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Combattre l'injustice est-ce respecter le droit ?

Extrait du document

« Analyse du sujet : l Le coeur du sujet consiste à construire la distinction entre justice et droit.

La difficulté vient du fait que l'on considère bien souvent ces deux termes comme synonymes. l Il faudra se demander si le droit positif (le droit institué par les hommes dans le cadre d'un État), c'est-àdire la justice comme institution, est toujours juste.

S'il ne l'est pas toujours, d'où peut nous venir cette notion de justice qui serait supérieure, ou antérieure au droit ? l Qu'est-ce que l'injustice ? N'est-ce pas ce qui n'est pas conforme au droit ? En quel sens peut-il y avoir une justice autre que celle qui est définie par le droit ? l Pour mieux comprendre les enjeux de cette question, il faudra faire la distinction entre droit positif et droit naturel : ce qui est juste du point de vue du droit positif ne l'est pas nécessairement du point de vue du droit positif, et inversement. Problématisation : La justice n'est-elle que ce qui est conforme au droit positif institué, et donc l'injustice ce qui n'y est pas conforme, ou existe-t-il une notion supérieure de justice, un droit concurrent du droit positif, qui puisse pointer des injustices au sein même du droit ? D'où cet autre droit peut-il tenir sa légitimité ? Proposition de plan : 1. Le droit a pour but de garantir la justice, combattre l'injustice, c'est donc se battre pour le respect du droit. a) Pourquoi le droit a-t-il été créé ? Le droit a été créé pour sortir d'un état de nature en proie à la lutte de chacun contre chacun, et donc à la loi du plus fort, qui est profondément injuste.

Le droit a donc été institué, entre autres, pour combattre l'injustice, et, par là, l'insécurité. En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.

Mais chacun disposant de la même liberté absolue, tous sont exposés à subir des autres ce qui leur plaît.

La constitution d'une société civile et d'un État oblige à une nécessaire limitation de la liberté : il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.

Chacun perd de sa liberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui.

Dans l'état de nature, chacun jouissait d'un droit illimité sur toutes choses, mais tous disposant du même droit, nul n'était assuré de ne rien posséder durablement.

L'État garantira la sécurité d'un droit de propriété limité. Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à la menace d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de ses biens et tué.

Dans une société civile, seul le pouvoir de l'État s'arroge ce droit.

Un Etat capable de protéger tous les citoyens de la violence des uns et des autres, de garantir la sécurité de leurs corps et de leurs biens, de leur assurer la jouissance des fruits de leur travail, de faire régner la paix, la civilité, le savoir et la sociabilité ne peut être que despotique.

Pour sortir les hommes de l'empire des passions, de la guerre, de la crainte, de la pauvreté, de la solitude, de l'ignorance et de la férocité, l'État est une puissance absolue, instituée en vue de la paix et de la sécurité.

"Quiconque a droit à la fin, a droit aux moyens." Chaque homme ou assemblée investis de la souveraineté sont juges absolus de tous les moyens nécessaires pour protéger ou garantir cette fin.

"Une doctrine incompatible avec la paix ne peut pas davantage être vraie, que la paix et la concorde ne peuvent être contraires à la loi de nature." La seule manière d'ériger un État est que tous confient leur pouvoir et leur force à un seul souverain (homme ou assemblée).

Toutes les volontés doivent être réduites à une seule volonté.

L'État n'est pas un consensus ou une concorde, mais une unité réelle de tous en une seule et même personne.. »

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