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Arthur SCHOPENHAUER , Aphorismes sur la sagesse dans la vie

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L'homme intelligent aspirera avant tout à fuir toute douleur, toute tracasserie et à trouver le repos et les loisirs; il recherchera donc une vie tranquille, modeste, abritée autant que possible contre les importuns; après avoir entretrenu pendant quelque temps des relations avec ce que l'on appelle les hommes, il préférera une existence retirée, et , si c'est un esprit tout à fait supérieur, il choisira la solitude. Car plus un homme possède en lui-même, moins il a besoin du monde exterieur et moins les autres peuvent lui être utiles. Aussi la supériorité de l'intelligence conduit-elle à l'insociabilité. Ah! si la qualité de la société pouvait être remplacée par la quantité, cela vaudrait alors la peine de vivre même dans le grand monde: mais, hélas! cent fous mis en un tas ne font pas encore un homme raisonnable. - L'individu placé à l'extrême opposé, dès que le besoin lui donne le temps de reprendre haleine, cherchera à tout prix des passe-temps et de la société; il s'accommodera de tout, ne fuyant rien tant que lui-même. C'est dans la solitude, là où chacun est réduit à ses propres ressources, que se montre ce qu'il a par lui-même; là, l'imbécile, sous la pourpre, soupire écrasé par le fardeau éternel de sa misérable individualité, pendant que l'homme hautement doué, peuple et anime des ses pensées la contrée la plus déserte. Sénèque (Ep. 9) a dit avec raison : " omnis stultitia laborat fastidio sui" ( La sottise se déplaît à elle-même) ; de même Jésus, fils de Sirach " La vie du fou est pire que la mort." Aussi voit-on en somme que tout individu est d'autant plus sociable qu'il est plus pauvre d'esprit et, en général, plus vulgaire. Car dans le monde on n'a guère le choix qu'entre l'isolement et la communauté. Arthur SCHOPENHAUER , Aphorismes sur la sagesse dans la vie

« Corrigé envoyé par Milena (1ière année HEC) La cité idéale Le but politique de Platon est de donner les caractéristiques de la cité idéale, la cité bien gouvernée.

Pour ce faire, il la décrit dans la République et il en donne la législation dans les Lois.

En premier lieu, il convient de définir ce qui est considéré comme une société parfaite chez Platon.

Le législateur, qui prend dans la République, ouvrage fondamental, la figure de Socrate, va déduire les spécificités de la cité réellement bonne et belle à partir du modèle idéal des idées.

Le but est de donner le jour à une société qui fonctionne comme une unité harmonieuse, où les éléments coexistent comme les essences idéales « bien rangées, gardant toujours le même rapport, sans se faire mutuellement aucun tort, disposées par ordre et suivant la raison23 ». Pour parvenir à ce but, la République, sous la forme d'un dialogue entre Socrate, Glaucon et Adimante, les frères de Platon, entreprend une recherche sous forme d'une histoire de la société.

La cité naît dès que quelques personnes s'assemblent et se répartissent les tâches.

Certaines produisent de la nourriture, d'autres des vêtements, d'autres encore construisent des logements.

Au fur et à mesure de la croissance du groupe humain, les fonctions se complexifient et se spécialisent.

Lorsque la cité parvient à une forme complète, elle est divisée en trois classes : les producteurs, qui fournissent à l'ensemble des membres tout ce qui est nécessaire pour satisfaire les besoins matériels, les soldats, qui sont chargés de défendre la cité, et tes philosophes, qui en sont les administrateurs et qui veillent au respect des lois.

La cité, fondée sur la division du travail entre ses membres, n'est donc pas une réunion d'êtres égaux.

Au contraire, elle repose sur la dissemblance des capacités.

Ce principe est essentiel dans la politique platonicienne. La question qui se pose, après avoir défini les fonctions fondamentales qui permettent la bonne marche de la société, est de savoir comment faire en sorte que ces dernières soient remplies au mieux par les personnes les mieux adaptées, c'est-à-dire les plus naturellement douées.

La politique de Platon, en effet, ne vise pas une réforme de la société ou une adaptation des tâches aux personnes.

Bien au contraire, elle estime que les fonctions sont invariables et les caractères des personnes également, même si l'éducation est nécessaire pour développer les aptitudes naturelles.

Ainsi, faire de la politique, une fois déterminées Les fonctions fondamentales, c'est permettre à chacun d'accomplir sa nature propre dans l'exercice de la fonction à laquelle il est destiné.

Car être juste, c'est accomplir sa fonction propre.. »

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