Bergson: La religion renforce et discipline
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Dans les Deux sources de la morale et de la religion, Bergson distingue deux modes de religions : la religion dynamique et la religion statique. Le chapitre III étudie la religion dynamique . La religion dynamique tire son principe de l’élan vital et s’achève dans le mysticisme où l’homme prolonge l’action divine en se confondant avec elle : le signe de ce prolongement de Dieu en l’homme est selon Bergson la joie. Par opposition, le chapitre II s’intéresse à la religion statique qui a une fonction essentiellement sociale et pratique. Dans la section intitulée « fonction générale de la religion statique » dont est extrait notre texte, Bergson énonce cette définition : « c’est une réaction défensive de la nature contre ce qu’il pourrait y avoir de déprimant pour l’individu et de dissolvant pour la société dans l’exercice de l’intelligence ». Ainsi la religion statique aurait pour fonction de constituer « une assurance » contre la désorganisation sociale et contre la dépression morale face à la mort et l’imprévisibilité du monde. Si la religion permet de renforcer et de discipliner les individus et les groupes sociaux, c’est qu’elle a affaire avec le rite et les cérémonies. Le problème traité par ce texte p 212 dans les deux Sources consiste alors à se demander dans quelle mesure le rite est essentiel ou inessentiel à la religion. La religion est le plus souvent défini par le sentiment intérieur de la foi et non par la manifestation extérieure qu’est le rite. Dans un premier moment, Bergson montre l’importance du rite qui le conduit en retour à dévaluer l’importance de la représentation religieuse. Ensuite il montre en quoi Dieu est d’une certaine manière redevable du culte qu’on lu rend.
«
BERGSON : LA RELIGION RENFORCE ET DISCIPLINE
Selon Bergson, il faut distinguer la religion dynamique (qui tire son
principe de l'élan vital et s'achève dans le mysticisme où l'homme
prolonge l'action divine et se confond avec elle) et la religion statique qui
a une fonction essentiellement sociale et pratique, celle de protéger la
vie contre « le pouvoir dissolvant de l'intelligence », en constituant une
« assurance » contre la désorganisation sociale et contre la dépression
morale devant la mort et l'imprévisibilité du monde : sa fin est donc de
renforcer et de discipliner.
« La religion renforce et discipline.
Pour cela des exercices
continuellement répétés sont nécessaires, comme ceux dont
l'automatisme finit par fixer dans le corps du soldat1'assurancemorale
dont il aura besoin au jour du danger.
C'est dire qu'il n'y a pas de religion
sans rites et cérémonies.
A ces actes religieux la représentation
religieuse sert surtout d'occasion.
Ils émanent sans doute de la
croyance, mais ils réagissent aussitôt sur elle et la consolident ; s'il y a
des dieux, il faut leur vouer un culte ; mais du moment qu'il y a un culte,
c'est qu'il existe des dieux.
Cette solidarité du dieu et de l'hommage
qu'on lui rend fait de la vérité religieuse une chose à part, sans commune
mesure avec la vérité spéculative, et qui dépend jusqu'à un certain point
de l'homme.
» BERGSON, Les deux sources de la morale et de la religion,
III
ordre des idées
1) Un constat : Le but de la religion est de « renforcer » l'homme (de lui donner de l'assurance) et de le «
discipliner ».
2) Les moyens pour atteindre ce but : des « exercices continuellement répétés » qui doivent produire des
automatismes ; ces exercices sont les rites et les cérémonies religieuses.
3) Une conséquence : l'important, dans cette perspective, n'est donc pas la « représentation religieuse »,
les croyances religieuses elles-mêmes, puisque celles-ci servent surtout de prétextes pour ces exercices de
discipline.
4) Conclusion : La « vérité » de la religion n'a rien à voir avec la « vérité spéculative », celle de la pensée
réfléchie et rationnelle (puisque la religion ne cherche pas réellement à connaître la vérité en soi, mais
simplement à être efficace quant à son but : renforcer l'homme).
Commentaire de Bergson sur la religion
Introduction
Dans les Deux sources de la morale et de la religion, Bergson distingue deux modes de religions : la religion
dynamique et la religion statique.
Le chapitre III étudie la religion dynamique .
La religion dynamique tire son principe
de l'élan vital et s'achève dans le mysticisme où l'homme prolonge l'action divine en se confondant avec elle : le
signe de ce prolongement de Dieu en l'homme est selon Bergson la joie.
Par opposition, le chapitre II s'intéresse à la
religion statique qui a une fonction essentiellement sociale et pratique.
Dans la section intitulée « fonction générale
de la religion statique » dont est extrait notre texte, Bergson énonce cette définition : « c'est une réaction
défensive de la nature contre ce qu'il pourrait y avoir de déprimant pour l'individu et de dissolvant pour la société
dans l'exercice de l'intelligence ».
Ainsi la religion statique aurait pour fonction de constituer « une assurance »
contre la désorganisation sociale et contre la dépression morale face à la mort et l'imprévisibilité du monde.
Si la
religion permet de renforcer et de discipliner les individus et les groupes sociaux, c'est qu'elle a affaire avec le rite et
les cérémonies.
Le problème traité par ce texte p 212 dans les deux Sources consiste alors à se demander dans
quelle mesure le rite est essentiel ou inessentiel à la religion.
La religion est le plus souvent défini par le
sentiment intérieur de la foi et non par la manifestation extérieure qu'est le rite.
Dans un premier moment, Bergson
montre l'importance du rite qui le conduit en retour à dévaluer l'importance de la représentation religieuse.
Ensuite il
montre en quoi Dieu est d'une certaine manière redevable du culte qu'on lu rend.
I Il n'y a pas de religion sans rites.
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