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Aristote: Si tous les hommes recherchent le bonheur

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Le bonheur ne consiste pas dans l'amusement ; il serait absurde que l'amusement fût le but de la vie ; il serait absurde de travailler durant toute sa vie et de souffrir rien qu'en vue de s'amuser. On peut dire, en effet, de toutes les choses du monde, qu'on ne les désire jamais que pour une autre chose, excepté toutefois le bonheur ; car c'est lui qui est le but. Mais s'appliquer et se donner de la peine, encore une fois, uniquement pour arriver à s'amuser, cela paraît aussi par trop insensé et par trop puéril. Selon Anacharsis, il faut s'amuser pour s'appliquer ensuite sérieusement, et il a entièrement raison. L'amusement est une sorte de repos ; et comme on ne saurait travailler sans relâche, le repos est un besoin. Mais le repos n'est certes pas le but de la vie ; car il n'a jamais lieu qu'en vue de l'acte qu'on veut accomplir plus tard. La vie heureuse est la vie conforme à la vertu ; et cette vie est sérieuse et appliquée ; elle ne se compose pas de vains amusements. Les choses sérieuses paraissent en général fort au-dessus des plaisanteries et des badinages ; et l'acte de la partie la meilleure de nous, ou de l'homme le meilleur, passe toujours aussi pour l'acte le plus sérieux. Or, l'acte du meilleur vaut mieux aussi par cela même ; et il donne plus de bonheur. Aristote

« Si tous les hommes recherchent le bonheur, ils ne l'entendent pas pour autant de la même manière.

Il semble donc qu'il n'y a pas un Souverain Bien mais plusieurs (plaisir, honneur, richesse, vertu).

Aristote en déduit que le Bien n'est pas universel et qu'on ne peut donc pas en faire la science.

Le Bien ne transcende pas le monde humain comme s'il siégeait "au delà de l'être".

Il va s'agir alors de définir un Bien "praticable" proprement humain. Le bonheur ne consiste pas dans l'amusement ; il serait absurde que l'amusement fût le but de la vie ; il serait absurde de travailler durant toute sa vie et de souffrir rien qu'en vue de s'amuser.

On peut dire, en effet, de toutes les choses du monde, qu'on ne les désire jamais que pour une autre chose, excepté toutefois le bonheur ; car c'est lui qui est le but. Mais s'appliquer et se donner de la peine, encore une fois, uniquement pour arriver à s'amuser, cela paraît aussi par trop insensé et par trop puéril.

Selon Anacharsis, il faut s'amuser pour s'appliquer ensuite sérieusement, et il a entièrement raison.

L'amusement est une sorte de repos ; et comme on ne saurait travailler sans relâche, le repos est un besoin.

Mais le repos n'est certes pas le but de la vie ; car il n'a jamais lieu qu'en vue de l'acte qu'on veut accomplir plus tard.

La vie heureuse est la vie conforme à la vertu ; et cette vie est sérieuse et appliquée ; elle ne se compose pas de vains amusements.

Les choses sérieuses paraissent en général fort au-dessus des plaisanteries et des badinages ; et l'acte de la partie la meilleure de nous, ou de l'homme le meilleur, passe toujours aussi pour l'acte le plus sérieux.

Or, l'acte du meilleur vaut mieux aussi par cela même ; et il donne plus de bonheur. Analyse du texte LES TERMES À RETENIR *Les mots qui reviennent sont les suivants : “ bonheur ”, “ amusement ”, “ but ” (que l'on rapportera aux locutions telles que “ en vue de ”, “ pour ”), “ absurde ” et “ insensé ”, “ s'appliquer ” à quoi l'on adjoindra “ se donner de la peine ”, “ travailler ”, “ souffrir ”, enfin “ repos ”, “ meilleur ”, “ sérieux ” et “ vie ”.

Les reprises sont donc très nombreuses, et on doit s'attendre à ce qu'elles fournissent l'ossature de l'argumentation. *Les termes que l'on aura à expliquer sont les suivants, pris ou non parmi la liste antérieure : “ bonheur ”, “ amusement ”, “ but ”, “ travail ”, “ repos ”, “ acte ”, “ vertu ”, “ le meilleur ”. LA CONCLUSION DU TEXTE *Il semble qu'on puisse la lire dans la première phrase du texte : le bonheur ne consiste pas dans l'amusement.

Le thème du texte est donc le bonheur, et la thèse qu'il soutient est une thèse négative, qui critique la croyance selon laquelle le bonheur résiderait dans l'amusement. LA STRUCTURE DU TEXTE *Contrairement à la première impression que donnent souvent les textes antiques, le texte procède selon un enchaînement logique très rigoureux. *Il s'agit d'abord d'établir la thèse qui ouvre le texte.

Elle est établie en trois temps : un moment négatif, qui nie que le bonheur puisse résider dans l'amusement, qui se laisse décomposer en deux temps, et un moment positif qui montre que le bonheur le plus grand est apporté par une activité qui exclut l'amusement. *Le premier moment est en deux temps : le premier établit qu'il revient au même de considérer que le bonheur consiste dans l'amusement et de considérer que l'amusement est le but de la vie.

Le second montre pourquoi il est absurde de considérer l'amusement comme le but de la vie.

Nous proposons donc les moments suivants, dont nous nous contenterons d'indiquer l'argumentation interne. Corrigé (plan détaillé et introduction et conclusion rédigées) Introduction La question de savoir quel est le souverain bien pour l'homme est un thème fondamental de la philosophie antique. Puisqu'elle se définit comme sagesse (sophia), elle cherche à prescrire ce que l'homme doit considérer comme son bien propre.

Platon, dans le Gorgias, pose ainsi la question de savoir quel genre de vie on doit adopter.

Comment triompher par exemple de la peur de la mort si nous ne remplissons pas notre vie de la meilleure façon qu'il est possible ? Dans ce texte, Aristote se propose de critiquer la thèse selon laquelle le but suprême de l'homme, autrement dit son bonheur, pourrait résider dans le jeu ou l'amusement, par opposition au travail qui nous fait souffrir. La question qui se pose est en effet de comprendre pourquoi les hommes disent souvent qu'ils préfèrent oublier leur travail, tout en considérant celui-ci comme le moyen d'acquérir plus de détente afin d'y trouver le bonheur.

(On reprendrait ici l'énoncé de la structure du texte.) 1.

Si le bonheur consiste dans l'amusement, alors l'amusement est le but de la vie (“ Le bonheur ne consiste. »

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