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Apprendre "par sa propre raison" , est ce apprendre sans l'aide des autres ?

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« Discussion : La raison d'un individu peut-elle être à elle-même son produit ? Il n'est aucune expérience humaine qui ne commence par un apprentissage et spécialement un apprentissage par l'intermédiaire des autres.

Le nourrisson regarde et imite, écoute et répète et c'est ainsi qu'il acquiert la locomotion et la parole.

Ceci est une métaphore de toute autre modalité d'acquisition. Suggestion de plan : Première partie : L'illusion d'un savoir solitaire Le solipsisme Du latin solus, "seul", ipse, "moi-même", le solipsisme est le point limite de l'idéalisme métaphysique : il définit une attitude du sujet pour lequel rien n'existe en dehors de sa conscience.

Tout se passe dans la solitude du moi : je suis seul dans ma tête et ne puis entrer dans la conscience d'autrui.

Dans cette perspective, les autres se réduisent à n'être que de pures fictions créées par mon esprit. Pour le solipsisme • Descartes, découvrant le cogito, aboutit à une unique certitude après le doute : la seule existence de son être pensant.

Quant à l'existence des choses et à celle d'autres consciences, elle n'est pas encore avérée et fait problème.

Nous ne pourrions imaginer autrui que par le subterfuge d'un raisonnement par analogie.

La conscience d'autrui découlerait ainsi de la conscience de soi. RAPPEL: LA MONADE CHEZ LEIBNIZ Ce terme renvoie à l'unité spirituelle élémentaire dont tout ce qui existe est composé.

La monade est à la métaphysique ce que le point est à la géométrie à la fois unique et en nombre infini.

Il n'y a pas chez Leibniz de dualisme (d'un côté l'âme et de l'autre l'esprit).

Mêmes les minéraux ou les végétaux possèdent une dimension spirituelle ! Il y a des monades douées de mémoire chez les animaux, des monades douées de raison comme chez les hommes.

Aucune monade ne ressemble à une autre.

Chacune d'elles représente le monde de manière toujours particulière et plus ou moins claire, à la manière de miroirs plus ou moins bien polis.

A la faveur de la bonté et de l'omniscience divines, toutes les monades constituent un tout harmonieux, car chacune est comme un monde fermé, sans portes ni fenêtres, cad sans communication. • Leibniz imagina aussi un monde d'esprits qu'il nomme monades et dont aucune n'aurait de "fenêtre" sur le dehors du monde. La question du solipsisme de l'apprentissage ne peut pas être pertinente dans la mesure où tout apprentissage suppose un médium, que ce soit un livre, un disque, un objet.

Dès lors on n'est plus seul, le travail se fait donc avec l'aide d'un médiateur.

Car on ne peut restreindre le terme « autres » à sa signification la plus élémentaire, c'est-àdire un maître, ou encore un parent. « Le professeur ne doit pas apprendre des pensées [...] mais à penser.

Il ne doit pas porter l'élève mais le guider, si l'on veut qu'à l'avenir il soit capable de marcher de lui-même.

» Kant, Propos de pédagogie. Ainsi, en élargissant le contenu du mot on observe qu'il peut tout aussi bien désigner un travail qui a été fait par un autre.

Apprendre uniquement dans les livres, c'est faire appel au savoir de ceux qui les ont écrits et c'est donc apprendre avec l'aide des autres.

Dans tous les cas l'apprentissage suppose l'autre. Des objections au solipsisme • De nombreux philosophes, par la suite, ont écarté cette théorie, insensée dans sa logique même pour Schopenhauer, illusoire pour Husserl.

Pour ce dernier, en effet, l'existence d'autrui est vécue a priori, elle se donne immédiatement comme présence, dans une évidence originaire, contemporaine de celle par laquelle je me saisis moimême. • Cette doctrine, en tant que posture philosophique, a besoin de se formuler, donc de s'adresser à d'autres, ce qui suppose par là-même l'existence d'autrui. • Une solitude totale n'existe pas, ou bien se détache sur fond d'une relation à autrui : être seul, c'est être sans autrui.

C'est donc se reporter à lui, sur le mode du manque.. »

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