Baruch SPINOZA: La puissance de l'homme est extrêmement limitée et infiniment surpassée
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Thème 3081
Baruch SPINOZA
...
La puissance de l'homme est extrêmement limitée et infiniment surpassée par
celle des causes extérieures; nous n'avons donc pas un pouvoir absolu d'adapter
à notre usage les choses extérieures.
Nous supporterons, toutefois, d'une âme
égale les événements contraires à ce qu'exige la considération de notre intérêt,
si nous avons conscience de nous être acquittés de notre office, savons que
notre puissance n'allait pas jusqu'à nous permettre de les éviter, et avons
présente cette idée que nous sommes une partie de la Nature entière, dont nous
suivons l'ordre.
Si nous connaissons cela clairement et distinctement, cette
partie de nous qui se définit par la connaissance claire, c'est à dire la partie la
meilleure de nous, trouvera là un plein contentement et s'efforcera de
persévérer dans ce contentement.
Baruch SPINOZA
Questions
1.
Quelle est l'idée centrale du texte et sur quels arguments principaux s'appuiet-elle ?
2.
Qu'est-ce que supporter «d'une âme égale les événements contraires» ?
3.
Expliquez la phrase : «nous sommes une partie de la Nature entière».
4.
L'homme ne domine-t-il la nature qu'en lui obéissant ?
VOCABULAIRE SPINOZISTE
Nature: ensemble de la réalité.
Elle est soumise à des lois déterminées, elle ne comporte aucune finalité et elle est
infinie.
Totalement autonome et unique, elle comporte une infinité d’aspects différents dont deux nous sont connus
parce qu’ils nous constituent directement ce sont la Pensée et l’Étendue, Attributs de la substance, qui est Dieu,
c’est-à-dire cette Nature même.
Sagesse: attitude sereine de l’homme libre, atteinte par la connaissance philosophique.
Elle est caractérisée par le
sentiment d’être, et d’être éternel, cette conscience d’être étant permanente et active.
Elle est donc joie.
Idée: concept conscient, activement formé par l’esprit (et non pas «image muette sur un tableau»).
Les idées
n’agissent que sur les idées.
Homme: réalité singulière, contingente, constituée par un corps et par l’idée de ce corps (esprit humain).
L’existence d’un homme n’est pas logiquement nécessaire mais elle résulte du système des causes naturelles.
Cause: tout événement produit un effet et est donc une cause, en même temps qu'il a une cause.
Mais les séries
causales n’agissent que dans le cadre de l'Attribut auquel elles appartiennent : les idées produisent des idées et
agissent sur des idées (Attribut Pensée), les corps et leurs modifications produisent des modifications et agissent sur
les corps (Attribut Étendue).
Âme (anima): chez Descartes, principe substantiel lié au corps et formé de l’entendement et de la volonté; elle est
indépendante du corps et immortelle.
Spinoza n’emploie pas ce terme pour désigner l’individu humain singulier : il utilise
le terme Mens (esprit).
Question 1
Quelle est l'idée centrale du texte et sur quels arguments principaux s'appuie-t-elle ?
• Idée centrale : Le pouvoir de l'homme sur la nature, c'est-à-dire sur le monde extérieur, est très limité; mais une
connaissance claire du monde et de la place qu'y occupe l'homme nous fera comprendre nos limites, donc les accepter,
et donc supporter ce qui est contraire à notre intérêt.
• Arguments principaux :
— L'homme fait partie de l'univers.
— Or nous ne pouvons pas changer l'ordre de l'univers, c'est-à-dire les lois auxquelles il obéit (et auxquelles l'homme
lui-même obéit).
— Donc, l'homme ne peut qu'accepter les événements contraires à ses intérêts dès lors qu'il comprend que ces
événements sont produits par ces lois.
Question 2
Qu'est-ce que supporter «d'une âme égale les événements contraires» ?.
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