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analyse de texte Principes de la philosophie, publié en 1644, l’un des fondateurs de la philosophie moderne, René Descartes

Publié le 03/01/2025

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« ANALYSE DU TEXTE EN PHILOSOPHIE [...] Parce que nous savons que l'erreur dépend de notre volonté, et que personne n'a la volonté de se tromper, on s'étonnera peut-être qu'il y ait de l'erreur en nos jugements. Mais il faut remarquer qu'il y a bien de la différence entre vouloir être trompé et vouloir donner son consentement à des opinions qui sont cause que nous nous trompons quelquefois.

Car encore qu'il n'y ait personne qui veuille expressément se méprendre, il ne s'en trouve presque pas un qui ne veuille donner son consentement à des choses qu'il ne connaît pas distinctement : et même il arrive souvent que c'est le désir de connaître la vérité qui fait que ceux qui ne savent pas l'ordre qu'il faut tenir pour la rechercher manquent de la trouver et se trompent, à cause qu'il les incite à précipiter leurs jugements, et à prendre des choses pour vraies, desquelles ils n'ont pas assez de connaissance. INTRODUCTION Dans Principes de la philosophie, publié en 1644, l’un des fondateurs de la philosophie moderne, René Descartes problématise le thème de l'erreur.

En réfléchissant aux fondements de notre capacité de jugement, Descartes analyse ici les causes de nos erreurs de pensée.

Le texte que nous étudions traite d'un thème central dans la philosophie cartésienne : la nature de l’erreur humaine et son lien avec la volonté.

Descartes pose la question suivante : pourquoi se trompe-ton alors qu’on ne veut pas se tromper ? (problématique) Contrairement à l'idée commune selon laquelle l'erreur serait une conséquence de l'ignorance - à travers les préjugés, les illusions de nos désirs ou la fausse certitude d’un savoir non fondé - Descartes défend une thèse selon laquelle l’erreur naît d'un choix de la volonté !!! Il reconnaît cependant que ce choix n'est pas une intention consciente de se tromper.

Ainsi, l'erreur est un acte de la volonté dans le sens où celle-ci adhère à des idées confuses ou mal comprises, sans qu’il s’agisse pour autant d’une intention de se fourvoyer.

Cela soulève le problème suivant : L'erreur peut-elle venir de la volonté sans pour autant être volontaire ? (problématique) Ce texte s’avère important dans le cadre de la réflexion sur les sources de l’erreur humaine et le rôle de la volonté dans le jugement.

!!! Dans cette perspective, nous aborderons d'abord, de la ligne 1 à 3, le paradoxe de la volonté qui, malgré notre désir de vérité, nous plonge parfois dans l'erreur.

(ici le lien entre erreur et volonté) Ensuite, de la ligne 3 à 7, nous examinerons deux formes de volonté qui influencent notre jugement.

(ici deux usages de volontés ).

Enfin, de la ligne 7 à 11, nous verrons comment, selon Descartes, le manque de méthode constitue l'un des principaux obstacles à la recherche de la vérité et un facteur déterminant de nos erreurs.

(précision important ! en soulignant que l’erreur est parfois due à un désir de vérité qui ne veut pas se discipliner ) Développement La position du problème I.

Paradoxe de notre volonté qui nous plonge pourtant dans l’erreur (lignes 1 à 3) Dans les premières lignes du texte, Descartes commence sa réflexion en s'étonnant de l'existence de l'erreur que nous rencontrons dans nos jugements : TEXTE : et que personne n'a la volonté de se tromper, on s'étonnera peut-être qu'il y ait de l'erreur en nos jugements. L’étonnement qu’il suscite est légitime, car traditionnellement, l’erreur est attribuée à des causes externes telles que les illusions des sens ou les biais issus de nos désirs.

Pourtant, Descartes propose une autre explication : l'erreur réside dans l'usage de notre libre arbitre, c'est-à-dire dans une décision de volonté, une faculté qui nous permet de juger et de décider de ce qui est vrai ou faux, juste ou injuste : TEXTE : [...] Parce que nous savons que l'erreur dépend de notre volonté Dans ses Méditations métaphysiques, Descartes insiste sur le fait que la volonté est absolument libre de se prononcer sur toutes les questions.

Il souligne que, bien que notre volonté soit libre, elle peut commettre des erreurs en ne discernant pas correctement ce qui est exact ou juste, ce qui met en lumière la responsabilité de chacun dans ses jugements.

L’erreur, selon Descartes, n’est donc pas une simple conséquence de la perception ou de l’ignorance, mais bien un acte volontaire, bien que non délibéré : Méditations métaphysiques, intitulée Du vrai et du faux (la quatrième méditation) Descartes y explique que : 1.

La volonté, en tant que faculté de choisir, est illimitée, contrairement à l’entendement, qui est fini et ne peut appréhender qu’un nombre limité de vérités. 2.

L’erreur provient de l’utilisation incorrecte de cette volonté libre : lorsqu’elle se prononce sur des choses que l’entendement ne comprend pas clairement et distinctement. 3.

La liberté de la volonté est ce qui rend l’être humain responsable de ses erreurs. !!! Une contradiction apparente : Descartes réfléchit sur la nature de l'erreur en soulignant un paradoxe intrigant.

D'un côté, il reconnaît que « l'erreur dépend de notre volonté », mais il ajoute que « personne n'a la volonté de se tromper » : TEXTE : Parce que nous savons que l'erreur dépend de notre volonté, et que personne n'a la volonté de se tromper, on s'étonnera peut-être qu'il y ait de l'erreur en nos jugements. Ce paradoxe défie notre compréhension : si notre volonté est libre et guide nos jugements, comment expliquer que nous nous trompions, alors que personne ne souhaite se tromper ? Il est compréhensible qu'on se trompe par ignorance, comme lorsqu'on emprunte une mauvaise route, mais ce type d’erreur est involontaire.

De même, on peut être trompé par autrui, mais cela reste une erreur causée par l'extérieur et non un choix délibéré.

Descartes avance que l'erreur provient d’un acte volontaire et celui qui se trompe le veut, comme lorsque l’on se ment à soi-même par mauvaise foi.

Toutefois, ce raisonnement semble contradictoire : comment se tromper si l'on sait que l'on se trompe ? Ce paradoxe montre que la volonté, tout en étant libre, peut nous conduire à l'erreur sans que nous en ayons l’intention consciente, créant ainsi une tension entre liberté et erreur. !!!! La contradiction réside dans le fait que, bien que nous choisissions d'affirmer ou de nier, "on s'étonnera peut-être qu'il y ait de l'erreur" dans nos décisions.

Cette réflexion interroge la nature de l'erreur, qui semble être à la fois une conséquence de notre liberté et un acte involontaire.

Ainsi, il se demande pourquoi l’erreur persiste malgré cette absence de volonté de se méprendre : TEXTE : Parce que nous savons que l'erreur dépend de notre volonté, et que personne n'a la volonté de se tromper, on s'étonnera peut-être qu'il y ait de l'erreur en nos jugements Transition : Ainsi, ce paradoxe sert de point de départ à son étonnement qui donne son impulsion au texte. Voyons comment la suite de sa réflexion vient clarifier et résoudre cette difficulté. La première résolution du problème : II.

Deux formes de volonté qui influencent nos jugements (lignes 3 à 7) Descartes insiste que nul ne souhaite "expressément se méprendre", car cela reviendrait à choisir sciemment une option défavorable à soi-même.

Il distingue ici deux manières d'exercer notre volonté : celle qui évite l'erreur et celle qui, bien qu'involontairement, nous y conduit : TEXTE : Car encore qu'il n'y ait personne qui veuille expressément se méprendre, Il précise qu’il "y a bien de la différence entre vouloir être trompé" et simplement faire des choix qui mènent à l'erreur.

Ainsi, l’erreur ne découle.... »

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