ANALYSE DU "COURS DE PHILOSOPHIE POSITIVE" de AUGUSTE COMTE ?
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Sous ce titre, Auguste Comte publia, en 1830, le cours qu'il avait fait en 1826 et en 1829. Il dit lui-même que en cours était le résultat de tous ses travaux depuis sa sortie de l'École polytechnique en 1816. Déjà il en avait fait connaître une partie, en 1822 et en 1824, dans un ouvrage intitulé : Système de philosophie positive. Mans l'Avertissement, Comte explique le sens du mot philosophie positive. Le mot philosophie désigne, comme chez les anciens, le système général des conceptions humaines; celte philosophie est dite positive, parce qu'elle a pour objet la coordination de faits observés. S'il ne l'a pas appelée philosophie des sciences, c'est qu'elle embrasse l'étude de tous les phénomènes. Il ne l'appelle pas non plus philosophie naturelle, parce qu'elle ne s'étend qu'aux généralités des différentes sciences et non à leurs détails. Cet ouvrage se divise en 72 leçons, suivant l'ordre des sciences admis par la philosophie positive : mathématique (16 leçons); astronomie (9 leçons); physique (9 leçons); chimie (9 leçons) ; physiologie (12 leçons); physique sociale (l5 leçons). Les trois dernières leçons sont un résumé de la méthode et de la doctrine positive et une vue sur l'avenir de cette philosophie. Les deux premières leçons renferment les préliminaires généraux du Cours de philosophie positive. Nous avons à en donner l'analyse : ANALYSE DES DEUX PREMIÈRES LEÇONS DU COURS DE PHILOSOPHIE POSITIVE Les deux premières leçons ont pour objet d'exposer le but et le plan du Cours de philosophie positive.
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ANALYSE DU "COURS DE PHILOSOPHIE POSITIVE" de AUGUSTE COMTE
Sous ce titre, Auguste Comte publia, en 1830, le cours qu'il avait fait en 1826 et en 1829.
Il dit lui-même que en
cours était le résultat de tous ses travaux depuis sa sortie de l'École polytechnique en 1816.
Déjà il en avait fait
connaître une partie, en 1822 et en 1824, dans un ouvrage intitulé : Système de philosophie positive.
Mans l'Avertissement, Comte explique le sens du mot philosophie positive.
Le mot philosophie désigne, comme chez
les anciens, le système général des conceptions humaines; celte philosophie est dite positive, parce qu'elle a pour
objet la coordination de faits observés.
S'il ne l'a pas appelée philosophie des sciences, c'est qu'elle embrasse
l'étude de tous les phénomènes.
Il ne l'appelle pas non plus philosophie naturelle, parce qu'elle ne s'étend qu'aux
généralités des différentes sciences et non à leurs détails.
Cet ouvrage se divise en 72 leçons, suivant l'ordre des sciences admis par la philosophie positive : mathématique
(16 leçons); astronomie (9 leçons); physique (9 leçons); chimie (9 leçons) ; physiologie (12 leçons); physique
sociale (l5 leçons).
Les trois dernières leçons sont un résumé de la méthode et de la doctrine positive et une vue
sur l'avenir de cette philosophie.
Les deux premières leçons renferment les préliminaires généraux du Cours de philosophie positive.
Nous avons à en
donner l'analyse :
ANALYSE DES DEUX PREMIÈRES LEÇONS DU COURS DE PHILOSOPHIE POSITIVE
Les deux premières leçons ont pour objet d'exposer le but et le plan du Cours de philosophie positive.
PREMIÈRE LEÇON : Considérations générales sur la nature et l'importance de la philosophie positive.
Les trois états.
— Pour bien comprendre la nature de la philosophie positive, il faut d'abord jeter un coup d'oeil
général sur la marche progressive de l'esprit humain.
Or, dit Comte, « chaque branche de nos connaissances passe
successivement par trois états théoriques différents : l'état théologique ou fictif; l'état métaphysique ou abstrait ;
l'état scientifique ou positif.
» Ce sont trois manières de philosopher employées successivement par l'esprit humain,
trois sortes de philosophies, trois systèmes de conceptions sur l'ensemble des phénomènes.
Dans l'état théologique,
l'esprit humain cherche les causes premières et finales des phénomènes dans l'intervention arbitraire d'agents
surnaturels; dans l'état métaphysique, les agents surnaturels sont remplacés par des forces abstraites; enfin dans
l'état positif, l'esprit humain reconnaît l'impossibilité d'obtenir des notions absolues, et cherche par le raisonnement
et l'observation les relations invariables de succession et de similitude qu'ont entre eux les phénomènes.
L'intelligence humaine a dû nécessairement employer, d'abord, la philosophie théologique, car elle y était portée
spontanément, c'était d'ailleurs la seule philosophie possible à l'origine, alors que l'expérience n'avait pas eu le temps
de se produire.
Niais notre esprit ne pouvait pas passer brusquement de la philosophie théologique à la philosophie
positive, il lui fallait des intermédiaires, c'est pour cela qu'aux agents surnaturels de la philosophie théologique, il a
substitué des entités inséparables des faits, s'habituant déjà à ne considérer que les faits eux-mêmes et se
préparant par là même à la philosophie positive.
Nature et fin de la philosophie positive.
— Le caractère fondamental de la philosophie positive est de regarder
tous les phénomènes comme assujettis à des luis naturelles et invariables qu'elle cherche à découvrir, en regardant
comme impossible la recherche de ce qu'on appelle causes premières ou finales.
L'esprit humain ne peut qu'analyser
avec exactitude les circonstances de le production des phénomènes, et les rattacher les unes aux autres par des
relations normales de succession et de similitude.
C'est ainsi que Newton a formulé les lois de la gravitation sans
chercher à déterminer ce que sont en elles-mêmes l'attraction et la pesanteur.
A quelle époque de formation est rendue aujourd'hui la philosophie positive? Déjà les phénomènes astronomiques,
physiques, chimiques et physiologiques ont été amenés à des théories positives par une évolution qui date
d'Aristote, mais qui a surtout été l'ouvre des deux derniers siècles.
Les phénomènes sociaux cependant ne sont pas
encore entrés dans le domaine de la philosophie positive.
Il ne reste plus que cette lacune à combler, il reste à faire
une physique sociale; quand cette lacune sera comblée, la philosophie positive aura le caractère d'universalité qui lui
manque.
Il sera possible de coordonner toutes les sciences, et de les présenter comme autant de branches d'un
tronc unique.
Par suite du développement des connaissances, il a fallu diviser les sciences, aucun esprit ne pouvant les embrasser
toutes, mais ce sectionnement nécessaire a de réels inconvénients, dont le principal est d'user l'intelligence dans
des travaux de détail.
Il faut remédiera mal, non en revenant à l'antique confusion de toutes les sciences, mais « en faisant de l'étude des
généralités scientifiques une grande spécialité de plus ».
Les sciences particulières sont aujourd'hui assez
développées pour qu'on fasse une science de leurs rapports mutuels.
Cette science est le but que se propose la
philosophie positive.
Résultats.
— Cette étude donnera quatre grands résultats :
1.
Elle fera connaître les lois de nos fonctions intellectuelles et les règles à suivre pour rechercher la vérité.
L'étude
des fonctions intellectuelles ne peut consister que dans la détermination des conditions organiques dont elles
dépendent, et dans l'examen des procédés réellement employés par l'esprit humain dans l'acquisition des
connaissances.
La prétendue observation interne des métaphysiciens est impossible.
2.
Elle présidera à la refonte générale de notre système d'éducation, en fournissant une base générale aux éludes
spéciales qui doivent succéder à l'éducation générale..
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