Analyse du livre VIII (8) de la POLITIQUE d'ARISTOTE ?
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- I. — L'éducation des enfants doit spécialement attirer l'attention du législateur; car les mœurs individuelles sont le fondement des sociétés; il importe donc beaucoup que l'éducation soit une, et la même, pour tous les membres d'une nation, et que la direction en soit commune, et non pas abandonnée à chaque particulier. Quelle doit être cette éducation nationale, et comment doit-elle être dirigée? On est loin de s'accorder sur ce point : les uns veulent la restreindre à ce qui est utile, les autres veulent y joindre les études et les sciences qu'on pourrait regarder comme superflues.
- II. — Parmi ces sciences d'agrément, il faudra choisir celles qui n'enlèvent à la pensée ni sa liberté ni son élévation; il faudra par conséquent éloigner les hommes libres de la culture des arts mécaniques, et même des sciences libérales dans ce qu'elles pourraient avoir de mercenaire ou de servile. Les objets que l'on enseigne communément à la jeunesse sont la grammaire et la peinture, utiles en beaucoup de circonstances; la gymnastique, qui fortifie le courage, et la musique, qui occupe honnêtement nos loisirs. Autrefois même on avait fait de la musique un objet d'instruction, comme pouvant être, un noble délassement clans les heures de loisir, et l'on a compris, en général, sous ce nom, tout ce qu'on peut regarder comme un passe-temps convenable à des hommes libres.
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Analyse du VIII livre de la Politique
I.
— L'éducation des enfants doit spécialement attirer l'attention du législateur; car les mœurs individuelles sont le
fondement des sociétés; il importe donc beaucoup que l'éducation soit une, et la même, pour tous les membres
d'une nation, et que la direction en soit commune, et non pas abandonnée à chaque particulier.
Quelle doit être
cette éducation nationale, et comment doit-elle être dirigée? On est loin de s'accorder sur ce point : les uns veulent
la restreindre à ce qui est utile, les autres veulent y joindre les études et les sciences qu'on pourrait regarder
comme superflues.
II.
— Parmi ces sciences d'agrément, il faudra choisir celles qui n'enlèvent à la pensée ni sa liberté ni son élévation;
il faudra par conséquent éloigner les hommes libres de la culture des arts mécaniques, et même des sciences
libérales dans ce qu'elles pourraient avoir de mercenaire ou de servile.
Les objets que l'on enseigne communément à
la jeunesse sont la grammaire et la peinture, utiles en beaucoup de circonstances; la gymnastique, qui fortifie le
courage, et la musique, qui occupe honnêtement nos loisirs.
Autrefois même on avait fait de la musique un objet
d'instruction, comme pouvant être, un noble délassement clans les heures de loisir, et l'on a compris, en général,
sous ce nom, tout ce qu'on peut regarder comme un passe-temps convenable à des hommes libres.
III.
— Il faut aussi instruire les enfants de certaines choses qui ont une utilité indirecte, comme le dessin, qui
contribue à donner un sentiment plus exact de la beauté des formes et des corps.
La gymnastique développe le
corps au profit de l'intelligence, pourvu qu'on ne l'exagère pas au point de vouloir faire des athlètes plus féroces et
cruels que vraiment courageux.
IV.
— Il ne faut pas appliquer à la gymnastique les enfants trop jeunes; mais, à partir de l'adolescence, et après
trois ans d'études, il convient d'imposer au jeune homme des exercices fatigants.
Tous s'accordent sur ce point;
mais on discute la question de savoir s'il convient d'apprendre soi-même la musique, car il semble qu'on puisse en
jouir en profitant du talent d'autrui.
V.
— La musique, soit purement instrumentale, soit accompagnée de chant, est une des choses les plus agréables;
et le plaisir qu'elle procure est honnête et légitime.
Il est certain de plus qu'elle exerce une influence très
considérable sur les mœurs et sur l'âme.
On produit, en effet, par le rythme et la mélodie, des imitations de la douceur, du courage, de la tempérance qui
portent l'âme à ces vertus.
Ainsi l'on peut inspirer aux jeunes gens tous les nobles sentiments.
Or, rien n'est plus facile que de leur faire apprendre cet art si agréable et si conforme aux aspirations de leur âge.
VI.
— Il faut que les jeunes gens apprennent la musique en s'exerçant à chanter et à jouer eux-mêmes des
instruments ; car, pour acquérir les qualités que donne un art quelconque, il importe beaucoup de le pratiquer.
Mais
il ne faut pas continuer cette étude quand on est plus avancé en âge : on peut alors juger ce qui est bien en ce
genre, au moyen des connaissances déjà acquises.
Il faut aussi choisir des instruments et des méthodes qui ne
rendent pas incapable de supporter les fatigues de la guerre ou de remplir les fonctions publiques.
On ne doit donc
pas chercher à acquérir le talent nécessaire pour pratiquer l'art do la musique dans les concours ou pour exécuter
des tours de force : ce serait superflu et nuisible au développement des facultés intellectuelles.
VII.
— Faut-il faire usage, dans l'éducation, de toutes les espèces de rythmes et d'harmonies, ou faut-il se borner à
quelques-unes? Des philosophes et des musiciens ont déjà traité avec succès ce sujet; tout ce que nous disons,
c'est que la musique peut avoir plusieurs buts : elle instruit, elle calme les passions, elle récrée.
Il faudrait donc
choisir des harmonies diverses selon ces diverses fins; mais, dans l'éducation, il vaut mieux s'en tenir aux chants
propres à améliorer et perfectionner les mœurs..
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