Berkeley: le libre et entier usage de la raison.
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• Définitions : leurs premiers principes : leurs origines un libre usage de leur raison : un usage critique. • Il conviendrait de rapprocher ce texte de la pensée de Descartes qui se fonde sur une défiance générale à l'égard de tout ce qui lui a été enseigné : cf. Discours de la méthode, lre partie. Cf. aussi, Règles pour la direction de l'esprit : « Ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment telle. »
«
PRESENTATION DE LA "LETTRE A MENECEE" D'EPICURE
La Lettre à Ménécée est l'un des rares écrits qui nous restent de l'oeuvre immense d'Épicure (vers 341-270 av.
J.C.), que nous connaissons surtout à travers son disciple Lucrèce.
Le projet du fondateur de l'École du Jardin, à une
époque où la Grèce traverse une grave crise politique, économique et sociale, est de fonder une sagesse sur une
physique matérialiste.
Souvent mal compris et caricaturé, Épicure ne cessera d'inspirer les philosophes athées
cherchant à penser le bonheur de l'homme ici et maintenant.
Il s'agit de méditer sur les causes du malheur humain et de montrer quels en sont les remèdes afin d'atteindre
l'ataraxie* : la philosophie d'Épicure est une médecine de l'âme, qui nous enseigne la conduite à adopter à l'égard de
nos craintes et de nos désirs.
Plaisir et ataraxie
Les hommes et les animaux, dès leur naissance, cherchent le plaisir et fuient
la douleur.
Le plaisir dont il est ici question n'a rien d'intellectuel.
Le plaisir
épicurien est celui du corps uniquement, plaisir de la chair, plaisir du ventre :
« Je ne peux imaginer le bien si je supprime les plaisirs du goût, ceux de
l'amour, ceux des sons, ceux des formes visibles.
» Tous les plaisirs peuvent
être rapportés au corps.
Même le plaisir de l'amitié est lié au corps puisque,
pour Épicure, l'ami est celui qui peut, en cas de danger, protéger notre corps
et lui éviter ainsi la souffrance.
De même - et c'est pour cela que la morale
est chez Épicure prédominante sur tous les autres domaines de la philosophie
- la connaissance intellectuelle du monde, qui explique que tout corps est une
réunion passagère d'atomes, a pour but d'écarter ainsi la peur de la mort, qui
concerne le corps.
Pourvu de cette connaissance, le sage épicurien obtient
ainsi un plaisir, car il s'épargne la souffrance qui naît de cette angoisse de la
mort.
Mais quelle est la nature de ce plaisir ? Il n'est pas une poursuite incessante,
comme chez les cyrénaïques.
Il est la recherche du moment où le désir est
satisfait.
Car un désir non satisfait est une souffrance, tandis qu'un désir
satisfait est un plaisir.
Entre les deux, plaisir et douleur, il n'existe pas d'état
intermédiaire qui serait l'absence de plaisir et de douleur et c'est ce qui
permet donc à la doctrine d'Épicure de s'appeler elle-même doctrine du plaisir,
même si elle repose en fait sur la définition négative du plaisir, qui est le plus
souvent considéré comme une absence de douleur.
Aussi l'idéal du sage n'est-il pas de se livrer à toutes sortes de débauches pour satisfaire ses sens mais de parvenir
à une situation sans trouble aucun, où les désirs sont réduits à presque rien, de façon à ne pas engendrer, par le
manque de satisfaction, la souffrance, et où les craintes sont apaisées par la connaissance.
Cet état du sage est
l'ataraxie.
Le plaisir est notre bien principal et inné (Épicure).
Une des constances de la philosophie d'Épicure est de vanter le plaisir.
On retrouve la formule « Le plaisir
est notre bien principal et inné » dans la « Lettre à Ménécée ».
Mais l'épicurisme ne correspond guère à l'image
populaire que l'on en garde : celle du « bon vivant ».
Dans cette lettre, on lit : « Tout plaisir est de par sa nature
propre un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ».
C'est à une compréhension véritable du plaisir, et à
une gestion rationnelle des désirs que la philosophie d'Epicure nous invite, philosophie des « sombres temps », de
l'époque troublée, violente, des successeurs d'Alexandre le Grand.
La « Lettre à Ménécée » est une description de la méthode apte à nous procurer le bonheur.
Car si tous les
hommes cherchent le bonheur, ils sont, selon le mot d'Aristote, comme des archers qui ne savent pas où est la
cible, incapables de la définir et de l'atteindre.
Epicure commence par expliquer que nous n'avons rien à redouter des dieux, vivants bienheureux qui ne se
soucient pas des hommes, et que la mort n'est rien pour nous.
Débarrassés du souci du jugement divin et de la
survie de l'âme, nous sommes alors aptes à bien vivre notre vie présente.
Bien vivre notre existence veut dire
parvenir au bonheur ici-bas, et cela n'est possible que par un bon usage des plaisirs et des désirs.
L'homme est un être de désir, et selon qu'il parvient ou échoue à satisfaire ses désirs, il est heureux ou
misérable.
Or, le bonheur est d'abord l'absence de souffrance physique ou psychologique.
C'est pourquoi Epicure
déclare : « Une théorie non erronée des désirs sait rapporter tout choix à la santé du corps et à la tranquillité de
l'âme puisque c'est là la perfection même de la vie heureuse.
Car tous nos actes visent à écarter la souffrance et la
peur.
».
»
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