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Citoyenneté antique et citoyenneté moderne ?

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« Du Despotisme à la Cité • Dans ses Leçons sur la Philosophie de l'Histoire, Hegel retrace le cours de l'histoire universelle comme avènement de la liberté.

Le monde oriental savait qu'Un seul est libre, le monde grec et romain que quelques-uns sont libres, le monde germanique, chrétien et moderne, que tous sont libres.

C'est le devenir du concept de liberté : la liberté consiste dans le fait de ne pas être déterminé par un autre que soi.

C'est d'abord à travers l'arbitraire du désir individuel qu'elle est poursuivie.

A ce stade, la liberté politique est ignorée, car l'homme se vit comme un être particulier avec des buts limités et c'est en tant que tel qu'il pense être libre.

C'est le fondement du despotisme : la liberté n'est que l'illusion du maître qui a privé autrui de sa liberté pour que ses intérêts dominent.

Ainsi, il ne reconnaît pas l'autre comme lui-même.

Sa liberté dépend en fait de ce qui lui est extérieur, elle est en fait une forme de dépendance. • La démocratie grecque introduit la notion d'égalité entre les hommes libres.

La liberté est pensée comme un espace commun.

L'individu dans son isolement n'est jamais libre, il ne peut le devenir qu'en étant admis dans cet espace de liberté qu'est la polis.

A l'extérieur de ces limites se trouve l'étranger et en-deçà se trouve le foyer domestique privé, deux espaces où l'on ne peut être libre, par absence d'égaux avec qui constituer un rapport politique.

L'intérêt individuel est soumis à la loi mais celle-ci reste une loi particulière, celle de la Cité.

La liberté n'est pas encore universelle et va de pair avec une exclusion : si la liberté consiste à se gouverner soi-même, en sont exclus les femmes, les étrangers, les esclaves, qui ne s'appartiennent pas. Le Citoyen antique • On trouve chez Aristote cette définition : « sont citoyens ceux qui participent au pouvoir par la participation à une fonction judiciaire et à une magistrature (Politique, III, 1, 1275).

Ce qui implique la faculté de délibérer. L'excellence d'un citoyen est d'être capable de bien commander et de bien obéir, étant tour à tour gouvernant et gouverné.

A l'inverse, celui-là est esclave par nature qui peut appartenir à un autre et qui n'a part à la raison que dans la mesure où il peut la percevoir, mais non pas la posséder lui-même » (Politique, I, 1254b, 20-24). L'individu libre moderne • Vient l'étape de la reconnaissance réalisée : la liberté devient celle de tout homme en tant qu'il a en lui la raison. La conscience d'avoir en soi une valeur infinie, et la reconnaissance de ma liberté en tant qu'elle est aussi celle de l'autre, fait que je ne suis libre qu'en tant que les autres le sont aussi. • La liberté universelle ne se réalise cependant pas dans un État universel inexistant, mais dans un principe spirituel et moral : la dignité de la personne humaine.

La reconnaissance du droit individuel de la personne va de pair, dans le monde moderne, avec une certaine disparition du caractère politique du concept de citoyen.

Chacun n'a pas les moyens de mettre en oeuvre sa volonté en tant que volonté qui se donne sa propre loi, c'est-à-dire en tant que participant au pouvoir de légiférer.

La citoyenneté devient civilité : liberté de poursuivre ses intérêts propres et non de décider d'intérêts universels.

Ainsi, Rousseau apostrophe les individus modernes dans Du Contrat Social, III, 15 : « vous n'avez point d'esclaves mais vous l'êtes, vous payez leur liberté de la vôtre ». CITATIONS: Il n'y a [...] point e liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessus des lois [ ..].

Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs e non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n'obéit qu'aux lois et c'est par la force des lois qu'il n'obéit pas aux hommes.

» Rousseau, Lettres écrites de la Montagne, 1764. « Dans un État et sous un commandement pour lesquels la loi suprême est le salut de tout le peuple, non de celui qui commande, celui qui obéit en tout au souverain ne doit pas être dit un esclave inutile à lui-même, mais un sujet. » Spinoza, Traité théologico-politique, 1670. « De quoi fait profession le citoyen ? De n'avoir aucun intérêt personnel, de ne jamais délibérer comme s'il était isolé, mais d'agir comme le feraient la main ou le pied s'ils pouvaient raisonner et comprendre l'ordre de la nature : ils n'auraient jamais ni aspiration ni désir sans les rapporter au tout.

» Épictète, Entretiens, vers 130 apr.

J.-C.. »

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