Bergson: La religion renforce et discipline et l'ordre
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«
BERGSON : LA RELIGION RENFORCE ET DISCIPLINE
Selon Bergson, il faut distinguer la religion dynamique (qui tire son principe
de l'élan vital et s'achève dans le mysticisme où l'homme prolonge l'action
divine et se confond avec elle) et la religion statique qui a une fonction
essentiellement sociale et pratique, celle de protéger la vie contre « le
pouvoir dissolvant de l'intelligence », en constituant une « assurance »
contre la désorganisation sociale et contre la dépression morale devant la
mort et l'imprévisibilité du monde : sa fin est donc de renforcer et de
discipliner.
« La religion renforce et discipline.
Pour cela des exercices continuellement
répétés sont nécessaires, comme ceux dont l'automatisme finit par fixer
dans le corps du soldat1'assurancemorale dont il aura besoin au jour du
danger.
C'est dire qu'il n'y a pas de religion sans rites et cérémonies.
A ces
actes religieux la représentation religieuse sert surtout d'occasion.
Ils
émanent sans doute de la croyance, mais ils réagissent aussitôt sur elle et
la consolident ; s'il y a des dieux, il faut leur vouer un culte ; mais du
moment qu'il y a un culte, c'est qu'il existe des dieux.
Cette solidarité du
dieu et de l'hommage qu'on lui rend fait de la vérité religieuse une chose à
part, sans commune mesure avec la vérité spéculative, et qui dépend
jusqu'à un certain point de l'homme.
» BERGSON, Les deux sources de la
morale et de la religion, III
ordre des idées
1) Un constat : Le but de la religion est de « renforcer » l'homme (de lui donner de l'assurance) et de le «
discipliner ».
2) Les moyens pour atteindre ce but : des « exercices continuellement répétés » qui doivent produire des
automatismes ; ces exercices sont les rites et les cérémonies religieuses.
3) Une conséquence : l'important, dans cette perspective, n'est donc pas la « représentation religieuse », les
croyances religieuses elles-mêmes, puisque celles-ci servent surtout de prétextes pour ces exercices de
discipline.
4) Conclusion : La « vérité » de la religion n'a rien à voir avec la « vérité spéculative », celle de la pensée
réfléchie et rationnelle (puisque la religion ne cherche pas réellement à connaître la vérité en soi, mais
simplement à être efficace quant à son but : renforcer l'homme).
Commentaire de Bergson sur la religion
Introduction
Dans les Deux sources de la morale et de la religion, Bergson distingue deux modes de religions : la religion dynamique
et la religion statique.
Le chapitre III étudie la religion dynamique .
La religion dynamique tire son principe de l’élan vital
et s’achève dans le mysticisme où l’homme prolonge l’action divine en se confondant avec elle : le signe de ce
prolongement de Dieu en l’homme est selon Bergson la joie.
Par opposition, le chapitre II s’intéresse à la religion
statique qui a une fonction essentiellement sociale et pratique.
Dans la section intitulée « fonction générale de la
religion statique » dont est extrait notre texte, Bergson énonce cette définition : « c’est une réaction défensive de la
nature contre ce qu’il pourrait y avoir de déprimant pour l’individu et de dissolvant pour la société dans l’exercice de
l’intelligence ».
Ainsi la religion statique aurait pour fonction de constituer « une assurance » contre la désorganisation
sociale et contre la dépression morale face à la mort et l’imprévisibilité du monde.
Si la religion permet de renforcer et
de discipliner les individus et les groupes sociaux, c’est qu’elle a affaire avec le rite et les cérémonies.
Le problème
traité par ce texte p 212 dans les deux Sources consiste alors à se demander dans quelle mesure le rite est
essentiel ou inessentiel à la religion.
La religion est le plus souvent défini par le sentiment intérieur de la foi et non
par la manifestation extérieure qu’est le rite.
Dans un premier moment, Bergson montre l’importance du rite qui le
conduit en retour à dévaluer l’importance de la représentation religieuse.
Ensuite il montre en quoi Dieu est d’une
certaine manière redevable du culte qu’on lu rend.
I Il n’y a pas de religion sans rites.
»
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