Ce qui n'est pas rationnel est-il forcément sans vérité ?
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Aide du professeur:
Le rationnel est par définition ce qui est conforme à la raison et l'irrationnel, ce qui lui est contraire.
L'irrationnel
concerne donc tout ce dont la raison humaine ne sait pas rendre compte.
Ainsi, on voit difficilement comment la
vérité aurait à s'occuper de l'irrationnel.
Toutefois, on peut remarquer que ce qui est considéré comme irrationnel à
un moment donné ne le sera plus nécessairement avec les progrès de la science.
Ainsi, dans l'antiquité le tonnerre
pouvait paraître échapper à toute explication rationnelle.
Dans ces conditions, la pensée ne doit-elle pas 'en
occuper afin que la connaissance progresse ? Toutefois, une telle idée considère qu'un progrès de la raison conduit
nécessairement à l'augmentation des connaissances.
N'y a-t-il pas pour autant des domaines qui échappent
radicalement, par nature à la raison comme par exemple les miracles, Dieu, les esprits...Ne faut-il pas alors
circonscrire des champs différents à savoir ce qui relève de la raison et qui peut avoir affaire avec la vérité et ce
qui est en dehors de ses limites.
Quoiqu'il en soit, s'occuper de l'irrationnel, n'est-ce pas se donner les moyens de
penser ce que la raison peut atteindre et plus précisément encore n'est-ce pas s'attacher à déterminer ses moyens
d'investigations ? Pensez par exemple que le rêve est longtemps apparu comme totalement irrationnel et insensé.
C'est le travail de Freud qui, décidant de s'intéresser au sens que pouvait avoir le rêve pour le rêveur lui-même, en
distinguant donc le contenu manifeste du contenu latent, qui a permis de faire sortir le rêve du champ de
l'irrationnel.
Cela a néanmoins conduit à penser que le travail de la vérité en ce qui concerne l'inconscient était tout
particulier, relevait beaucoup plus d'une interprétation que d'une science.
On peut alors se demander si, en
s'intéressant à l'irrationnel, la pensée ne gagne pas quant à sa propre activité.
Analyse du sujet :
Ce qui n'est rationnel est-il forcément sans vérité ? Cette question appelle une réponse par l'affirmative ou par la
négative.
Quoiqu'il en soit, elle appelle une réponse nuancée.
L'adverbe « forcément » nous invite à entrer dans le
royaume de la nécessité.
Autrement dit : est ce que ce qui n'est pas rationnel est-il nécessaire sans vérité ? Deux
notions doivent retenir notre attention : « rationnel » et « vérité ».
Vérité :
La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.
Elle se définit traditionnellement
comme l'adéquation entre le réel et le discours.
Qualité d'une proposition en accord avec son objet.
La vérité
formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.
La vérité
expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un
donné matériel.
On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et
la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement.
Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement
vrai ou bien un jugement faux.
La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon
assertion.
La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des
critères du jugement vrai.
Rationnel
Ce qui a trait à la raison au sens 1er de la faculté.
L'irrationnel serait donc ce qui est dépourvu de raison ou ce qui
n'a pas à proprement parler de raisons d'être, ce à quoi on ne trouve pas ou difficilement une raison, un principe
d'explication
Raison :
Le mot raison est polysémique : rappelons brièvement ces multiples acceptions 1° La raison est d'abord la faculté
qui permet de raisonner discursivement, de combiner des concepts et des propositions – on la dit à ce titre être le
propre de l'homme.
2° La raison est aussi un objet de connaissance en tant qu'il est rapport.
La raison exprime ainsi
l'inclusion d'un nombre par un autre.
Même si ces deux acceptions sont essentielles, le sujet nous pousse plus à
comprendre la raison comme un principe.
Néanmoins ici à nouveau il est possible de déterminer deux sens de raison,
deux sens qui seront au coeur de notre analyse.
3° La raison comme principe certes mais principe d'explication au
sens théorique.
C'est dans ce sens qu'on parle de raison d'être, de ce qui rend compte d'un objet.
La question de la
raison d'être est bien la question du « pourquoi », et la réponse est bien celle du « parce que », de l'explication, de
la démonstration.
Elle implique donc une relation de nécessité entre ce qui est et ce dont on cherche la raison
d'être.
4° Outre cela, on peut comprendre la raison dans un ultime sens, celui du principe non plus théorique, mais
normatif au sens toujours de cause et/ou de motif légitime.
La quête ici est moins celle de la démonstration
théorique que celle de la justification.
On justifie un acte ; on démontre une théorie.
5 ° Par opposition à la foi : la «
lumière naturelle », naturellement présente en tout homme.
Problématisation :
L'irrationnel, et tout ce que l'on qualifie d'irrationnel renvoient au phénomènes auxquels on ne trouve aucune
explication.
Ainsi vérité et irrationnel semblent contradictoires.
Cependant ce qui est irrationnel à une époque ou à
une civilisation peut devenir rationnel pour une autre.
Si les éclipses pour les mayas tenaient de l'irationnel, du divin,
Tintin et le capitaine Hadock considéraient cette rencontre soleil-lune comme tout à fait rationnelle.
Cependant si
l'irrationnel peut devenir rationnel et donc dans une certaine mesure avoir part au vrai, il semble que des domaines
le sont purement et simplement : Dieu, les choses en soi, les miracles...
Notre question nous incite à questionner la.
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