner nécessite un
savoir spécifique.
Ce savoir est une connaissance de la société qu'il s'agit de gouverner et des
idées, des valeurs partagées par tel ou tel corps social afin de l'instrumentaliser.
Le problème, bien
sûr, est qu'un gouvernement d'experts, s'il est indéniablement efficace est un instrument à double
tranchant.
Qu'est-ce qui nous assure qu'un dirigeant compétent exerce sa compétence en vue du
bien commun et non en vue de sa propre carrière ou dans l'intérêt de son propre corps social ?
b)
Mais, si bien gouverner nécessite un savoir, s'il s'agit de se servir par
exemple de l'intérêt particulier pour amener les hommes à oeuvrer sans qu'ils en
aient l'intention au bien public.
Cela envisage le gouvernement comme quelque
chose qui anticipe les difficultés, qui ne force pas les hommes à respecter les règles
mais les incite.
Le couple incitation & répression correspond tout à fait à l'image
populaire de la carotte et du bâton.
Bien gouverner c'est anticiper pour se passer
du bâton c'est-à-dire de la répression.
Or, cela implique que l'homme n'agit jamais
qu'en vue de son intérêt particulier ou qu'en tout cas, on ne peut compter sur la
vertu des hommes.
c)
La répression est, en effet, un autre moyen qui, semble-t-il peut parvenir
au même but.
L'incitation est sans doute plus efficace, c'est-à-dire plus
économique, car elle permet de se passer d'une surveillance qui épuise l'économie.
Néanmoins, Hobbes, dans le Léviathan, pense par exemple le châtiment qui semble
être de l'ordre de la répression comme moyen de gouvernement.
La crainte du
pouvoir du souverain permet de se passer de la sanction même s'il s'avère
nécessaire de sanctionner les hommes périodiquement.
En tout cas, elles ont en
commun de penser un égoïsme naturel et intraitable de l'homme et abandonne
toute idée d'éducation..
»
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