Anarchisme contre marxisme
Extrait du document
«
Les anarchistes participent à l'émergence d'un mouvement ouvrier international.
Mais ils
s'opposent très vite aux théories de Marx.
Ils sont alors contraints de voler de leurs
propres ailes.
Anarchistes et socialistes tentent de faire route commune
Les années 1860 marquent un tournant dans l'histoire du monde ouvrier.
Face à une
industrialisation galopante et à un patronat peu enclin à améliorer les conditions de travail,
les ouvriers décident de s'organiser afin de faire entendre leur voix.
Le 28 septembre 1864,
sur le principe d'une solidarité internationale, des travailleurs anglais et français réunis à
Londres fondent l'Association internationale des travailleurs, plus connue sous le nom de Ire
Internationale.
Les idées anarchistes - et plus précisément proudhoniennes - sont
particulièrement présentes dans les statuts de l'Association, même si elles côtoient celles
des disciples de Marx, lui aussi présent dans l'aventure.
Mais, au fil du temps, mutuellistes
(les anarchistes proudhoniens) et collectivistes (les socialistes) s'opposent de plus en plus.
Le congrès de Bruxelles de 1868 donne raison aux collectivistes.
Le climat reste tendu entre
les deux tendances.
D'autant plus que les anarchistes trouvent un redoutable chef de file en
la personne de Bakounine (voir pp.
14-15), une forte personnalité qui s'opposera avec
vigueur aux idées « autoritaires » de Marx.
En 1872, au congrès de La Haye, c'est le clash.
Marx fait exclure Bakounine et ses amis anarchistes de la Ire Internationale.
Une page de
l'histoire du mouvement ouvrier se tourne.
L'opposition entre les thèses anarchistes et
marxistes devient une certitude.
L'anarchie confirme ses positions !
Le mouvement anarchiste ne se sent pas affaibli pour autant.
Son départ de la Ire
Internationale va certainement l'aider à renforcer ses positions et, surtout, va confirmer
encore plus sa propre existence.
Le 15 septembre 1872, le congrès de Saint-Imier (en Suisse)
réunit plusieurs antiautoritaires qui vont, au cours de cette réunion - historique ! -, confirmer
les objectifs et les méthodes de l'anarchie.
Pour certains historiens, ce congrès de SaintImier représente peut-être bien l'acte fondateur de l'anarchisme.
À ce congrès participent
essentiellement des représentants de plusieurs fédérations qui vont jouer un rôle important
dans l'histoire de l'anarchie : la Fédération espagnole, qui comptait alors pas moins de 20
000 membres, la Fédération italienne, tout aussi importante, et la Fédération jurassienne
(dans le Jura neuchâtelois et bernois), composée de disciples de Proudhon et de Bakounine.
Des horlogers anarchistes
La Fédération jurassienne restera longtemps l'une des plus actives, mais aussi l'une des plus
étonnantes composantes du mouvement anarchiste.
Les horlogers jurassiens, autonomes
dans leur activité personnelle tout en étant confrontés aux aléas des marchés internationaux
- la production horlogère était en grande partie destinée à l'exportation -, sont très vite
séduits par les thèses libertaires.
Comme les anarchistes, les horlogers n'attendent rien de
l'État et misent tout sur une nouvelle organisation économique et, plus particulièrement, sur
le principe fédératif.
James Guillaume (1844-1919) fut l'un des plus célèbres porte-parole de
cette fédération.
Grand ami de Bakounine, Guillaume accompagnera le théoricien dans sa
lutte contre Marx.
Il fera partie des exclus de la Ire Internationale.
Les horlogers anarchistes
et leurs sympathisants tiendront leur dernier congrès en 1880..
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