Arthur SCHOPENHAUER: Bonheur et souffrance
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Nous avons affaire ici à un des textes les plus connus du philosophe allemand Arthur Schopenhauer. La thèse défendue dans ce court extrait lui a valu le qualificatif de pessimiste. Le philosophe ici tend à montrer que l’homme n’est pas caractérisé par son intellect mais bien par la volonté. Ce fait amène l’homme à un désir perpétuel et à une souffrance incessante. Le but de Schopenhauer est bien ici de dénoncer l’illusion du bonheur et de rétablir la vraie nature de l’homme. Pour ce faire, il faut revenir sur la nature du désir. Le désir tend vers la satisfaction mais peut il vraiment être satisfait ? Si l’homme ne veut plus, trouve-t-il le bonheur ?
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Nous avons affaire ici à un des textes les plus connus du philosophe allemand Arthur Schopenhauer.
La thèse défendue
dans ce court extrait lui a valu le qualificatif de pessimiste.
Le philosophe ici tend à montrer que l'homme n'est pas
caractérisé par son intellect mais bien par la volonté.
Ce fait amène l'homme à un désir perpétuel et à une souffrance
incessante.
Le but de Schopenhauer est bien ici de dénoncer l'illusion du bonheur et de rétablir la vraie nature de l'homme.
Pour ce faire, il faut revenir sur la nature du désir.
Le désir tend vers la satisfaction mais peut il vraiment être satisfait ? Si
l'homme ne veut plus, trouve-t-il le bonheur ?
La volonté comme fond des choses est poussé à vouloir quelque chose
Le philosophe allemand veut rétablir une erreur qui a cours depuis le début de la philosophie.
Il s'agit pour lui de voir que
ce qui constitue l'essence de l'homme n'est pas sont intellect, sa raison mais bien plutôt sa volonté.
Pour cela, il démontre
que la volonté est une pulsion qui est au fondement de toute chose, autant de l'homme que de la nature.
C'est pour cela
que l'homme et les « êtres sans intelligence » sont au fond identique à nous, puisque issus de la même volonté.
L'homme
et l'animal, dans un degré plus élevé pourtant, ne sont poussés que par un effort pour persévérer et perpétuer leur vie et
la vie en général.
La volonté, de par son nom, est destinée à toujours vouloir quelque chose.
Peu importe l'objet, elle est élan vers …
Si elle rencontre des obstacles et ne peut atteindre l'objet désiré alors naît la souffrance mais si elle atteint l'objet de son
désir, la thèse commune admet qu'elle atteint le bonheur.
La souffrance, seule réalité
Pourtant, Schopenhauer met en lumière que le bonheur n'existe pas et n'est qu'illusion.
Pour cela, il met en évidence le
caractère contradictoire du désir et rejoint le mythe platonicien qui compare le désir au tonneau percé des Danaïdes.
On
ne peut le remplir puisqu'il est percé.
Le désir est forcément désir de ce que nous n'avons pas et est donc conscience d'un manque.
Or, le manque se
caractérise par une souffrance.
Leibniz disait déjà à cet égard que le désir est « l'inquiétude qu'un homme ressent en luimême par l'absence d'une chose qui lui donnerait du plaisir si elle était plaisir.
»( Nouveaux essais sur l'entendement
humain)
Mais ce qui fait l'originalité ici de Schopenhauer, c'est l'affirmation selon laquelle le désir ne permet aucune satisfaction,
aucun bonheur.
Le désir est tension vers un objet, mais quand il a obtenu cet objet, il s'empresse d'en choisir un nouveau.
De sorte, toute satisfaction est effacée par la naissance d'un nouveau désir et donc d'une nouvelle souffrance.
Quand la volonté ne veut pas, l'homme est en proie à l'ennui
On pourrait alors se dire que la solution pour ne pas souffrir, c'est de ne rien vouloir, de soustraire tout objet au désir.
Mais cela n'apporte nullement le bonheur à l'homme.
Puisque c'est un individu qui est gouverné par cet effort pour
persévérer dans leur être et de vouloir toujours.
Dès que la volonté n'est pas excitée par un objet désirable, qu'elle est
comme endormie, l'homme n'a plus de but, ne sait plus que faire.
Pour le philosophe, l'intellect est soumis à la volonté et
ne peut que rarement se mettre en marche seul.
Dès lors, lorsque la volonté ne veut rien, l'intellect est en repos aussi et
l'homme découvre la fatuité de son existence, son néant à travers l'ennui.
C'est pour cette raison dit le philosophe à un
autre endroit dans son ouvrage que les hommes ont inventé les jeux et spécialement les jeux de carte.
Cela leur permet
d'avoir des objets artificiels pour la volonté et éviter l'ennui.
Dès lors, aucune issue possible pour l'homme : soit il est soumis au désir et donc souffre, soit il n'a plus rien à désirer et
souffre de l'ennui et du néant de son existence.
Arthur Schopenhauer met en évidence le caractère douloureux de l'existence humaine.
Il place le désir et la volonté au
centre de toute chose, de tout homme et fait découler toutes les actions humaines de cette tension.
Ce thème sera
d'ailleurs plus ou moins repris par la psychanalyse.
Mais ici le désir n'est vu que négativement, il n'est que manque et donc
souffrance.
De plus, il n'appelle aucune satisfaction puisqu'il s'empresse de renaître.
Il faut donc bien comprendre que la
volonté chez Schopenhauer veut, mais ne veut que vouloir.
Peu importe son objet, il est juste question d'élan vers
quelque chose.
Et dès que cette volonté se met en pause, qu'aucun objet ne vient l'exciter alors l'homme se trouve perdu,
ne sait plus que faire et tombe dans les affres de l'ennui.
Schopenhauer expliquera donc que le salut de l'homme se trouve
dans la négation de toute volonté, de tout vouloir vivre.
SCHOPENHAUER (Arthur).
Né à Dantzig en 1788, mort à Francfort-sur-le-Main eu 1860.
Il fit des études de médecine à Göttingen, puis suivit les cours de Fichte à Berlin.
Il rencontra Goethe, voyagea en Italie,
devint privat-dozent de l'Université de Berlin en 1820, voyagea encore, puis, en 1833, se retira dans sa maison de
Francfort.
— Il a subi l'influence conjuguée de Kant et de la philosophie hindoue.
Le monde « est ma représentation » ; il
contient le sujet et l'objet, il est une illusion produite par une Volonté aveugle et absurde.
Le corps est « la volonté
devenue visible », à travers laquelle on découvre l'absolu, la Volonté Une qui est la racine des choses.
— Le substratum du
monde phénoménal est le vouloir-vivre, auquel est soumise l'intelligence.
La vie n'est que maux et souffrances, une «
histoire naturelle de la douleur».
C'est par l'intelligence que l'homme anéantit le vouloir-vivre ; la chasteté et l'ascétisme lui
permettent d'atteindre le nirvâna hindou.
— Solitaire, indifférent, pessimiste, Schopenhauer fonde sa morale sur la pitié.
Il
a fortement influencé Nietzsche.
Œuvres principales : La quadruple racine de la raison suffisante (1813), Le monde comme volonté et comme
représentation (1819), Sur la volonté dans la nature (1830), Essai, sur le libre arbitre (1841), Fondement de la morale
(1841), Parerga et Paralipomena (1851), Aphorismes sur la sagesse dans la vie (posth.)..
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