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Avons-nous besoin de rêver ?

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« Est-il nécessaire pour l'homme de pouvoir échapper à la réalité ? Qu'est-ce que cette faculté apporte : un rééquilibre, ou au contraire une nuisance pour la santé (dans quelle mesure rêver est une perte de temps, et donc une activité condamnable, condamnée par la société ?) ? Le rêve n'est-il pas source d'erreur, d'illusion ? N'est-il pas moralement, socialement et économiquement répréhensible ? Pour Freud, le rêve nous permet de libérer des désirs insatisfaits (qui vont de manger à tuer), et de garder un certain équilibre psychique.

Le rêve est donc indispensable (l'absence de rêves est d'ailleurs un symptôme de la schizophrénie, et donc de la maladie mentale).

On peut, d'autre part, ouvrir la réflexion par les notions d'imaginaire ou d'imagination, en prenant le verbe " rêver " dans un sens plus large.

Comment l'homme se libère-t-il de la réalité ? Que permet le pouvoir de l'imagination (voir L'imagination de Sartre) ? Le rêve est aussi un moyen d'idéaliser la réalité et d'atteindre des buts qui ne paraissent que des rêves. On arrive à l'idée que le rêve, plus qu'un besoin, serait même une nécessité.

Le sujet serait ainsi remis en question par le terme " besoin " qui ne serait pas totalement adéquat. [Le rêve est une expression du désir.

Que ce soit en dormant ou en étant éveillés, nous rêvons de ce que nous désirons. Le rêve est nécessaire pour être en bonne santé psychique et pour élargir son esprit.] Rêver, c'est désirer Freud (1856-1939) est le fondateur de la psychanalyse, qui a mis en évidence l'existence et l'importance de l'influence de l'inconscient dans le comportement humain.

L'interprétation des rêves, en particulier, est la «voie royale» qui permet la connaissance de l'inconscient, à condition de comprendre leur fonctionnement. «Le rêve montre que ce qui est réprimé persiste et subsiste chez l'homme normal aussi et reste capable de rendement psychique.

Le rêve est une manifestation de ce matériel, il l'est théoriquement toujours, il l'est pratiquement dans un grand nombre de cas, et ceux-ci mettent précisément en pleine lumière son mécanisme propre.

Tout ce qui est réprimé dans notre esprit, qui n'a pu, pendant la veille, réussir à s'exprimer, parce que ce qu'il y a de contradictoire en lui s'oppose, ce qui a été coupé de la perception interne, tout cela trouve pendant la nuit, alors que les compromis règnent, le moyen et le chemin pour pénétrer de force dans la conscience».

(L'Interprétation des rêves, 1901.) Les rêves ne sont ni des messages divins, ni des images dénuées de sens.

Ils ont du sens, mais ce sens est crypté.

Freud distingue ainsi le contenu manifeste (celui dont on se souvient au réveil) et le contenu latent.

Cela tient à leur nature qui est d'exprimer ce qui a été réprimé pendant la veille.

L'exemple classique est celui de l'enfant privé de dessert, qui rêve pendant la nuit qu'il mange son dessert.

Dans ce cas, le sens est clair, mais en général, le sens du rêve est plus complexe à démêler.

Le caractère crypté vient du fait que la répression n'est pas totalement inactive: le désir réprimé, qui peut lui-même déjà être de nature ambivalente, se montre de manière ambivalente, c'est-à-dire qu'il se montre tout en se cachant, notamment par déplacement (un objet anodin en symbolise un autre) et condensation (un objet symbolise plusieurs choses en même temps). Comme les lapsus, actes manqués et autres éléments de la «psychopathologie de la vie quotidienne», les rêves révèlent au sujet qu'il «n'est pas maître chez lui», comme dit Freud, et que sa vie consciente est déterminée par ses représentations inconscientes, qui viennent de la vie infantile.

On peut donc fréquemment opposer Freud à Descartes, en considérant ce dernier comme représentant d'une «philosophie du sujet», où le sujet est maître de ses actes et de ses pensées. Rêve et liberté Pour Sartre, « l'imagination est une condition essentielle et transcendantale de la conscience.

Il est aussi absurde de concevoir une conscience qui n'imaginerait pas que de concevoir une conscience qui ne pourrait effectuer le cogito ».

Conscience réalisante et conscience imageante sont indissociables.

L'imagination est la fonction irréalisante de la conscience.

En effet, lorsque je perçois un objet réel, je le perçois comme élément d'un ensemble qui est la réalité totale.

Même si je concentre mon attention sur lui, je le saisis comme présent. »

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