Aristote, Métaphysique : L'Etonnement philosophique
Extrait du document
«
Demande d'échange de corrigé de Bouniol Nicolas ([email protected]).
Sujet déposé :
A ristote, Métaphysique : L'Etonnement philosophique
« C 'est, en effet, l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques.
A u début, leur étonnement porta sur
les difficultés qui se présentaient les premières à l'esprit; puis, s'avançant ainsi peu à peu, ils étendirent leur exploration à des problèmes plus importants,
tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des étoiles, enfin la genèse de l'Univers.
O r, apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître
sa propre ignorance.
A insi donc, si ce fut bien pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, c'est qu'évidemment
ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance et non pour une fin utilitaire.
Et ce qui s'est passé en réalité en fournit la preuve : presque toutes
les nécessités de la vie, et les choses qui intéressent son bien-être et son agrément avaient reçu satisfaction, quand on commença à rechercher une
discipline de ce genre.
»
Aristote, Aristote, Métaphysique
Idée essentielle du texte
C e texte qui traite des origines de la philosophie affirme que cette dernière est née de l'étonnement de certains hommes face à un monde qu'ils ne
comprenaient pas.
C 'est pourquoi l'étonnement dont il est ici question n'est pas l'étonnement ordinaire de celui qui est surpris par un objet inhabituel, bien au contraire
l'étonnement philosophique concerne les choses de la nature, celles que nous voyons quotidiennement.
Le philosophe est celui qui se demande pourquoi
ces choses sont ainsi et qui veut percer les secrets de l'univers.
En s'étonnant ainsi le philosophe prend conscience de son ignorance et veut s'en libérer, sa curiosité s'éveille face à un monde qui lui semble merveilleux et
dont il veut percer les secrets.
C 'est pourquoi A ristote s'oppose ici implicitement à ceux qui reprochent à la philosophie de ne servir à rien, non pas qu'il considère qu'ils ont tort d'affirmer
qu'elle est inutile, mais là où ils se trompent c'est lorsqu'ils considèrent cette inutilité comme un défaut pouvant faire l'objet d'un reproche.
La fin que poursuit la philosophie n'est pas utilitaire, elle n'a pas à servir autre chose qu'elle-même, à satisfaire un quelconque besoin lié au corps, la
philosophie n'a d'autre fin qu'elle-même, son but ultime est de satisfaire gratuitement la curiosité du philosophe qui veut sortir de l'état d'ignorance qui est
initialement le sien.
C 'est pourquoi la philosophie est une discipline d'homme libre, seul celui qui est en mesure de s'affranchir des nécessités de la vie
quotidienne est disposé à philosopher.
1° partie - L'origine de la philosophie - (Du début à « ...spéculations philosophiques »)
Dans cette première partie du texte A ristote affirme l'un des éléments essentiels de s a thèse, le rôle de l'étonnement dans la naissance de l'esprit
philosophique.
C ela est affirmé catégoriquement comme une vérité ne faisant aucun doute.
A ristote insiste d'ailleurs sur la permanence de cet étonnement
puisqu'il parle des « premiers penseurs » qu'il compare à ceux de son époque « comme aujourd'hui ».
Il affirme donc la nécessité de s'étonner pour philosopher.
2° partie - Évolution de l'interrogation philosophique - (De « A u début...
» à « sa propre ignorance »)
Rapidement A ristote retrace ensuite le parcours de ces premiers penseurs dans la recherche de la connaissance, des choses les plus ordinaires vers les
plus complexes, il insiste sur le fait que ces penseurs ne se satisfont pas de l'apparence des choses mais cherchent à comprendre pourquoi elles sont ainsi.
C 'est en ce sens qu'il faut comprendre ici la notion d'étonnement ; ne pas simplement admettre l'existence des choses, mais s'interroger sur leur raison
d'être, c'est s'étonner qu'il y ait quelque chose plutôt que rien et ainsi prendre conscience que l'on ne sait rien sur le monde.
« O r, apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance.
»
3° partie : Nature du savoir philosophique (De « A insi donc...
» à la fin du texte)
En conséquence l'origine du savoir philosophique en détermine la nature, puisque c'est uniquement pour remédier à leur ignorance que les premiers
penseurs ont commencé à philosopher, ce ne pouvait pas être pour résoudre tel ou tel problème pratique « pour une fin utilitaire », mais simplement pour
satisfaire leur curiosité.
C ela est d'ailleurs confirmé par la réalité selon Aristote puisque « presque toutes les nécessités de la vie, et les choses qui intéressent son bien-être et son
agrément avaient reçu satisfaction, quand on commença à rechercher une discipline de ce genre.
».
A utrement dit les hommes ont d'abord commencé par mettre en oeuvre leur intelligence et leur ingéniosité pour résoudre tous les problèmes pratiques qu'ils
ont rencontré dans la nature afin de satisfaire les besoins vitaux du corps, mais pour certains hommes cela ne suffit pas, l'esprit ressent aussi un besoin de
savoir et de comprendre dont la satisfaction procure un plaisir (« agrément ») sans pareil.
A insi il est absurde de reprocher à la philosophie d'être inutile, tout simplement parce qu'elle n'a pas à être utile pour présenter un intérêt, même si la
connaissance à laquelle elle permet d'accéder ne débouche sur aucune application pratique, elle procure à l'esprit une satisfaction indéniable car elle est sa
réalisation même sous sa forme la plus accomplie.
Sujet désiré en échange :
La raison est-elle universelle ?.
»
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