Avons-nous besoin de rêver ?
Extrait du document
«
VOCABULAIRE:
RÊVE
Succession d'images qui se déroulent dans la conscience pendant le sommeil et que le sujet endormi vit comme
des événements réels.
Pour les anciens, le rêve est un signe qui vient de l'Au-delà.
Pour les scientistes du
XIXième siècle, c'est la mécanique nerveuse, libérée du contrôle de la conscience vigilante, qui explique cette
succession d'images peu cohérentes.
Ni l'explication magique, ni l'application physiologique ne découvrent au
rêve un sens humain.
Le sens du rêve est situé en quelque sorte soit au-dessus, soit au-dessous de l'homme :
les dieux parlent en mes songes ou bien c'est mon corps qui rêve, mais ce n'est pas moi qui rêve.
Mes rêves, si
l'on peut dire ne me concernent pas.
Freud, le premier, donne au rêve un sens humain : Le rêve est la
satisfaction d'un désir.
La censure (voir ce mot) qui, à l'état de veille, refoule les désirs scabreux, interdits, se
trouve pendant le rêve non pas supprimée mais affaiblie.
Les désirs interdits se satisfont dans le rêve, mais
d'une façon encore détournée, voilée, symbolique.
Le rêve nécessite donc une interprétation et son
incohérence n'est qu'apparente.
Sous les images manifestes, patentes, du rêve, le psychanalyste doit
découvrir des significations cachées.
BESOIN: Ce qui est nécessaire à l'existence, à la conservation ou au développement d'un être vivant.
En dehors des besoins strictement vitaux (boire, manger, dormir), on peut identifier chez l'homme des besoins
spirituels et moraux (aimer, être aimé, être reconnu, etc.) dont semble dépendre son épanouissement.
Est-il nécessaire pour l'homme de pouvoir échapper à la réalité ? Qu'est-ce que cette faculté apporte : un
rééquilibre, ou au contraire une nuisance pour la santé (dans quelle mesure rêver est une perte de temps, et
donc une activité condamnable, condamnée par la société ?) ? Le rêve n'est-il pas source d'erreur, d'illusion ?
N'est-il pas moralement, socialement et économiquement répréhensible ? Pour Freud, le rêve nous permet de
libérer des désirs insatisfaits (qui vont de manger à tuer), et de garder un certain équilibre psychique.
Le rêve
est donc indispensable (l'absence de rêves est d'ailleurs un symptôme de la schizophrénie, et donc de la
maladie mentale).
On peut, d'autre part, ouvrir la réflexion par les notions d'imaginaire ou d'imagination, en
prenant le verbe " rêver " dans un sens plus large.
Comment l'homme se libère-t-il de la réalité ? Que permet le
pouvoir de l'imagination (voir L'imagination de Sartre) ? Le rêve est aussi un moyen d'idéaliser la réalité et
d'atteindre des buts qui ne paraissent que des rêves.
On arrive à l'idée que le rêve, plus qu'un besoin, serait
même une nécessité.
Le sujet serait ainsi remis en question par le terme " besoin " qui ne serait pas totalement
adéquat.
[Le rêve est une expression du désir.
Que ce soit en dormant
ou en étant éveillés, nous rêvons de ce que nous désirons.
Le rêve est nécessaire pour être en bonne santé psychique
et pour élargir son esprit.]
Rêver, c'est désirer
Freud (1856-1939) est le fondateur de la psychanalyse, qui a mis en
évidence l'existence et l'importance de l'influence de l'inconscient dans
le comportement humain.
L'interprétation des rêves, en particulier, est
la «voie royale» qui permet la connaissance de l'inconscient, à condition
de comprendre leur fonctionnement.
«Le rêve montre que ce qui est réprimé persiste et subsiste chez
l'homme normal aussi et reste capable de rendement psychique.
Le rêve
est une manifestation de ce matériel, il l'est théoriquement toujours, il
l'est pratiquement dans un grand nombre de cas, et ceux-ci mettent
précisément en pleine lumière son mécanisme propre.
Tout ce qui est
réprimé dans notre esprit, qui n'a pu, pendant la veille, réussir à
s'exprimer, parce que ce qu'il y a de contradictoire en lui s'oppose, ce
qui a été coupé de la perception interne, tout cela trouve pendant la
nuit, alors que les compromis règnent, le moyen et le chemin pour
pénétrer de force dans la conscience».
(L'Interprétation des rêves,
1901.)
Les rêves ne sont ni des messages divins, ni des images dénuées de
sens.
Ils ont du sens, mais ce sens est crypté.
Freud distingue ainsi le
contenu manifeste (celui dont on se souvient au réveil) et le contenu.
»
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