Alain - Les dieux (commentaire de texte)
Publié le 26/02/2023
Extrait du document
«
Philosophie
ALAIN, Les dieux, 1947
Le 28 février 2022, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat) a publié son dernier rapport nous alarmant sur l’urgence écologique à laquelle nous
sommes confrontés.
Aujourd’hui, les émissions de gaz à effet de serre, le dérèglement
climatique, l’épuisement des ressources, entre autres, rendent la vie sur Terre de plus en plus
compromise.
Selon le GIEC, il nous reste 3 ans pour inverser la tendance.
Pourtant depuis
plusieurs années, grâce à la technique, nous n'avons de cesse de multiplier nos extractions de
matières premières, d’augmenter nos productions de biens et d’énergie ne faisant qu’empirer
les conditions de la vie humaine.
Ce progrès technique se fait notamment en donnant une
place de plus en plus importante à l’automatisation, le travail de l’homme est devenu
difficilement identifiable, il est noyé dans l’intervention des machines, il est facile d’avoir
l’impression que la technique et les machines ont remplacé le travail des hommes.
Cela donne
peut-être l’espoir à l’homme de se libérer du travail, en en proposant une nouvelle
organisation.
Mais la technique libère-t-elle réellement l’homme ou bien offre-t-elle seulement une
nouvelle organisation, nature et image du travail ?
La thèse exposée par ALAIN dans cet extrait des « Nouveaux miracles » de l’ouvrage Les
dieux est qu’à défaut de libérer l’homme du travail, la technique modifie le travail dans sa
nature.
La technique empêche l’homme d’être conscient du travail de ses congénères, ce qui
en modifie la finalité et l’organisation.
Cette thèse est exposée en trois moments : dans un premier temps ALAIN décrit
l’émerveillement des hommes et leur ignorance face à un phénomène qui les entoure :
l’électricité qui semble fonctionner toute seule.
Par la suite, il s’oppose à cette forme de
naïveté en décrivant le travail de l’homme nécessaire dans notre quotidien (l’eau courante,
l’électricité ou encore le chauffage), il formule ainsi sa thèse.
Finalement dans un dernier
moment il illustre une partie de sa thèse à l’aide d’un exemple simple et concret.
L’enjeu pour ALAIN est ici d’éclairer l’homme sur ce qui l’entoure : en montrant qu’en plus
d’utiliser des machines, toutes les technologies qui facilitent notre vie quotidienne supposent
le travail de nombreux hommes.
Dans un premier moment du texte, du début du texte à « nous n’en savons rien » (ligne
3), ALAIN dénonce notre utilisation banalisée de toutes sortes d’objets du quotidien.
Il part
de l’opinion commune suivante : « on dit que l’électricité est une fée » montrant ainsi que la
société s’émerveille et a une image presque magique de certaines technologies de son
quotidien, ici l’électricité.
L’absence de questionnement de l’homme l’amène à la croyance
« je n’ai qu’à tourner un bouton » ignorant ainsi tout le processus en amont.
Cela amène
ALAIN à s’interroger sur ce processus, sa réponse est claire : « Nous n’en savons rien ».
Il
reconnait alors l’ignorance de la société dont il fait partie quant à la provenance de la lumière
ou du chauffage.
Les hommes ne se rendent pas compte, en allumant la lumière, de l’effort
humain que cela a demandé, ils effacent ainsi le travail de dizaines, de centaines d’hommes.
Le travail de ces hommes n’a plus de valeur car ceux qui en profitent en ignorent l’existence.
Il achève son premier moment en se questionnant : « qu’est-ce que l’électricité elle-même »,
invitant ainsi à combler cette ignorance.
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Maud VIEILLARD TLE 2
Philosophie
Ensuite, de « Or il n’y a point de question » (ligne 3) à « l’homme qui travaille pour
l’homme » (ligne 13) ALAIN commence par tenter de trouver une réponse à la question posée
à la fin de la première partie.
Il souligne un défaut de l’homme : son absence de
questionnement, mais surtout sa paresse, il ne fait même pas l’effort de chercher pourtant « il
n’y a point de question dès que l’on cherche » et la réponse est « ample, précise ».
L’homme
éclipse le travail d’autres hommes par simple manque de volonté, mais il y a une réponse et
celle-ci est claire et facile à trouver.
C’est donc consciemment que l’homme reste dans
l’ignorance décrite dans la première partie du texte.
ALAIN se donne comme objectif dans
cette deuxième partie d’éclairer l’homme sur ce sujet, il crée donc une rupture avec l’idée de
la première partie, en effet la vérité est « tout à fait autre ».
Il montre que c’est bien l’homme
qui est à l’origine par son travail de toutes les transformations des ressources de la nature qu’il
exploite.
Il n’y a rien de magique.
ALAIN explique que l’automatisation, l’utilisation de
machines nécessite l’intervention de l’homme à toutes les étapes du processus, « des hommes
veillent, des machines tournent » il rompt avec l’idée selon laquelle l’automatisation libèrerait
l’homme du travail : il faut des hommes pour construire, faire tourner et entretenir les
machines.
Les machines soulagent le travail de l’homme mais ne....
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