Auguste Comte, fondateur du positivisme
Publié le 12/03/2022
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sciences fondamentales, mais surtout la philosophie de l’histoire qui occupe deux pleins volumes du Cours et qui est au centre de la pensée complète de Comte. Même la célèbre loi des trois états n’a plus alors de portée qu’épistémologique. Nul sans doute n’est tenu d’adhérer à la religion positiviste, tout un chacun peut donner au mot positivité l’acception qui lui agrée et en faire seulement l’indice d’un degré de scientificité; mais cela n’autorise pas à mettre en cause la cohérence très remarquable d’une philosophie exposée, réexposée, approfondie en plusieurs décennies, mais qui n’a pas vraiment connu d’évolution. Comte a découvert en 1824 une loi, la loi des trois états, qui commande à la fois la philosophie des sciences, la philosophie générale de l’histoire humaine et l’évolution psychologique individuelle. Comte l’expose dans le Catéchisme positif de 1852 : « Elle consiste dans le passage nécessaire de toute conception théorique par trois états différents : le premier théologi,que ou fictif, le second métaphysique ou abstrait, le troisième positif ou réel. » Le premier est toujours provisoire, le second purement transitoire, le troisième seul définitif. Ce dernier diffère surtout des deux autres par la substitution du relatif à l’absolu, quand l’étude des lois remplace celle des causes. La loi des trois états devient ainsi l’axe d’une épistémologie, et elle détermine le degré d’avancement, de « scientificité » d’une discipline, mais pour autant, Comte ne manque pas de le rappeler, elle détermine le sens de toute évolution individuelle. L’esprit théologique invoque pour expliquer les phénomènes des causes surnaturelles, divines, qu’elles soient régulières ou miraculeuses ; l’esprit métaphysique cherche une explication rationnelle en remontant à des entités (la matière) ou à des principes (la force) pensés abstraitement; l’esprit positif développe une explication scientifique par des «lois», des « rapports sans support », des relations sous forme mathématique ou non mais qui ne renvoient qu’à l’expérience. Remarquons que l’évolution ainsi décrite est celle des conceptions théoriques, qui commande en dernière analyse toute autre évolution pratique, technique et même affective. Sur ce point, Comte récuse tout débat métaphysique qui opposerait idéalisme et matérialisme, et il reconnaît volontiers la « prépondérance de la force matérielle », ce qui n’efface nullement le caractère théorique de la loi des trois états. Dans le Discours sur l’esprit positif (1848), Comte développe les différentes acceptions du terme positif: « Considéré d’abord
«
Auguste Comte, fondateur dupositivisme
Le philosophe qui a introduit dans notre usage des termes
comme positif, positivisme, biologie, sociologi,en' est certainement
pas négligeable.
Disons d'emblée que son œuvre, par la
puissance de la systématisation, l'ampleur de vue, la richesse du
détail, est comparable à celle de Hegel.
Mais cette œuvre est
méconnue, peu rééditée, réduite le plus souvent à quelques
formules de philosophie des sciences.
L'homme lui-même est
volontiers ridiculisé.
Isidore Comte (qui préféra le prénom d'Auguste) est né à
Montpellier en 1798, vingt mois avant le 18 Brumaire.
Élève indis
cipliné et provocateur du lycée de la ville, il prépare !'École poly
technique où il est admis quatrième.
Il y montre son aptitude aux
mathématiques et à leur enseignement.
En avril 1816, l'École est
fermée par le gouvernement de Louis-Philippe pour jacobinisme.
II.
connaît des moments difficiles quand il est réduit à quelques
cours privés.
Devenu en 1817 secrétaire du comte de Saint
Simon, il n'est appointé que trois mois, mais il continue à
tra':ailler avec lui, collabore avec enthousiasme à ses
publications.
Episode capital: c'est alors que le jeune Comte
découvre, ou du moins approfondit les questions sociales.
Mais
il y a rupture en 1824 quand Comte prend conscience de son
originali,t é.
Cependant, il obtient en 1832 une place de
répétiteur à l'Ecole polytechnique, puis, en 1837, d'examinateur.
»
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