Aide en Philo

Arendt: Travail et liberté

Extrait du document

C'est l'avènement de l'automatisation qui, en quelques décennies, probablement videra les usines et libérera l'humanité de son fardeau le plus ancien et le plus naturel, le fardeau du travail, l'asservissement à la nécessité . (...) C'est une société de travailleurs que l'on va délivrer des chaînes du travail, et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté. Dans cette société qui est égalitaire, car c'est ainsi que le travail fait vivre ensemble les hommes, il ne reste plus de classe, plus d'aristocratie politique ou spirituelle, qui puisse provoquer une restauration des autres facultés de l'homme. Même les présidents, les rois, les premiers ministres voient dans leurs fonctions des emplois nécessaires à la vie de la société, et parmi les intellectuels il ne reste que quelques solitaires pour considérer ce qu'ils font comme des œuvres et non comme des moyens de gagner leur vie. Ce que nous avons devant nous, c'est la perspective d'une société de travailleurs sans travail, c'est à dire privés de la seule activité qui leur reste. On ne peut rien imaginer de pire.

« C'est l'avènement de l'automatisation qui, en quelques décennies, probablement videra les usines et libérera l'humanité de son fardeau le plus ancien et le plus naturel, le fardeau du travail, l'asservissement à la nécessité .

(...) C'est une société de travailleurs que l'on va délivrer des chaînes du travail, et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté.

Dans cette société qui est égalitaire, car c'est ainsi que le travail fait vivre ensemble les hommes, il ne reste plus de classe, plus d'aristocratie politique ou spirituelle, qui puisse provoquer une restauration des autres facultés de l'homme.

Même les présidents, les rois, les premiers ministres voient dans leurs fonctions des emplois nécessaires à la vie de la société, et parmi les intellectuels il ne reste que quelques solitaires pour considérer ce qu'ils font comme des œuvres et non comme des moyens de gagner leur vie.

Ce que nous avons devant nous, c'est la perspective d'une société de travailleurs sans travail, c'est à dire privés de la seule activité qui leur reste.

On ne peut rien imaginer de pire. Hannah Arendt, La condition de l'homme moderne. I - LES TERMES DU SUJET A - AUTOMATISATION Effet du progrès technique : des machines automatiques ont été inventées pour effectuer des tâches jusque-là dévolues à l'homme. B- TRAVAIL ET OEUVRE Dans le texte, ces termes sont mis en opposition.

Le travail est toute tâche rémunératrice, toute opération par laquelle nous produisons quelque chose, en tout ou en partie, contre salaire.

L'œuvre est un mot plus noble, qui indique un investissement personnel, patient.

Elle s'inscrit dans un temps plus lent. C - NECESSITE ET LIBERTE Ces mots s'opposent également.

La nécessité impose à l'homme ses exigences incontournables (il faut manger pour vivre).

La liberté est la puissance de celui qui agit par lui-même, sous l'effet d'aucune contrainte étrangère à sa volonté propre. D - SOCIETE, ARISTOCRATIE, EGALITE Dans la SOCIETE, le choix de l'EGALITE comme principe d'organisation met fin à toute ARISTOCRATIE. La SOCIETE est l'ensemble des institutions et des intérêts qui unifient une pluralité d'hommes, un groupe de personnes porteuses de nombreuses différences.

Cependant, on leur accorde les mêmes droits : c'est l'EGALITE.

Aucune personne ne jouit d'un privilège établi, reconnu comme légal, c'est donc un refus de l'ARISTOCRATIE politique.

Par extension, l'aristocratie intellectuelle désigne l'élite, les personnes qui ont beaucoup de culture et qui pratiquent des activités de réflexion.

Fort peu de gens dans la société consacrent leur vie à une activité spirituelle exclusivement. II - L'ANALYSE DU PROBLEME Le monde moderne est organisé autour du travail, tous les hommes s'y consacrent.

Ils y emploient parfois l'intégralité de leur temps, y perdent l'essentiel de leurs forces.

Cela conditionne toutes les autres dimensions de leur vie : le repos, le loisir.

L'engagement des hommes dans le travail est tel qu'il semble souvent donner un sens à leur vie. L'intelligence de l'homme cherche les moyens d'accroître la productivité, elle engendre un progrès technique, donc elle nous promet plus de liberté au sens où le progrès exige moins de temps pour produire la même chose.

Mais l'homme a tellement pris le pli du travail, qu'il semble embarrassé de cette liberté conquise. Que faire de notre liberté dans un monde organisé par le travail ? III - UNE DEMARCHE POSSIBLE A - LES ETAPES DE L'ARGUMENTATION 1) " C'est l'avènement [...] de l'homme " La place centrale du travail dans la société moderne : a) La société moderne repose sur une égalité politique qui se manifeste entre autres par l'égalité devant le travail. Nous n'avons pas de revenu de droit, il nous faut travailler pour l'obtenir.

Pour satisfaire nos désirs, nous devons transformer la nature, l'adapter à nous ou inventer ce qu'elle ne contient pas.

Nul n'a le droit de recourir à des. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles