Ce qui ne peut s'acheter est-il nécessairement dépourvu de valeur ?
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Problématique envoyée par l'élève:
Ce qui ne peut s'acheter, c'est ce qui n'a pas de valeur marchande et qui n'a pas de prix au sens où il ne peut être
cédé en échange de quelque chose d'autre.
Or on suppose que tout ne peut s'acheter, car il y a en effet des
choses que l'on ne peut céder ou voir céder, y compris moyennant une somme d'argent ou une compensation.
Par
exemple, on ne peut acheter le silence de quelqu'un si dire la vérité est un impératif moral.
Idem pour la liberté :
personne ne peut renoncer à sa liberté, car ce serait alors perdre ce qui fait que nous sommes des êtres humains et
non des animaux.
De même il y a des choses qu'on ne peut acheter car elles ne sont pas à vendre : l'éternité,
l'immortalité, etc.
Dès lors si on ne peut pas tout acheter, il y a des choses ou des qualités qui n'ont pas de prix et
qui pour cette raison même n'ont pas de prix Il faudra donc bien distinguer deux sens de l'expression " ne pas avoir
de prix " : soit ne pas avoir de prix, c'est ne pas pouvoir être acheté, soit c'est avoir une valeur telle que tout prix
marchand serait insuffisant et disproportionné.
Ce qui signifie que la valeur n'est pas toujours une valeur marchande.
Introduction :
On entend quelque fois dire qu'il y a des choses « qui ne s'achètent pas », avec l'idée qu'il y a des choses qui
n'auraient pas de prix, qui ne pourraient pas être considérées comme des marchandises, mais est-ce que pour
autant ce qui ne peut s'acheter est nécessairement dépourvu de valeur ? On peut en effet se demander ce qui fait
que certaines choses ne s'achètent pas, non dans le sens bien évidemment d'une impossibilité matérielle (un manque
d'argent…), mais parce qu'elles semblent ne pas rentrer dans le système achat/vente c'est-à-dire d'échange
habituel propre à certaines choses.
Serait-ce parce que certaines choses seraient dépourvues de valeur ? Ainsi, si
personne n'a envie d'acheter le vieux vélo de mon enfance à moitié rouillé, c'est parce que, comme on dit
couramment, « il ne vaut plus rien » et pourtant, l'idée de le jeter à la déchetterie m'est insupportable : il
représente beaucoup pour moi, il a une certaine valeur.
Si cela semble contradictoire, peut-être faut-il alors
s'interroger aussi sur le concept de valeur employée dans les relations « commerciales et marchandes » ? Ce qui
amène donc à s'interroger sur le fait que, si ce qui ne s'achète pas peut être dépourvue de valeur, est-ce que pour
autant cela est dépourvue de toute valeur ? Si l'on verra d'abord, le statut et le sens que l'on peut attribuer au
concept de valeur dans le cadre des échanges et des relations « commerciales » entre les hommes, on verra ensuite
que toute valeur ne peut s'y réduire, qu'il y a de l'inquantifiable.
Enfin, on verra qu'inversement, il y a de
l'inaliénable : c'est parce qu'une chose est pourvue d'une valeur tellement absolue qu'on ne peut l'acheter.
I-L'échange : valeur comme valeur marchande et valeur d'échange.
A- le passage du qualitatif au relatif, de la valeur d'usage à la valeur d'échange.
Le principe de l'achat et de la vente repose sur l'équivalence entre les choses échangées.
Dans la société
marchande où s'opère la division du travail, chaque homme ne peut subsister que par un système d'échange [si x ne
produit que des sacs à main, il sera bien obligé d'échanger une partie de sa production avec y qui lui produit telle
nourriture…], qui par nature met en rapport des objets différents et hétérogènes.
Or ce principe suppose en même
temps qu'il y ait possibilité de mettre en rapport ces objets, en effet, pour qu'ils soient échangeables, il faut bien
qu'ils soient comparables.
Dès lors, on voit par là que les objets n'ont premièrement qu'une valeur d'usage (la valeur
d'usage de ces bottes renvoie au fait que je puisse les porter, marcher avec, leur résistance etc.), mais jamais une
valeur absolue : les objets n'obtiennent une valeur marchande qu'à partir du moment où ils entrent au sein d'un
système d'objets où ils deviennent comparable entre eux, cette valeur est toujours relative (un pain tout seul ne
vaut rien, dans une société marchande il vaut une moitié de poisson, tant de carottes etc.).
B- médiation par l'argent.
Chaque objet a ainsi une certaine valeur d'échange, valeur qui peut être rapporté à un étalon commun : l'argent.
Celle-ci n'est rien d'autre que la matérialisation de cette valeur d'échange qui permet la mise en relation de toutes
les choses en circulation dans la société susceptibles d'être échangées.
Dès lors, le principe d'une société
marchande est qu'il est possible de fixer un prix à un moment donné pour une chose quelconque.
Transition : Dans ce contexte, ce qui ne peut s'acheter semble nécessairement dépourvu de valeur en effet, mais
au sens de valeur d'échange, de prix.
Est-ce que pour autant ce qui ne peut s'acheter est dépourvu de toute
valeur ?
II- Valeur et prix.
A- Il semble qu'il faille distinguer entre prix et valeur.
En effet, bien souvent la valeur d'un objet et son prix ne
correspondent pas, ainsi une chose peut ne pas pouvoir recevoir de prix mais avoir une grande valeur.
[L'exemple
classique est celui de l'air : il n'a pas de prix, il ne coute rien et pourtant il est d'une grande valeur, sans lui il n'y a
pas de vie.] Ainsi, il y a des choses qui ne peuvent entrer dans le système d'échanges car leurs valeurs ne sont
tout simplement pas mesurable ni quantifiable et par conséquent ne sont pas comparables avec d'autres choses.
B-Valeur sentimentale.
Une autre remarque simple est de noter qu'il y a aussi une valeur sentimentale attachée aux objets qui n'est ni la.
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