Alain-Fournier, dans son roman, Le Grand Meaulnes, fait dire à l'un de ses personnages : « Et puis j'apprendrais aux garçons à être sages... Je ne leur donnerais pas le désir de courir le monde... Je leur enseignerais à trouver le bonheur qui est tout pr
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CONSEILS Plan proposé : — Difficulté de parvenir au bonheur, — Explication de la pensée : a) être sage ; b) courir le monde. — Définition du bonheur. — Les petits bonheurs. DÉVELOPPEMENT Le bonheur est la préoccupation constante de l'homme et il est si difficile à posséder que les philosophes, les moralistes, les penseurs en ont donné des recettes nombreuses. Pour être heureux, déclare Gide, il faut faire le bonheur des autres ; J.-J.-Rousseau croit qu'il n'est pas de route plus sûre pour aller au bonheur que celle de la vertu ; un autre prétend qu'il n'y a point de bonheur sans idéal. Alain-Fournier, à son tour, nous propose un moyen d'y parvenir.
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Alain-Fournier, dans son roman, Le Grand Meaulnes, fait dire à l'un de ses personnages : « Et puis j'apprendrais aux
garçons à être sages...
Je ne leur donnerais pas le désir de courir le monde...
Je leur enseignerais à trouver le
bonheur qui est tout près d'eux et qui n'en a pas l'air .» Où trouve-t-on, à votre avis, le bonheur ? Est-ce dans
l'aventure, ou le découvre-t-on, proche et caché, dans la vie quotidienne ?
CONSEILS
Plan proposé :
— Difficulté de parvenir au bonheur,
— Explication de la pensée :
a) être sage ;
b) courir le monde.
— Définition du bonheur.
— Les petits bonheurs.
DÉVELOPPEMENT
Le bonheur est la préoccupation constante de l'homme et il est si difficile à posséder que les philosophes, les
moralistes, les penseurs en ont donné des recettes nombreuses.
Pour être heureux, déclare Gide, il faut faire le
bonheur des autres ; J.-J.-Rousseau croit qu'il n'est pas de route plus sûre pour aller au bonheur que celle de la
vertu ; un autre prétend qu'il n'y a point de bonheur sans idéal.
Alain-Fournier, à son tour, nous propose un moyen
d'y parvenir.
Etre sage, pour lui, c'est posséder cette saine philosophie de la vie, fruit de l'expérience et de la réflexion, qui porte
l'homme à se bien connaître, à bien connaître les autres, à prendre conscience de sa condition d'être humain, à
distinguer le rêve de la réalité, à faire La part du possible et celle de l'impossible, à voir au travers des apparences la
rude ou bienveillante vérité.
La sagesse s'apprend, prétend-il, c'est-à-dire qu'on peut y parvenir par l'éducation du
cœur et de l'esprit.
Ainsi le bonheur dépendrait de notre psychologie, et il serait vain de croire qu'il pût être transmis
ou qu'il existât en puissance dans une chose.
Inutile donc de rechercher une éventuelle source de bonheur
puisqu'elle n'existe pas.
Ce qu'il faut, c'est découvrir le bonheur dans les événements les plus simples, dans son
entourage et même dans la banalité de la vie de tous les jours.
Il y est bien dissimulé et se présente sous des
apparences trompeuses à travers lesquelles on doit apprendre à le déceler.
Alain-Fournier pense donc que le
bonheur n'est pas un bienfait des dieux, qu'il y a un art d'être heureux et que cet art s'apprend.
Le bonheur est un état de satisfaction et de confiance qui rend l'âme sereine, engendre l'optimisme et donne à
l'individu la joie de vivre par l'épanouissement de sa personnalité.
Comment y parvenir? Je crois que, pour chacun
d'entre nous, le chemin qui y mène est différent car le bonheur est une conception subjective.
Ni l'objet convoité, ni
l'idéal choisi ne portent en eux le bonheur ; c'est l'idée qu'on s'en fait, les raisons qu'on se donne, qui leur en
attribuent la vertu.
Le bonheur des uns ne fait pas celui des autres.
A chacun son bonheur.
Certains privilégiés
connaissent une sorte de bonheur sublime : le croyant, dans la foi mystique ; le partisan, dans la lutte pour le
triomphe de ses idées ; le poète dans l'émotion et dans ses rêves ; le savant, dans le succès de ses recherches.
Comme la plupart d'entre nous ne connaîtront qu'une vie simple, ignorante des grandes vocations exaltantes, il leur
faudra puiser leur bonheur à des sources plus modestes.
C'est cela précisément que laisse entendre Alain-Fournier.
L'homme doit déterminer son idéal, ses aspirations en
fonction de sa condition et de ses possibilités.
S'il ne sait ce qu'il veut et surtout ce qu'il peut, il sera comme
l'aveugle à la recherche de la lumière.
A quoi lui servira de courir le monde, de poursuivre un bonheur insaisissable
parce qu'inexistant? Les déceptions sans cesse renouvelées feront de lui un insatisfait perpétuel ou un révolté criant
à l'injustice d'un monde qui le méconnaît.
Les rêves confus, les projets chimériques, les ambitions démesurées ou les
aspirations peu raisonnables vouent l'homme au malheur et à la tristesse.
Le bonheur parfait, le bonheur idéal est plus une vue de l'esprit qu'une réalité.
Sa rareté en fait le prix.
« Au banquet
du bonheur, bien peu sont conviés » (V.
Hugo).
« Qui me donnera ce trésor précieux? » (Voltaire).
Ne demandons
pas à la vie plus qu'elle ne peut donner et n'exigeons que ce que nous méritons.
On peut découvrir, à chaque heure
de la vie, une multitude de bonheurs qui donnent à l'homme la joie et la douceur de vivre.
Se réveiller le matin, plein
d'ardeur, après une bonne nuit dans un lit douillet, sentir la caresse des premiers rayons d'un soleil printanier,
retrouver sur le chemin du collège la chaude sympathie des camarades de classe, n'est-ce pas du bonheur? Si on
réussit un devoir, qu'on se plonge dans une lecture captivante, qu'on entend un beau concert, n'éprouve-t-on pas
un réel plaisir de vivre? Dans l'accomplissement de leur métier bien des hommes trouvent une satisfaction aussi
légitime et stimulante que celle éprouvée par d'autres en gagnant l'estime et la confiance de leur entourage.
C'est
au sein de la famille qu'on connaît peut-être les joies les plus pures et les plus douces.
L'affection qui vous entoure,
la solidarité qui vous unit aux autres, la sécurité que vous y trouvez sont certainement des facteurs de bonheur.
On
est heureux quand on fait le bien, quand on soulage la misère d'autrui ou qu'on répand autour de soi un peu de ce
bonheur auquel chacun aspire.
N'est-on pas comblé, même dans les événements les plus communs, par le triomphe
du Droit et de la Justice?
La liste est infinie de tous ces petits bonheurs qu'on peut puiser dans la vie de tous les jours et en toutes
circonstances.
La vie est un bouquet de roses, mais il ne faut pas que les épines cachent les fleurs.
Par cette
sagesse, dont parle Alain-Fournier, chacun peut et doit rendre sa vie heureuse.
C'est le bonheur qu'on porte dans
son cœur qui se réfléchit sur les événements de la vie.
Chacun est l'artisan de son bonheur.
Comme dit Dorgelès en
évoquant la vie des poilus pataugeant dans la fange des tranchées : « Un pavé, rien qu'un pavé dans une mare,
c'est encore du bonheur »..
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