Bac fiches philo
Publié le 28/05/2024
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«
Justice
Kelsen, la théorie pure du droit ( le positivisme juridique)
Il faut distinguer pour Kelsen les normes posées et les normes supposées.
Les normes
posées sont celles fixées par l’Etat, elles représentent les lois des différents tribunaux et
instances de la société.
Pour les sociétés plus traditionnelles, ce sont des normes issues
des traditions, moeurs, de la société.
Sans être juridiquement contraignantes, elles
définissent le juste.
Pour Kelsen, les défenseurs d’une morale universelle prétendent
qu’au-dessus de ces normes posées par l’Etat, il y a d’autres normes, plus fondamentales,
les normes morales, normes simplement supposées, dit Kelsen.
En effet, Kelsen montre,
en opposant un libéral et un communiste, que chacun d’eux supposera des normes
différentes.
La conséquence est fâcheuse: chacun ne se sentira tenu d’obéir qu’aux
normes politiques s’appuyant sur les normes morales supposées par leur propre
conscience individuelle; donc là où l’un obéira, l’autre désobéira, et chacun trouvera son
comportement légitime! Ce conflit des normes morales supposées génère le désordre
politique.
La conclusion est simple : les normes supposées n’ont aucune valeur en dehors
du point de vue de la conscience, elles ne peuvent être contraignantes dans l’espace
social.
Donc, les seules normes légitimes sont les normes posées par l’Etat ( c’est la thèse
du positivisme juridique).
Kelsen vise ainsi les défenseurs d’un droit naturel.
L’expression
elle-même « droit naturel » est un oxymore… il y a l’ordre moral ( propre à la conscience)
et l’ordre du droit (propre à l’espace social).
Rawls.
La théorie de la Justice ( les
Pour réfléchir sur la justice dans les sociétés démocratiques, il faut partir de nos intuitions
Il y a ceux qui favorisent la liberté, et pour lesquels un ordre juste suppose un Etat arbitre
qui se contente d’assurer le respect des règles pour un tel exercice de la liberté;
inversement, il y a ceux qui favorisent l’égalité, et pour lesquels un ordre juste suppose
l’intervention de l’Etat pour assurer cette égalité.
Mais ces intuitions ne sont pas
indépendantes de la position socio-économique de la personne elle-même.
Un riche aura
tendance à défendre la liberté, et voudra un Etat minimal (libertarisme) ; un pauvre,
inversement, aura tendance à attendre de l’Etat une intervention forte pour redistribuer
les biens et assurer davantage d’égalité (socialisme).
Pour éviter le conflit, Rawls propose
un « voile d’ignorance » : imaginons que l’individu ne connaisse plus rien de lui-même, de
sa position dans l’espace social.
Sous ce voile d’ignorance, l’’individu adoptera une
position moyenne réfléchie qui n’oblitère pas ses chances de réussite, évitant ainsi la
radicalité des positions libertariennes ( trop dangereuses si je suis pauvre) et socialistes
( trop dangereuses si je suis riche).
En ressort deux principes : un principe de liberté, qui
assure une égalité de droit dans une société ouverte ( moins dangereuse qu’une société
de caste si je suis mal placé) et un principe de différence qui implique une intervention de
l’Etat pour soutenir les plus pauvres si leurs conditions se dégradent ( sans trop prendre
aux riches, ce principe permet une aide mesuré de l’Etat si je suis pauvre et que mes
conditions s’aggravent).
Ces principes, sous voile d’ignorance, pourrait faire l’objet d’un
accord commun, d’un consensus.
Tel un nouveau contrat social en matière de Justice.
Travail
Annah Arendt, la crise de la culture ( l’homme comme « animal laborens »)
Pour Annah Arendt, le travail n’est pas libérateur, car elle rappelle que le travail nous
ramène au cycle de la vie.
En effet, elle distingue trois types d’activité humaine.
Le travail,
l’oeuvre et l’action.
Par le travail l’homme se rapporte à l’exigence d’assurer le cycle de la
vie.
Les grecs n’avaient pas fait travailler certains hommes parce qu’ils étaient inférieurs
en nature, comme on le croit, c’est l’inverse: ils considéraient certains hommes comme
inférieurs parce qu’ils travaillaient.
C’est donc le travail ( qui vient de tripalium qui signifie
un instrument de torture), qui témoigne de la part « esclave » en tout homme.
L’homme
réalise qu’il est dépendant de cette nécessité qui le force à travailler pour assurer la
reproduction de son existence.
Le monde technique/économique qu’est le monde du
travail est donc le lieu du maintien de la vie humaine.
Mais ce n’est pas un « monde » au
sens de la culture.
Par l’oeuvre, l’homme agit en revanche pour non pas produire des
objets amenés à être détruits mais pour créer des oeuvres, amenés à durer.
La culture se
sépare de la technique, comme le « monde » se sépare de la vie.
Par l’action, enfin,
l’homme prend en main son destin et agit pour lui-même politiquement.
La finalité de
l’action politique est non pas la subsistance mais la liberté.
Hegel, La phénoménologie de l’esprit ( la dialectique du maitre et de l’esclave)
Au départ, dans un rapport de domination, il y a un maitre, et il y a un esclave.
L’esclave
est l’instrument du maitre, il est comme un élément de la nature dont se sert le maitre
pour satisfaire ses désirs.
Mais le maitre ne travaille pas, il fait travailler l’esclave.
Un
nouveau rapport se met en place: l’esclave devient maitre de la Nature en apprenant à la
maitriser.
Par ce travail, il prend conscience de sa valeur, et acquiert un pouvoir, une
autonomie.
L’esclave réalise qu’il n’a pas besoin du maitre tandis que la maitre a besoin
de l’esclave.
Ainsi, le maitre se découvre comme l’esclave de l’esclave, dépendant du bon
vouloir de celui-ci.
Si l’esclave cesse d’avoir peur du maitre, il devient son propre maitre
et revendique la reconnaissance par le maitre de son statut de sujet véritable.
Ainsi, ce
désir de reconnaissance est légitime, et la résolution est possible par le droit et la raison:
maitre est esclave sortent du rapport de force et deviennent égaux dans le rapport de
droit: l’esclave s’est libéré par le travail.
L’histoire humaine est une historie de la libération
progressive.
Marx, Le capital ( la morti cation, l’aliénation) / COMPLEMENT
fi
Le problème, pour Marx, c’est que les choses ne se passent pas ainsi, car les rapports de
domination ne sont pas dépassés par des rapports de droit.
Dans le monde libéral, le
droit demeure formel: derrière le droit apparent, se cache, comme dirait Rousseau, la
force.
Or le monde du travail, le monde économique est traversés par une opposition de
classe, entre dominants et dominés.
Ceux qui possèdent les moyens de productions, et
les leviers du pouvoir, exploitent, ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre.
Ainsi,
les contrats sont factices: le maitre fixe les conditions, et le travail du salarié est extorqué:
c’est la plus-value, le bénéfice fait sur « le dos du travailleur ».
Pour le marxisme, la
richesse est un jeu à somme nulle: la richesse des uns est un rapt de la richesse des
autres.
De plus, le travailleur réduit à sa force de travail n’est plus qu’un objet, un
instrument, et il le reste, à moins de renverser le maitre par la force.
Le travailleur ne se
libère donc pas par le travail, il doit se libérer du travail aliéné, celui dans lequel il ne se
reconnait pas (contrairement à ce que pensait Hegel) puisqu’il est mortifié dans son corps
et son esprit, et que les fruits de son travail lui sont « volés ».
Art
Hume, Traité sur les normes du gout ( les « juges idéaux »)
Pour Hume, la beauté est d’abord le fait d’une rencontre entre un sujet et un objet, et en
ce sens, le beau semble relatif, car chaque individu peut avoir une expérience différente
d’un objet.
Cependant, si le beau relève d’un plaisir, il relève aussi d’un jugement qui a
une certaine objectivité.
En effet, personne ne semble confondre un beau technicien et
un génie.
Il doit exister donc exister des règles à l’appréciation.
Hume en relève cinq: la
délicatesse de la perception, la fréquentation des oeuvres, l’absence de préjugés, la
capacité à établir des comparaisons, le bon sens.
En respectant ces règles, l’individu
apprend à apprécier la beauté de façon plus objective.
Le beau n’est donc pas relatif.
Les
individus qui parviennent à dépasser ces obstacles à l’appréciation sont appelés « des
juges idéaux ».
On s’approche de ceux-ci en perfectionnant notre pratique.
Cependant,
on peut se demander si ces juges idéaux ne vont pas imposer les normes d’appréciation
d’une élite culturel.
Bourdieu, De la distinction ( le capital culturel)
Pour Bourdieu, l’appréciation de l’art n’est pas une appréciation désintéressée.
L’oeuvre
d’art n’est normalement pas un objet utile, il s’offre à la contemplation et non à l’action
de l’homme.
Mais une instrumentalisation....
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