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Apprendre à être libre, est-ce seulement apprendre à se passer d'autrui ?

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« VOCABULAIRE: SEULEMENT: * Sans rien ou personne de plus que ceux qui sont indiqués : Il est resté deux jours seulement. * À l'exclusion de toute autre chose : J'ai fait cela seulement pour lui rendre service. * Marque l'opposition, la restriction : Je voudrais bien y aller, seulement je n'ai pas le temps. AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.

2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas moi.

3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre).

Les autres hommes, mon prochain.

C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne). Il s'agit de savoir si la liberté est nécessairement et uniquement dans la faculté d'être autonome et indépendant. En quel sens peut-on apprendre à se passer d'autrui ? Qu'est-ce que se passer d'autrui ? Vivre seul, sans aucun rapport avec l'autre, ou sans aucune considération pour l'autre ? L'indépendance acquise par l'éducation n'est-elle pas une forme d'intégration dans la société ? N'y a-t-il pas une liberté conditionnée par notre rapport à autrui ? Si la liberté est définie comme l'agissement sans contrainte, elle suppose donc une autonomie complète dans les choix, les actes.

La conscience doit être souveraine, l'entendement et la volonté infinis.

Selon cette idée, autrui semble plutôt être une entrave à la liberté puisque sa présence est la marque d'une dépendance.

Mais l'on considère la liberté sous le point de vue d'un apprentissage.

En apprenant à être libre (si la liberté peut s'apprendre), est-ce qu'en même temps j'apprends à me passer des autres ? L'un va-t-il nécessairement avec l'autre ? Et se limitent-ils réellement ainsi ? N'est-ce pas apprendre au contraire à vivre avec autrui ? L'apprentissage de la liberté implique-t-il une idée de mise à l'écart volontaire des autres ? La liberté correspond à l'état de l'être qui n'obéit qu'à sa volonté, indépendamment de toute contrainte extérieure. Autrui, « c'est l'autre, c'est-à-dire le moi qui n'est pas moi » selon l'expression de Sartre.

Autrui, en ce sens est ce mixte de proximité et de distance.

Ainsi, s'il nous est interdit de mettre autrui entre parenthèses au nom d'une autonomie individuelle, en revanche autrui peut donner lieu à un véritable affrontement.

La qualité des rapports que l'homme noue avec autrui dépend donc non seulement de la sympathie qui est investie, mais aussi de la connaissance réciproque des protagonistes. Dire que l'homme est libre peut se prendre dans un sens très relatif.

Libre, oui, mais par rapport à quoi? Par rapport à la société, par rapport à son passé, par rapport à son milieu, son corps? Par rapport à une contrainte.

C'est une manière assez négative de penser la liberté.

D'un point de vue plus positif, en quoi consiste la liberté? Est-ce que la conscience est en elle-même libre absolument? La liberté de vouloir : Considérons le problème sous l'angle du vécu conscient : qu'est-ce qui atteste l'existence d'un libre-arbitre ? Nous faisons une expérience claire de notre pouvoir de choisir.

Nous éprouvons ce pouvoir en présence de plusieurs possibles qui s'offrent à nous.

Nous percevons en nous une volonté libre, réfléchie, maîtresse d'ellemême et nous avons même un sentiment vif de notre liberté et de notre indépendance.

Cette expérience consciente se suffit à elle-même pour attester de la présence de la liberté en l'homme.

« La liberté de notre volonté se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous en avons ».

Autrement dit, la preuve de la liberté, c'est la liberté elle-même en acte, telle que nous la rencontrons dans notre expérience. Cette liberté de fait se fonde sur la liberté de vouloir ou de ne pas vouloir qui appartient au moi.

Mais encore faut-il que cette puissance soit exercée comme il faut.

Pour que nos actes soient libres, il est important que l'action soit spontanée, mais aussi qu'elle soit délibérée.

L'homme libre doit conserver sa lucidité devant le réel, son pouvoir de délibération, car s'il perdait toute lucidité et tout pouvoir de délibération, il perdrait du même coup sa liberté.

Tout se joue donc au niveau de la disponibilité à elle-même de l'intelligence.

Pour que je puisse juger sainement, il faut que mon intelligence garde son indépendance, observe un retrait et ne soit pas asservie au domaine des sens.

C'est là une exigence élevée, mais ce pouvoir est peut-être en nous.

C'est pour Descartes une évidence incontestable : « il est évident que nous avons une volonté libre qui peut donner son consentement ou ne pas le donner quand bon lui semble, que cela peut-être compté pour une de nos plus commune notions ».

La volonté s'appartient à elle-même, parce que la conscience s'appartient à elle-même. Selon le volontarisme, le pouvoir de la volonté est certainement le plus grand pouvoir dont l'homme dispose, celui qui le rend capable de tout.

La volonté est en l'homme une puissance absolue.

Nous ne pouvons pas tout comprendre, mais il est possible de tout vouloir.

La volonté est à ce point une puissance absolue, qu'elle dépasse tout à la fois la conviction que l'on tire des motifs intellectuel que la persuasion que nous trouvons dans les mobiles sensibles.

A supposé que nous nous trouvions devant une décision à prendre qui nous met devant une alternative entre A et B.

Nous serions alors comme l'âne de Buridan qui a également faim et soif et qui a été place entre un picotin d'avoine et un baquet d'eau.

S'il n'y avait de détermination de la volonté qu'à travers l'empire des raisons, l'âne pourrait mourir de faim et de soif.

Si par contre l'âne dispose effectivement d'un libre arbitre, il possède le ressort d'une volonté capable de trancher une situation d'indifférence, ou l'esprit balance entre A et B.

La volonté libre est la force qui fera pencher la balance en faveur de l'une ou l'autre des options, soit aller boire d'abord, puis aller manger ensuite.

C'est le pouvoir de la liberté qui seul est susceptible. »

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