Cl. Bernard écrit : « Dans sa marche à travers les siècles, la médecine constamment forcée d'agir, a tenté d'innombrables essais dans le domaine de l'empirisme et en a tiré d'utiles enseignements. Si elle a été sillonnée et bouleversée par des systèmes d
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(Recherche des idées). — Il s'agit ici de dégager d'un texte assez long, mais dont les termes sont tous suggestifs, les idées essentielles qui permettront de construire la dissertation. On devra, à partir de ces idées, plutôt concrètes, arriver à une conclusion générale sur les rapports de la science et de l'empirisme. L'auteur prend exemple de la médecine : il faudra se demander si les caractères propres de l'art médical l'ont aidé à mieux comprendre la signification de l'empirisme. On est tout de suite frappé du terme : enseignements. Il indique que, dans la pensée de l'auteur, l'empirisme est un savoir, et Cl. Bernard en développe d'une part l'idée, par les termes de notions et « matériaux précieux », d'autre part le rôle, par ceux de « place » et de « signification ». — En même temps, il donne une caractéristique remarquable : il montre le lien étroit du savoir à l'action, en faisant ressortir d'ailleurs que si le développement de l'art médical a été traversé de systèmes multiples, donnant l'impression d'une perpétuelle reconstruction, ces systèmes ont cependant laissé place au travail direct des essais thérapeutiques, malgré le trouble qu'ils ont pu y apporter. D'autre part, on sait que Cl. Bernard donne l'idée d'action comme caractéristique de toute recherche médicale, et non pas seulement de l'empirisme, mais aussi que pour lui il n'y a pas de science sans idées. De tout cela doit ressortir la thèse centrale qu'entre empirisme et science l'opposition n'est pas dans la nature des moyens thérapeutiques (ou d'une façon plus générale dans la forme de l'action qui résulte du savoir), ni dans l'attitude vis à vis des choses, mais dans la place accordée aux idées, et dans leur rapport aux données de l'observation. C'est pourquoi empirisme et science ne sont pas incompatibles, et l'empirisme est un premier pas vers la science. (Préparation du plan). — Le texte propose l'idée d'un certain ordre ou enchaînement des faits : nécessité de l'action, commandant la recherche; conséquence pour l'allure du savoir; intervention des systèmes; nature et valeur des traces laissées par la recherche empirique. Les degrés de l'exposé sont ainsi donnés par l'ordre même du texte, dont on rappellera ou dont on soulignera à mesure les termes caractéristiques. L'introduction posera la conception de Cl. Bernard, d'un passage de l'empirisme à la science, et divisera la question.
«
Cl.
Bernard écrit : « Dans sa marche à travers les siècles, la médecine constamment forcée d'agir, a tenté d'innombrables essais dans le domaine de
l'empirisme et en a tiré d'utiles enseignements.
Si elle a été sillonnée et bouleversée par des systèmes de toute espèce que leur fragilité a fait
successivement disparaître, elle n'en a pas moins exécuté des recherches, acquis des notions et entassé des matériaux précieux, qui auront plus tard leur
place et leur signification dans la médecine scientifique.
» D'après ce texte, caractériser l'empirisme et en établir les rapports avec la science.
(Recherche des idées).
— Il s'agit ici de dégager d'un texte as sez long, mais dont les termes sont tous suggestifs, les idées essentielles qui permettront de
construire la dissertation.
O n devra, à partir de c e s idées, plutôt concrètes, arriver à une conclusion générale sur l e s rapports de la s c i e n c e e t de
l'empirisme.
L'auteur prend exemple de la médecine : il faudra se demander si les c aractères propres de l'art médical l'ont aidé à mieux comprendre la
signification de l'empirisme.
O n est tout de suite frappé du terme : enseignements.
Il indique que, dans la pensée de l'auteur, l'empirisme es t un savoir, et C l.
Bernard en développe
d'une part l'idée, par les termes de notions et « matériaux précieux », d'autre part le rôle, par ceux de « place » et de « signification ».
— En même temps , il
donne une caractéristique remarquable : il montre le lien étroit du savoir à l'action, en faisant ressortir d'ailleurs que si le développement de l'art médical a
été traversé de sys tèmes multiples, donnant l'impression d'une perpétuelle reconstruction, ces systèmes ont cependant laissé place au travail direct des
essais thérapeutiques, malgré le trouble qu'ils ont pu y apporter.
D'autre part, on sait que C l.
Bernard donne l'idée d'action comme caractéristique de toute recherche médicale, et non pas s eulement de l'empirisme, mais
aussi que pour lui il n'y a pas de science sans idées.
De tout cela doit ressortir la thèse centrale qu'entre empirisme et s cience l'opposition n'est pas dans la nature des moyens thérapeutiques (ou d'une faç on
plus générale dans la forme de l'action qui résulte du savoir), ni dans l'attitude vis à vis des choses, mais dans la place accordée aux idées, et dans leur
rapport aux données de l'obs ervation.
C 'est pourquoi empirisme et science ne sont pas incompatibles, et l'empirisme est un premier pas vers la science.
(Préparation du plan).
— Le texte propose l'idée d'un certain ordre ou enchaînement des faits : néces sité de l'action, commandant la rec herche;
conséquence pour l'allure du savoir; intervention des sys tèmes; nature et valeur des traces laissées par la recherche empirique.
Les degrés de l'exposé
sont ains i donnés par l'ordre même du texte, dont on rappellera ou dont on soulignera à mesure les termes caractéristiques.
L'introduction posera la
conception de C l.
Bernard, d'un passage de l'empirisme à la science, et divisera la question.
(Introduction).
— S i l e s hommes, en possession de la scienc e, ont volontiers méprisé les formes antérieures du savoir, C l.
Bernard, prenant pour type
l'histoire de la médecine, pose au contraire l'idée d'une évolution de l'empirisme à la science, où l'empirisme a eu son utilité.
C omment donc se fait le
passage de l'un à l'autre ? Il est d'abord nécess aire, pour répondre à ces questions, de définir convenablement l'empirisme.
I (Savoir et action).
— En fait, l'homme commence par Se poser des problèmes pratiques : il est forcé d'agir.
Il doit donc d'abord s'en remettre à des
solutions de détail, inspirées des circonstances, où les succès vérifient plus ou moins grossièrement la valeur des moyens essayés.
A ) L'empirisme courant
est ainsi avant tout l'expression d'une pratique : art fait d'observations disc ontinues, et savoir conjectural, parce qu'il n'a c omme appui que la statistique
des succès et insuccès.
B) C et empirisme s e distingue de l'attitude de pure observation en médecine, par ex., attitude expectante : hippocratisme), qui est une réaction à la fois
contre l'action désordonnée et contre les hypothèses aventureuses, attitude d'ailleurs très rare et difficile à tenir.
L'empirisme courant est bien caractérisé
par l'effort d'action.
II (Rôle et nécessité de l'empirisme).
— A ) En fait, les « innombrables essais du pass é » donnent effectivement une expérience parce qu'ils établissent des
rapports entre les choses, en montrant comment telle intervention entraîne tel résultat.
(Ex.
: action de la quinine sur la fièvre).
Les analogies immédiates
apportent une première généralisation, donc des notions qui permettent les pronostics, la prévision d'un phénomène ou de son évolution (Ex.
: idée d'une
maladie, d'une « crise » dans telle maladie).
Recettes d'actions et notions empiriques valent ainsi, parce qu'elles s'appuient sur l'observation journalière;
mais ce ne sont proprement que des matériaux pour la réflexion future, parce qu'elles n'expliquent pas : cette expérience, née du rapprochement spontané
des faits, fondée sur les hasards de l'action s'est constituée inconsciemment.
B) P ourtant, non seulement elle est en fait la première phase d'un s avoir réel, mais elle en est une phase nécessaire : dans une pratique complexe (dont la
médecine est un exemple caractéristique), il n'est pas possible d'épuiser les faits par l'analys e abstraite, ni de prévoir par une déduction simple quelles
actions on opposera aux forces extérieures (ou organiques).
Il faut donc utiliser la lente accumulation des expériences, et des notions, même sans lien,
suggérées dans la vie de l'humanité par la variété des circ onstances et par les tâtonnements qui ont essayé d'y répondre.
III (Passage à la science).
— M a i s Si le savant ne doit pas mépriser l e s enseignements de l'empirisme, encore faut-il voir comment on passera
effectivement à la science, et par suite quelle place il y a lieu exactement de faire à ces enseignements.
1° La science interprète : elle apporte des idées .
Mais il ne s'agit pas de penser à l'aventure, comme l'empirisme populaire, qui croit souvent se justifier par
des idées d'actions ou de propriétés mystérieuses (« vertus » des plantes, action maléfique ou heureuse des as tres) comme souvent aussi l'empirisme
médical qui s'est fréquemment doublé d'esprit systématique.
Il est vrai que c et état d'esprit est moins dangereux que celui du pur sys tématique, parce que
l'empirique dispose d'observations et de statis tiques ; mais l'idée utilisée ainsi artificiellement ne peut que donner des systèmes fragiles, s a n s c e s s e
bouleversés.
2° Le pas sage à la science est donc autre :
A ) L'empirique est rarement dans l'embarras : il a toujours à son service des recettes à substituer à celles qui ont échoué ; mais il tend à en faire un emploi
désordonné.
La science les contrôle par une expérimentation méthodique : la recette peut être en défaut parce que les analogies utilisées sont insuffisantes,
alors que le fait où elle a pris naissanc e est exact (exemple des risques de la transfusion du sang, malgré des succès de fait).
Il faut retrouver des éléments
réellement comparables à travers les situations où l'empirisme a agi (dans l'exemple précédent : nature du sérum, densité du sang, groupes sanguins ; ce
qui a permis à nouveau une large généralisation du fait).
B) M ais ce travail s uppose des idées, directement liées aux observations sous la notion générale d'un mécanisme déterminé du fait.
La compréhension vraie
du fait justifie les recettes empiriques et en même temps les rectifie (les empiriques avaient trouvé utile l'injection de vin dans la plèvre, après une ponction
: ce qui se justifie par l'idée du danger d'une décompress ion brusque, et se complète grâce aux notions d'asepsie).
L'oeuvre de la s cience es t ainsi dans
l'organisation méthodique utilisant les matériaux entassés, avec une réflexion ordonnée reprenant les notions hâtives.
Elle donne par là une signification
aux résultats incomplets et décousus de l'empirisme qu'elle dépasse d'ailleurs infiniment.
Conclusion.
— Elle n'apparaît donc pas comme une création brusque et de toutes pièces, mais utilisation raisonnée qui groupe d'abord les données de
l'action et les ordonne, ce qui permettra de créer un pouvoir indépendant et illimité.
(Rappeler le mot : « forcée d'agir », pour montrer le renversement des
attitudes : l'empiris me est commandé par les nécessités et y répond sans aucune sûreté; la science reprend les choses suivant son propre plan, par lequel
elle les domine ou les reconstruit).
N.
B.
— C e sujet de dissertation porte, comme on vient de le voir, sur les rapports de la science et de l'action ou de la pratique, en tant que celle-ci
comporte une information ou un savoir.
Le groupe des sujets suivants utilisera également l'idée des apports de l'action à la connaiss ance, ou inversement
de la connaissance à l'action, mais en se préocc upant surtout du passage à établir entre connaître, et agir efficacement..
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